Eglises d'Asie – Corée du sud
La nouvelle ambassadrice près le Saint-Siège réaffirme les engagements pour la paix en Corée
Publié le 08/02/2023
La nouvelle ambassadrice sud-coréenne près le Saint-Siège a réitéré l’engagement du pays à poursuivre les négociations de paix avec la Corée du Nord, dans le but de la réconciliation et l’unification de la péninsule coréenne. « Nous coopérerons avec le Saint-Siège pour la résolution des enjeux planétaires et en faveur de la paix dans la péninsule », a confirmé Oh Hyun-joo, première femme catholique coréenne nommée à ce poste.
Citée le 3 février par le Catholic Times of Korea, elle a souligné que les autorités coréennes veulent soutenir le désir du pape François d’apporter la paix dans la région. « Le gouvernement coréen est bien conscient de l’intérêt du pape pour la péninsule coréenne. Si possible, nous sommes prêts à soutenir cela activement », a-t-elle assuré.
Les pourparlers de paix entre le Nord et le Sud s’inscrivent dans un long processus souvent houleux entre les deux pays, dont la réconciliation est une question pastorale majeure pour l’Église catholique en Corée. « Cette année marque le soixantième anniversaire des relations diplomatiques entre la Corée et le Saint-Siège. Nous voulons mobiliser nos efforts pour faire avancer et progresser les relations bilatérales en entreprenant des projets coopératifs », a expliqué l’ambassadrice.
Elle a également ajouté que « nous voulons aussi servir de pont pour que tous ceux qui s’intéressent au rôle du Saint-Siège dans la paix mondiale, la protection des droits de l’homme, la réconciliation et le dialogue entre les religions puissent se rapprocher ».
Le ministère coréen de l’Unification créé en 1969
Le gouvernement sud-coréen a créé le ministère de l’Unification le 1er mars 1969 afin de se consacrer pleinement à l’unification et aux relations intercoréennes. Le ministère reflète la réalité unique de la péninsule coréenne, qui reste divisée depuis la fin de la Guerre de Corée. La fin du régime colonial répressif du Japon en Corée (de 1905 à 1945) après la Deuxième Guerre mondiale a laissé le pays divisé en deux. Un régime communiste soutenu par l’Union soviétique s’est emparé du Nord, tandis que le Sud démocratique était soutenu par les puissances occidentales dont les États-Unis.
Ensuite, les efforts en faveur de la réunification ont échoué à cause de désaccords entre les régimes américains et soviétiques, ce qui a conduit à la Guerre de Corée (1950-1953). Durant le conflit, les forces communistes nord-coréennes ont envahi le Sud ce qui a causé le déplacement forcé de plusieurs millions de civils. Le bilan des victimes de la guerre est estimé à au moins 3 millions de personnes. Le conflit a pris fin avec un armistice et non un traité de paix, le 17 juillet 1953, les deux pays sont donc toujours techniquement en guerre.
Le processus de paix bloqué dans la péninsule
Il y a quelques jours lors d’une rencontre avec le ministre de l’Unification, Lee In-young, Mgr Pierre Chung Soon-taick, archevêque de Séoul, a appelé le gouvernement sud-coréen à fournir des efforts concrets pour la paix dans la péninsule. Le processus d’unification et de réconciliation est en effet bloqué actuellement, alors que la Corée du Nord continue ses tests de missiles et ses essais militaires. En 2022, le régime de Pyongyang aurait effectué un nombre record de tests de missiles, notamment en tirant des missiles balistiques intercontinentaux (ICBM) qui seraient capables d’atteindre les États-Unis.
En décembre, le leader nord-coréen Kim Jong-un a même annoncé de nouveaux objectifs militaires en désignant la Corée du Sud comme « ennemi incontestable » du Nord. Le dirigeant a également approuvé, l’an dernier, une nouvelle loi autorisant l’usage préemptif des armes nucléaires dans plusieurs situations différentes. De son côté, l’ambassadrice Oh Hyun-joo a exprimé l’espoir que « la prière du pape pour la paix dans la péninsule coréenne se réalise » par le dialogue et des efforts continus.
(Avec Ucanews)
CRÉDITS
Catholic Times of Korea / Ucanews