Eglises d'Asie

La Journée mondiale des pauvres avec les peuples indigènes de Raigad

Publié le 20/11/2018




La deuxième Journée mondiale des pauvres, instituée par le pape François, a été célébrée le dimanche 18 novembre. Pour le cardinal Gracias, archevêque de Mumbai et président de la conférence épiscopale indienne (CBCI), le Christ est présent dans les blessures et dans la chair même des populations indigènes qui vivent dans la mission du district de Raigad, à 200 kilomètres de Mumbai. Pour l’archevêque, ce sont des communautés exploitées, dont les enfants ne peuvent se rendre à l’école et qui manquent des besoins les plus élémentaires.

Tous les jours, « nous rencontrons Jésus dans la chair et dans les blessures des populations indigènes et des communautés marginalisées de la mission de Raigad », a déclaré le cardinal Oswald Gracias, archevêque de Mumbai et président de la conférence épiscopale indienne (CBCI). L’archevêque a commenté, lors de la seconde Journée mondiale des pauvres, le thème de cette nouvelle journée instituée par le pape François : « Un pauvre crie ; le Seigneur entend » (Ps 33). Mgr Gracias comptait se rendre, à cette occasion, « à la rencontre des pauvres parmi les populations indigènes de Raigad », à environ 200 kilomètres de la mégalopole, « non seulement pour un repas festif et une journée de prière, mais également pour une rencontre destinée à les responsabiliser ». Selon lui, l’un des plus graves défis de l’Église moderne est « le besoin d’aller aux périphéries de la société et de donner de l’espoir aux communautés marginalisées, d’élever une voix prophétique et de s’engager pour leur défense afin de favoriser un nouvel ordre social ».

11 % de la population

Le Centre Jankalyan (Center for community organisation – CCO), situé à Mahad Taluka, dans le district de Raigad, couvre la région de mission de l’archidiocèse de Mumbai, à environ 180 kilomètres au sud-est de la ville, au pied des collines de Mahabaleshwar. Les communautés indigènes y représentent environ 11 % de la population. Pour le père Calistus Fernandes, directeur du centre, même si « le visage de district de Raigad connaît des changements rapides dus à l’industrialisation et à la mondialisation, une grande partie des communautés indigènes vivent encore dans des conditions inhumaines ». En fait, « le manque de besoins élémentaires comme l’eau, la santé, le logement et l’éducation », ainsi que les problèmes comme « la malnutrition, l’illettrisme, l’exploitation des femmes, le chômage et la déforestation », entre autres, « menacent gravement leur style de vie et leur existence même ».

Le centre Jankalyan, comme vingt autres centres CCO dans le district, s’engage à « servir ces communautés, en particulier les marginalisés et les opprimés, avec une option préférentielle pour les populations indigènes ». À terme, l’objectif du centre est de permettre le développement intégral des personnes. Les populations indigènes devraient pouvoir devenir autosuffisantes et croire en leurs capacités pour qu’elles puissent changer, grâce à l’action individuelle et collective, les conditions injustes et oppressantes dans lesquelles elles vivent. La mission de Raigad offre des cours destinés aux femmes et organise des rencontres régulières ainsi que des séminaires, des ateliers et des sessions de formation. Elle propose également un soutien judiciaire et encourage à une meilleure hygiène de vie en parrainant des examens médicaux gratuits et en organisant des rencontres pour sensibiliser sur les dangers de la drogue, du tabac et de la « gutka » (de la gomme à mâcher, cancérigène, contenant divers ingrédients dont du tabac et de la paraffine).

(Avec Asianews, Mumbai)


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