Eglises d'Asie

La tempête Megi ravage les Philippines depuis le début de la Semaine Sainte

Publié le 15/04/2022




Depuis le 11 avril, la tempête tropicale Megi ravage les régions des Visayas et de Mindanao aux Philippines. Ce jeudi 14 avril, les derniers chiffres officiels annonçaient 133 décès – un bilan qui s’alourdit de jour en jour. En raison des inondations et des glissements de terrain, on compte plusieurs dizaines de portés disparus et près de 140 000 personnes déplacées, dans les provinces de Mindanao du Nord et de Samar Oriental.

Des inondations suite au typhon Ketsana en 2009. La tempête tropicale Megi frappe les Philippines depuis le début de la Semaine Sainte.

La tempête tropicale Megi continue de ravager les régions des Visayas et de Mindanao, après avoir frappé les côtes philippines le 11 avril, au début de la Semaine Sainte. Au 14 avril, le nombre de victimes s’élevait à 133 décès dans le pays, selon les derniers chiffres officiels – un bilan qui s’alourdit de jour en jour, en raison des glissements de terrains et des inondations massives provoqués par les intempéries.

Plusieurs dizaines de personnes sont également toujours portées disparues, selon le Conseil national de réduction et de gestion des risques de catastrophe. Près de 140 000 personnes ont été forcées de trouver refuge dans les centres d’évacuation d’urgence, dans les provinces de Mindanao du Nord et de Samar Oriental.

L’armée philippine participe aux interventions d’urgence, mais le déplacement des troupes est difficile. « C’est une course contre la montre, pour secourir ceux qui ont été frappés par des glissements de terrain, mais nous ne pouvons avancer dans certaines zones parce que les sols ne sont pas encore stables, et c’est dangereux », a déclaré le colonel Noel Vestuir, interrogé le 12 avril.

« Nos équipes ont du mal à localiser les personnes portées disparues, à cause des dépôts de boue dans les zones inondées. Nous devons agir vite à cause des risques d’étouffement », confie Gary Escaler, membre d’une équipe de secours. Il ajoute qu’ils ont sauvé plus de vingt personnes coincées chez elles dans la province de Samar. « Si nous étions arrivés seulement quelques heures plus tard, beaucoup auraient succombé, parce que leurs maisons étaient couvertes de boues. »

Les diocèses de Capiz et de Maasin lancent des appels aux dons

Dans la province de Leyte, plusieurs habitants ont pu s’échapper ou ont été secourus, mais beaucoup d’autres seraient encore piégés par la boue. Les agences nationales et locales de prévention des catastrophes ont également signalé des vents jusqu’à 65 km/h avec des rafales jusqu’à 80 km/h, qui ont détruit de larges portions de rizières dans la région. « Nos fermiers sont censés récolter le riz pour la saison d’été, au cours du mois de mai, mais à cause de ce typhon, tout leur travail et leurs investissements se sont envolés. C’est vraiment triste pour eux », regrette Marilyn De Guia, du Département de l’Agriculture, qui cite un rapport estimant les pertes à près de 30,6 millions de dollars US à cause de la catastrophe.

Les nombreuses coupures de courant ont aussi affecté l’intervention des secours dans les zones les plus touchées. Des sources affirment qu’il faudra un à deux mois avant que l’électricité ne soit restaurée dans les régions affectées. De son côté, Caritas a annoncé une aide financière d’environ 6 000 dollars de la part de l’archidiocèse de Capiz et du diocèse de Maasin, dans les Visayas, afin d’aider les victimes de la tempête tropicale. « Nous appelons à envoyer des dons pour nos frères et sœurs qui sont victimes. Beaucoup d’entre eux sont des enfants qui n’ont plus ni toit ni vêtements à cause des inondations. Que l’esprit de la Semaine Sainte nous pousse à la charité auprès des plus démunis », a demandé le diocèse de Maasin sur Facebook.

Le pape François, informé de la situation, a également exprimé sa solidarité avec les victimes. Un communiqué du Vatican souligne que le Saint-Père a fait part de « l’assurance de sa prière pour les défunts, les blessés et les déplacés, ainsi que pour ceux qui participent aux secours ». « Sa Sainteté invoque les bénédictions de Dieu pour tout le peuple philippin. » La tempête Megi survient près de quatre mois après le super typhon Rai, qui a entraîné plus de 400 victimes et plusieurs centaines de milliers de sans-abri. Les Philippines, classées parmi les nations les plus vulnérables aux changements climatiques, sont touchées par une vingtaine de tempêtes chaque année.

(Avec Ucanews)


CRÉDITS

AusAID (CC BY 2.0)