Lors d’une rencontre interreligieuse à New Delhi le 27 octobre, organisée à l’occasion des trois cents ans de la mort du leader sikh et travailleur social Bhai Kanhaiya, Mgr Theodore Mascarenhas, secrétaire général de la conférence épiscopale indienne, a appelé les responsables des différentes confessions religieuses indiennes à s’unir davantage pour lutter contre les violences religieuses. Selon les données enregistrées par le gouvernement et qui ont été présentées au parlement indien le 6 février, les violences religieuses continuent d’augmenter dans le pays, avec 111 victimes en 2017.
Un évêque indien a relancé un appel aux autorités religieuses indiennes pour que les différentes confessions s’unissent davantage afin de lutter pour la paix et contre la montée des violences religieuses dans le pays, en particulier contre les minorités religieuses et les communautés défavorisées. Mgr Theodore Mascarenhas, secrétaire général de la conférence épiscopale indienne, s’est adressé aux participants d’une rencontre interreligieuse organisée le 27 octobre à New Delhi. L’évènement marquait le trois-centième anniversaire de la mort d’un leader sikh et travailleur social renommé, Bhai Kanhaiya (1648-1718). Le sikh, connu pour son travail sur le terrain, est célébré dans le pays pour son aide auprès de tous les blessés, même ceux qui s’attaquaient aux sikhs, a rappelé l’évêque.
Présentant Bhai Kanhaiya comme un vrai fidèle de sa religion, Mgr Mascarenhas a souligné que la haine ne pouvait faire partie d’aucune religion. « Les autorités religieuses et les guides spirituels qui représentent les différentes religions, ainsi que tous les fidèles, hommes et femmes, doivent se rassembler pour guider le pays vers la paix et l’harmonie », a poursuivi l’évêque lors de la rencontre à laquelle participaient des représentants bouddhistes, hindous, jaïns et musulmans. Il a pris la parole sur le thème « Réformer l’action humanitaire : le rôle des organisations interreligieuses pour une aide humanitaire renouvelée ». L’évènement était organisé aux côtés du Comité international de la Croix rouge, du Comité de direction du gurdwara sikh de Delhi, du Centre des hautes études en droit international humanitaire, et de la Faculté nationale de droit Rajiv Gandhi.
Mgr Mascarenhas a appelé les participants à faire attention à ceux qui sèment la haine dans le pays. Il a soutenu que le monde a besoin de « guérisseurs » qui travaillent pour la paix. « Nous en avons assez des tensions et des attaques », a-t-il ajouté. Les données enregistrées par le gouvernement indien, qui ont été présentées au parlement le 6 février, indiquent en effet que les violences religieuses augmentent dans le pays. En 2017, 111 personnes ont été tuées et 2 384 personnes ont été blessées dans le cadre de 822 attaques. En comparaison, en 2016, 86 tués et 2 321 blessés avaient été enregistrés dans le cadre de 703 actes de violence. En 2015, au moins 95 personnes sont mortes dans 751 attaques. Le site web de l’ONG Amnesty International a enregistré, de son côté, plus de deux cents crimes commis contre des groupes vulnérables comme les minorités religieuses et ethniques, dont les Dalits (intouchables). Pour Aakar Patel, directeur général d’Amnesty International India, ces chiffres ne sont « qu’un aperçu » des nombreux incidents qui ne sont pas rapportés par les médias.
(Avec Ucanews, New Delhi)
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