Eglises d'Asie

La région Asie-Pacifique est la plus exposée aux catastrophes naturelles selon un rapport

Publié le 29/07/2023




Selon le dernier rapport de la Commission économique et sociale des Nations unies pour l’Asie et le Pacifique, la région est la plus exposée aux catastrophes naturelles et les pays les moins développés (dont le Bangladesh, le Cambodge, le Laos, la Birmanie et le Timor oriental) risquent d’être les plus affectés à cause de vulnérabilités préexistantes. Selon le rapport, les catastrophes naturelles ont affecté plus de 7 milliards d’habitants en Asie-Pacifique entre 1970 et 2022, dont 52 % à cause d’inondations.

Au Pakistan, les inondations de l’été dernier ont affecté près de 33 millions d’habitants, soit 14 % de la population.

La région Asie-Pacifique est celle qui est la plus exposée au monde aux catastrophes naturelles selon un nouveau rapport de la Commission économique et sociale des Nations unies pour l’Asie et le Pacifique (CESAP, basée à Bangkok). Dans la région, plus de 140 événements climatiques extrêmes ont été enregistrés rien qu’en 2022, causant la mort de plus de 7 500 personnes et des dégâts matériels estimés à près de 57 milliards de dollars US.

Le rapport estime que le temps commence à manquer pour pouvoir consolider une résilience climatique suffisante en Asie. Selon un scénario étudié, si les températures augmentent de 2 °C par rapport aux niveaux préindustriels, les sécheresses, inondations et canicules (dont l’intensité et la fréquence sont en hausse) causeront des pertes annuelles moyennes entre 924 milliards et presque mille milliards de dollars, soit 3 % du PIB en Asie, dans une région déjà fortement exposée aux séismes, tsunamis et éruptions volcaniques.

2,04 millions de décès en Asie-Pacifique entre 1970 et 2022 à cause des catastrophes

L’impact des catastrophes sur les populations et les économies locales devrait être inégal dans la région, et les pays les moins développés (l’Afghanistan, le Bangladesh, le Bhoutan, le Népal, le Cambodge, le Laos, la Birmanie, le Timor oriental, les Kiribati, les Tuvalu et les Îles Salomon) risquent d’être les plus affectés, à cause de vulnérabilités préexistantes qui rendront la gestion des situations d’urgence plus difficile.

À long terme, ces événements mettront plus clairement en évidence l’interconnectivité entre les changements climatiques et la pauvreté, ce qui pourrait mener à un déclin de la productivité (en particulier dans le domaine de l’agriculture et de l’industrie textile) et à de plus grandes inégalités.

En 2021 et 2022, les pays les moins développés de la région ont enregistré des taux de mortalité cinq à huit fois supérieurs à ceux des autres États. Toutefois, dans l’ensemble de la région Asie-Pacifique, le nombre de décès a diminué en 2020 par rapport aux précédentes décennies, grâce à de meilleurs systèmes d’alerte et prévisions.

Plus précisément, dans son étude, le CESAP a observé les catastrophes naturelles entre 1970 et 2022, en notant 2,04 millions de décès sur cette période en raison des phénomènes climatiques (dont une majorité à cause de séismes et de typhons). Par comparaison, le rapport a enregistré 1,42 million de décès dans le reste du monde, principalement à cause des sécheresses et des séismes.

L’impact des changements climatiques particulièrement évident en 2021 et 2022

Les catastrophes naturelles ont affecté plus de 7 milliards d’habitants en Asie-Pacifique durant cette période, dont 52 % à cause des inondations. Dans le reste du monde, ce chiffre est d’1,24 milliard d’habitants, pour 59 % à cause des sécheresses. L’Asie du Sud a été la région la plus vulnérable, alors qu’on y compte la moitié des décès enregistrés au cours des cinquante dernières années.

L’impact des changements climatiques a été particulièrement évident en 2021 et 2022, avec plus de 4 800 morts à cause des inondations en Inde et au Pakistan. Rien qu’au Pakistan, les inondations dévastatrices de l’été 2022 ont affecté 33 millions d’habitants (14 % de la population) et 8 millions d’entre eux sont toujours déplacés. Par ailleurs, les séismes en Asie ont causé des pertes estimées à près de 12 milliards de dollars, principalement au Japon, en Chine, aux Philippines et en Iran.

À l’avenir, les Nations unies recommandent l’installation de systèmes de surveillance et d’alerte précoces dans tous les pays de la région d’ici 2027, et un investissement continu dans les nouvelles technologies. Selon Armida Alisjahbana, Indonésienne et secrétaire générale du CESAP, « face à l’urgence climatique, nous devons transformer radicalement notre approche en vue de renforcer notre résilience ».

(Avec Asianews)