Eglises d'Asie

La revue de presse de la semaine

Publié le 29/12/2023




Dans l’actualité de la semaine en Asie : Tokyo, Séoul et Pékin préparent un 9e sommet trilatéral en février 2024 – une rencontre qui permet habituellement de renforcer les liens économiques et de présenter une position diplomatique unifiée entre les trois pays ; cette semaine, un « smog », un brouillard épais de pollution, a recouvert plusieurs villes d’Asie du Sud dont Dacca et New Delhi, affectant les transports et la santé des habitants ; cette année, les chrétiens laotiens ont pu célébrer Noël plus librement selon des membres de l’Église évangélique locale ; par ailleurs, la dette nationale du Laos a atteint 112 % du PIB et continue d’augmenter.

Korea.net / Korean Culture and Information Service (CC BY 2.0 DEED)

JAPON

Le Japon, la Corée du Sud et la Chine sont en train de planifier un sommet trilatéral en février 2024, une initiative qualifiée par Séoul et Tokyo comme une opportunité d’envoyer un « avertissement commun » à la Corée du Nord pour tempérer ses ambitions nucléaires. La chaîne de télévision japonaise NHK précise que « Tokyo aimerait utiliser le dialogue entre les trois nations pour comprendre comment freiner la Corée du Nord, qui a tenté de manière répétée des lancements de missiles balistiques vers le Pacifique ». Traditionnellement, ce sommet trilatéral est utilisé pour renforcer les liens économiques et présenter une position diplomatique unifiée. Mais les tensions croissantes entre Washington et Pékin, et les rapprochements entre la Corée du Sud et les États-Unis, ont renforcé la valeur stratégique de la Corée du Nord, conduisant la Chine à se retenir de critiquer publiquement Pyongyang.

CHINE

Pour célébrer le 130e anniversaire de la naissance de Mao Zedong, le président chinois Xi Jinping a visité le mausolée du « Grand Timonier » – un monument situé place Tiananmen à Pékin. Avec lui se trouvaient six autres membres du Bureau politique du Parti communiste chinois. Des événements en l’honneur de Mao ont été organisés dans plusieurs régions du pays, notamment dans sa ville natale de Shaoshan. Né en 1893, il reste une figure importante de la société chinoise 40 ans après sa mort. Xi a prononcé un discours en évoquant la vie de Mao et en appelant à poursuivre la cause qu’il défendait. Il a également évoqué le rôle du gouvernement central vis-à-vis de Hong-Kong, de l’unification chinoise et de l’opposition à l’indépendance taïwanaise.

LAOS

Cette année au Laos, les chrétiens ont pu célébrer Noël plus librement, affirment des membres de l’Église évangélique laotienne qui ont reçu une autorisation officielle du ministère de l’Intérieur. Dans le passé, ils devaient obtenir une permission des autorités de leur village et de leur district – une demande qui n’était pas toujours accordée. Malgré une loi existante sur la liberté religieuse, des chrétiens continuent de subir des persécutions dans le pays communiste, majoritairement bouddhiste, en particulier dans les régions reculées. Cette année, 15 familles chrétiennes et un pasteur de la province de Luang Mamtha ont été chassés de chez eux pour avoir refusé de participer aux activités traditionnelles de leurs communautés.

INDE

Cette semaine, un « smog » (un brouillard épais causé par la pollution) recouvrait les capitales d’Asie du Sud. À Dacca, la capitale bangladaise, l’indice de la qualité de l’air (IQA) a été qualifié à un niveau « dangereux ». À New Delhi, la capitale indienne, la pollution était également élevée et la visibilité réduite à moins de 50 mètres, selon le département de météorologie du pays, qui a averti que le « smog », chargé de particules fines et autres polluants, risquait d’affecter la santé des quelque 20 millions d’habitants de la ville. Par comparaison, l’indice IQA de New Delhi était mardi dernier de 378 contre 37 à Paris. D’autres régions du nord de l’Inde étaient touchées par des conditions similaires. Plus de 100 vols ont été interrompus et les transports ferroviaires ont été perturbés.

LAOS

La dette nationale du Laos a atteint 112 % de son PIB et pourrait continuer d’augmenter à cause de l’inflation, d’une monnaie faible et des investissements étrangers insuffisants. La dette publique du Laos était de 18,7 milliards de dollars US fin 2022. Elle pourrait bientôt atteindre 125 % du PIB, selon un rapport publié le 13 décembre. Un peu plus de la moitié de cette dette est due à la Chine, qui a aidé le Laos à construire sa ligne ferroviaire à grande vitesse reliant les deux pays (pour 6 milliards de dollars, dans le cadre des Nouvelles routes de la soie). Selon un responsable de la Banque mondiale basé à Vientiane, les difficultés du pays sont aussi liées aux conséquences de la pandémie sur le tourisme et sur les petites et moyennes entreprises.

JAPON

D’ici 2050, l’ensemble des 47 préfectures du Japon, hormis Tokyo, subiront un déclin démographique important par rapport à 2020, selon l’Institut démographique national IPSS (National Institute of Population and Social Security Research). On compte en particulier 11 préfectures qui verront leurs populations diminuer de plus de 30 %. Le nombre d’habitants de 20 % des municipalités japonaises pourrait diminuer de moitié durant cette période ; la population du Japon est susceptible de chuter de 17 % pour atteindre 105 millions d’habitants (contre 125 millions aujourd’hui). Il devient urgent pour Tokyo de tenter d’inverser la tendance : le nombre de Japonais âgés de 14 ans et moins risque de diminuer de 30,8 % d’ici 2050, et la proportion de 65 ans et plus pourrait dépasser 40 % dans 25 préfectures.

CORÉE DU NORD

Cette semaine, la Corée du Nord devait déterminer son orientation politique majeure pour 2024. Début décembre, Pyongyang avait annoncé la rencontre du Comité central du Parti du travail de Corée avant fin décembre, sans donner de dates précises. Les résultats de ces rencontres devraient vraisemblablement être annoncés au moment du Nouvel an. Les analystes estiment qu’en 2024, le régime compte se concentrer davantage sur le développement de ses capacités nucléaires, dans le but d’exercer plus de pression sur les États-Unis. De plus, la Corée du Nord devrait renforcer son alliance avec la Chine et la Russie, dans le même but. D’autant plus que l’an prochain marquera le 75e anniversaire de la normalisation des relations de la Corée du Nord avec la Chine.

MALAISIE

Des crues soudaines dans le nord de la Malaisie ont forcé environ 25 000 habitants à quitter leur domicile à Kelantan et Terengganu (à l’extrême nord-est de la péninsule). La rivière Golok a atteint des niveaux records, et les eaux ont piégé des communautés entières dans la zone frontalière avec la Thaïlande. Les fortes pluies ne montraient aucun signe d’accalmie cette semaine, ce qui laissait craindre une répétition des inondations dévastatrices de 2014. À minuit, le jour de Noël, le niveau de la rivière Golok a atteint 11,04 mètres (contre 10,84 mètres enregistrés lors des inondations de 2014, qui avaient entraîné l’évacuation de plus de 300 000 habitants).

CHINE

Selon un nouveau rapport publié par l’Australian Strategic Policy Institute, intitulé « Shadow Play » (« Ombres chinoises »), le Parti communiste chinois et ses représentants à l’étranger utilisent l’intelligence artificielle pour semer une propagande pro-Chine et anti-États-Unis sur Youtube. Selon les chercheurs, il s’agit d’une « une campagne coordonnée » lancée mi-2022 sur au moins 30 chaînes. L’objectif est d’influencer les anglophones sur la plateforme, en réponse à une demande du président chinois Xi Jinping de « raconter de belles histoires sur la Chine » et « d’infiltrer les systèmes idéologiques des pays occidentaux ». Youtube a supprimé au moins 19 de ces chaînes à ce jour.

BANGLADESH

Depuis les manifestations massives des ouvriers du textile bangladais en octobre dernier, plusieurs centaines d’entre eux ont été licenciés. Ils étaient soutenus par trois syndicats qui représentaient un demi-million d’employés, et qui demandaient de meilleurs salaires dans le secteur. Par ailleurs, beaucoup d’ouvriers craignent aussi d’être arrêtés dans le cadre de ces manifestations. En novembre, le gouvernement a accepté d’augmenter les salaires de plus de 56 %, mais beaucoup d’ouvriers ont trouvé la proposition trop faible. Le Bangladesh est devenu le deuxième plus gros exportateur de textile après la Chine, en partie grâce au faible coût de la main-d’œuvre locale.

(EDA)