Eglises d'Asie

La journaliste Maria Ressa reçoit le prix Nobel de la paix pour sa lutte pour la liberté d’expression aux Philippines

Publié le 12/10/2021




Le 8 octobre, les Philippins ont appris la nouvelle de la nomination de la journaliste philippine Maria Ressa comme lauréate du prix Nobel de la paix 2021, aux côtés du journaliste russe Dmitry Muratov. Maria Ressa, cofondatrice du site d’information Rappler, a notamment suivi et dénoncé la guerre de l’administration Duterte contre la drogue aux Philippines, qui a entraîné plusieurs milliers de morts. Les évêques et les catholiques philippins, dont Mgr David, évêque de Kalookan et président de la Conférence épiscopale philippine, ont fait part de leur enthousiasme en félicitant la journaliste.

Maria Ressa, cofondatrice et directrice générale du site d’information Rappler et journaliste philippine, a reçu le prix Nobel de la paix 2021 (ici à Manille en 2014).

La journaliste Maria Ressa, qui a cofondé le site d’information en ligne Rappler aux Philippines, a reçu le prix Nobel de la paix 2021, récompensant sa lutte pour la liberté d’expression et de la presse dans le pays. Les évêques et les catholiques philippins ont réagi à la nouvelle, publiée le 8 octobre par Berit Reiss-Andersen, présidente du comité Nobel norvégien, en félicitant leur compatriote. « Le comité Nobel a décidé de décerner le prix Nobel de la paix 2021 à Maria Ressa et à Dmitry Muratov pour leurs efforts pour la liberté d’expression, qui est une condition essentielle pour la démocratie et pour une paix durable », a confié Berit Reiss-Andersen à la presse. Maria Ressa et Dmitry Muratov ont reçu le prix en tant que représentants des journalistes persécutés pour la liberté de la presse, a expliqué le comité. « Mme Ressa et M. Muratov reçoivent le prix Nobel pour leur lutte courageuse pour la liberté d’expression aux Philippines et en Russie. Ils sont des représentants de tous les journalistes, engagés là où la démocratie et la liberté de la presse sont attaquées. » Maria Ressa est notamment connue pour avoir suivi et dénoncé la guerre du président Rodrigo Duterte contre la drogue, qui a tué plusieurs milliers de Philippins démunis.

Fake news et corruption

Sa société, Rappler, a décrit la façon dont les réseaux sociaux ont été instrumentalisés par Duterte et pas ses partisans en répandant des fake news et en repoussant toute critique. « En fait, l’algorithme d’un des plus grands distributeurs d’informations – Facebook – a tendance à favoriser les mensonges et les messages haineux, qui se répandent plus rapidement que les faits réels. Quand la véracité des faits est discutable, ce ne sont pas des faits, vous n’avez pas la vérité et vous ne pouvez pas avoir la vérité », a expliqué Maria Ressa, le 8 octobre dans une interview publiée par Al Jazeera. « Sans tout cela, vous n’avez pas une réalité partagée, vous ne pouvez pas avoir de démocratie et vous ne pouvez sûrement pas avoir d’engagement humain digne de ce nom permettant de faire face aux problèmes existentiels que nous rencontrons – dont le climat et le coronavirus. » Maria Ressa a été poursuivi à plusieurs reprises par l’administration Duterte. La journaliste a été notamment accusée de fraude fiscale et de diffamation – concernant un article concernant Wilfredo Keng, un homme d’affaires proche de Rodrigo Duterte et dont la fille a été recrutée par le président philippin.

Maria Ressa explique qu’elle ne s’attendait pas à recevoir le prix, mais qu’elle est heureuse que le documentaire A Thousand Cuts, produit par sa société et portant sur les attaques de l’administration Duterte à l’encontre des journalistes, ait attiré l’attention du reste du monde. Après la nouvelle du choix de la lauréate philippine, les évêques et fidèles philippins ont salué Maria Ressa pour son prix prestigieux. « Le prix Nobel de la paix pour Maria Ressa et Dimitry Muratov… Félicitations ! », a confié Mgr Pablo Virgilio David, évêque de Kalookan et président de la Conférence épiscopale philippine. Mgr Arturo Bastes, évêque émérite de Sorsogon, a également félicité Maria Ressa pour avoir défendu la liberté de la presse et la liberté d’expression dans l’archipel philippin. « Magnifique ! Louons le Seigneur pour ce prix Nobel décerné à notre Maria Ressa, qui a défendu la liberté de la presse ! Un embarras pour Duterte », a-t-il réagi sur Facebook. Les lauréats du prix Nobel, d’une valeur d’1,1 million de dollars US, ont été annoncés à l’Institut Nobel norvégien d’Oslo. Ils ont été sélectionnés parmi 329 candidats.

(Avec Ucanews)