Eglises d'Asie

La déclaration d’Abou Dhabi inspire le dialogue interreligieux à Jakarta

Publié le 28/01/2023




L’université catholique indonésienne Atma Jaya, basée à Jakarta, a invité des représentants de neuf groupes religieux (dont catholiques, protestants, hindous, bouddhistes, confucianistes et musulmans) à réfléchir à l’application de « l’esprit du document d’Abou Dhabi » dans le contexte indonésien. Ils ont souligné que les problèmes affectant la société locale doivent être résolus « par la paix et le dialogue », contrairement à une approche « sécuritaire » adoptée par le gouvernement et les autorités policières.

L’université Atma Jaya a organisé un forum en invitant des représentants de neuf groupes religieux à réfléchir à la déclaration d’Abou Dhabi dans le contexte indonésien.

Ces derniers jours, l’université catholique Atma Jaya (Jakarta) a organisé un forum interreligieux en rassemblant des représentants de neuf groupes religieux (notamment catholiques, protestants, hindous, bouddhistes, confucianistes et musulmans).

Ces derniers étaient invités à échanger sur le Document sur la fraternité humaine pour la paix dans le monde et la coexistence commune (ou déclaration d’Abou Dhabi), signé le 4 février 2019 par le pape François et l’imam d’Al-Azhar Ahmed el-Tayeb. Le cardinal Ignatius Suharyo Hardjoatmodjo, archevêque de Jakarta, ainsi que Mgr Antonius Subianto Bunjamin, évêque de Bandung et nouveau président de la Conférence épiscopale indonésienne, étaient présents aux côtés du recteur de l’université.

« L’événement d’aujourd’hui n’est que le début »

Les participants étaient particulièrement invités à se demander « Comment appliquer l’esprit du document d’Abou Dhabi » dans le contexte religieux indonésien. Dans le communiqué final publié à l’issue de l’échange, intitulé Déclaration d’Atma Jaya, les responsables religieux ont souligné que tous les problèmes affectant la société indonésienne doivent être résolus « par la paix et le dialogue », contrairement à l’approche « sécuritaire » adoptée par le gouvernement et les autorités policières.

Le document final a été remis à un représentant du ministère indonésien des Affaires religieuses. « L’événement d’aujourd’hui n’est que le début », a commenté le cardinal Suharyo. « Cette approche ‘par la paix et le dialogue’ est devenue notre principale préoccupation et notre but face aux problèmes rencontrés par l’humanité », a-t-il ajouté.

Pour l’archevêque de Jakarta, qui dirige la Fondation Atma Jaya, ceci est possible à condition de s’accrocher à deux piliers « fondamentaux », à savoir « la justice sociale et l’éducation qualifiée », des valeurs qui peuvent « soutenir ceux qui défendent la fraternité sociale, et qui respectent le pluralisme, l’inclusion, l’équité, la démocratie et la civilisation ». En faisant écho aux propos du cardinal, Mgr Bunjamin est intervenu en soulignant que « toutes les personnes de bonne volonté doivent rechercher la paix absolument ».

« Notre vraie mission est d’apporter la paix à tous les peuples »

Le révérend Gomar Gultom, qui dirige le Synode indonésien des Églises protestantes, a reconnu que la déclaration d’Abou Dhabi a encouragé toutes les communautés religieuses. De son côté, la plus grande organisation musulmane en Indonésie, la Nahdlatul Ulama, qui était également représentée par le forum, a réitéré la notion que « l’islam est vraiment une religion de l’amour »

Selon le responsable de l’organisation, Kiai Hajj Abu Yazid Al-Busthami, les différences ne doivent pas compter. « Nous avons tous un objectif commun, à savoir la défense de la paix et de l’harmonie dans la société », a-t-il assuré. « Une chose est sûre : il y a une seule humanité, et une responsabilité commune », a renchéri le professeur Abdul Mu’ti, membre de l’ONG islamique Muhammadiyah.

Budi Tanuwibowo, responsable du Matakin, le Conseil suprême de la religion confucéenne en Indonésie, a également confirmé que « notre vraie mission est d’apporter la paix à tous les peuples », tandis que le président du mouvement Parisada Hindu Dharma Indonesia (une organisation qui a contribué à la renaissance de l’hindouisme en Indonésie), Wisnu Bawa Tenaya, a noté que « la société pluraliste en Indonésie est appelée à maintenir l’harmonie sociale ».

Paulus Tasik Galle, du Bureau pour l’harmonie sociale interreligieuse du ministère indonésien pour les Affaires religieuses, a salué l’initiative de l’université catholique Atma Jaya. « Cette rencontre permettra d’approfondir et d’enraciner la modération dans l’enseignement religieux », a-t-il confié. « Le document d’Abou Dhabi est un message important pour nos compatriotes indonésiens, parce qu’il nous appelle à adopter la fraternité malgré nos différentes appartenances religieuses. »

(Avec Asianews)


CRÉDITS

Asianews