Eglises d'Asie

La majorité des Taïwanais en désaccord avec le Consensus de 1992 sur « une seule Chine »

Publié le 21/04/2023




Selon une étude publiée par un institut de sondage taïwanais (la Taiwanese Public Opinion Foundation), 67 % des répondants expriment un désaccord avec le « Consensus de 1992 », ou « Consensus d’une seule Chine », qui a été établi entre Pékin et le parti Kuomintang (KMT) et qui affirme que la Chine continentale et Taïwan appartiennent à une seule Chine. Des observateurs estiment que la Chine essaie d’utiliser le parti KMT afin de diviser la société taïwanaise avant les élections présidentielles de 2024.

La majorité des Taïwanais ne se sentent pas Chinois et rejettent le « Consensus de 1992 », ou « Consensus d’une seule Chine », un accord qui a été établi entre le Parti nationaliste chinois (KMT ou Kuomintang) et la Chine communiste et qui affirme que la Chine continentale et Taïwan appartiennent à une seule Chine – alors qu’au cours de son voyage récent et controversé en Chine, l’ancien président taïwanais Ma Ying-jeou a salué le Consensus.

Les résultats d’une enquête menée par un institut de sondage local (la Taiwanese Public Opinion Foundation) réfutent les propos de Ma Ying-jeou affirmant que les habitants de Taïwan et de Chine sont « tous Chinois ». Interrogés sur leurs opinions concernant ces affirmations, 42 % des répondants se disent « en désaccord », tandis que 25 % expriment un « léger désaccord ». Seuls 7 % sont « complètement d’accord » avec les propos de l’ancien président et se sentent Chinois, contre 16 % qui sont « plutôt d’accord ».

67 % en désaccord avec le Consensus de 1992

Concernant le Consensus de 1992, les écarts sont plus élevés ; 67 % sont en désaccord avec cette idée, contre 22,5 % qui l’approuvent. Avec l’accord tacite passé il y a 31 ans entre le parti KMT et Pékin, les deux parties ont accepté l’idée que la Chine et Taïwan forment une seule nation, chacune étant cependant libre de définir ce qui est désigné par « Chine ». Ainsi, Taipei parle de la République de Chine (le nom officiel de Taïwan) quand le régime communiste parle de la République populaire de Chine.

Taïwan, considéré comme une province rebelle par Pékin (qui n’a jamais exclu de reprendre l’île par la force), est de facto indépendant depuis 1949, quand le parti KMT de Chiang Kai-shek s’y est réfugié après avoir perdu la guerre civile contre les communistes en Chine, et qu’il s’est proclamé héritier de la République de Chine fondée en 1912 par Sun Yat-sen.

Aujourd’hui, le parti KMT est plus proche de Pékin, qui accuse l’actuelle présidente taïwanaise Tsai Ing-wen et son parti DPP (Parti démocrate progressiste ou parti Minjindang) de rechercher l’indépendance. Les dirigeants chinois ont également accusé la présidente Tsai d’avoir rejeté le Consensus de 1992.

Plusieurs observateurs estiment que la Chine essaie d’utiliser le parti KMT afin de diviser la société taïwanaise avant les élections présidentielles de 2024 et d’affaiblir le parti DPP. En novembre, le parti de Tsai a souffert des pertes importantes lors d’élections locales. Cependant, la même chose était arrivée avant les élections présidentielles de 2020, durant lesquelles elle a été réélue. Lors des élections nationales, les relations avec Pékin pèsent lourdement et le KMT est souvent accusé d’être trop aligné avec les positions de la Chine communiste – et les derniers sondages confirment cette tendance.

(Avec Asianews)