Eglises d'Asie – Corée du sud
L’archevêque de Séoul veut inviter une délégation de jeunes Nord-Coréens aux JMJ 2027
Publié le 21/11/2023
Mgr Pierre Soon-taick Chung, archevêque de Séoul, souhaite inviter des jeunes Nord-Coréens aux Journées mondiales de la jeunesse (JMJ) de 2027, qui auront lieu dans la capitale sud-coréenne. L’évêque a proposé cela lors du 8e Forum pour la paix dans la péninsule coréenne (Korean Peninsula Peace-Sharing Forum 2023), qui a eu lieu ce samedi 18 novembre au campus théologique Songsin de l’Université catholique de Corée.
À cette occasion plus d’une centaine de responsables religieux, diplomates et universitaires se sont réunis pour discuter de solutions innovantes pour la paix dans la péninsule coréenne. Le forum, lancé en 2016, est ciblé sur la recherche de solutions pratiques. Il est organisé par la Commission pour la réconciliation, fondée par l’archidiocèse de Séoul en 1995 sous le cardinal Stephen Kim Sou-hwan, alors archevêque de Séoul.
Cette année, les participants se sont efforcés de réfléchir aux chemins qui peuvent mener à « la réconciliation et la paix dans la péninsule coréenne ». Au fil des années, la Commission a lancé diverses initiatives, dont des aides humanitaires en Corée du Nord, des aides pour les réfugiés nord-coréens dans le Sud, et des campagnes de sensibilisation pour la paix.
Dans son discours d’ouverture du forum, le professeur Hong Yong-Pyo, enseignant en sciences politiques de l’université de Hanyang (Séoul) et directeur de l’Institut pour la paix, a insisté sur le terme « réconciliation » comme un mot-clé pour la paix. « Malgré le scepticisme amer de certains, nous ne devons pas et nous ne pouvons pas renoncer à la réconciliation si nous voulons la paix », a-t-il déclaré. Il a également cité les bénédictions du pape François adressées cette année à l’occasion du 70e anniversaire de l’armistice qui a mis fin à la Guerre de Corée (le 27 juillet 1953 après trois ans de combats), en exprimant l’espoir que le forum puisse contribuer même de manière minime à « des issues vers la réconciliation et la paix ».
Le rôle fondamental de l’Église catholique en Corée en tant que médiatrice
De son côté, Mgr Chung a pris la parole en tant qu’archevêque de Séoul mais aussi comme administrateur apostolique de Pyongyang, en soulignant le « rôle fondamental de l’Église catholique en tant que médiatrice pour la réconciliation et la paix dans la péninsule coréenne », et ce malgré « des problèmes non résolus durant 70 ans depuis la convention d’armistice, comme les familles séparées et les confrontations politiques et militaires ».
Le Dr Kim Sun-pil, chercheur émérite de l’Institut de théologie de l’université Sogang (Séoul), a quant à lui salué les progrès du mouvement pour la réconciliation nationale de l’Église coréenne, qui a soutenu le pardon et la réconciliation fraternelle entre les deux Corées. « L’Église coréenne a été hostile envers la Corée du Nord après la Guerre de Corée, mais depuis la visite du pape Jean-Paul II en Corée du Sud, elle a établi la Commission missionnaire de Corée du Nord qui est devenue par la suite la Commission pour la réconciliation nationale », a rappelé le professeur Kim.
Selon l’agence Fides, durant le forum, Fernando Duarte Barros Reis, chargé d’affaires de la nonciature apostolique en Corée, a également transmis les salutations du pape François en rappelant que ce dernier a reçu un groupe de pèlerins catholiques sud-coréens le 16 septembre dernier, en les invitant à « confier à saint André Kim Taegon le rêve de la paix dans la péninsule coréenne ».
En concluant le forum, l’archevêque de Séoul a déploré l’absence de jeunes participants à l’événement. Pourtant, il a ajouté qu’il chercherait « des façons d’inviter nos jeunes à prendre part aux préparatifs du forum l’an prochain », y voyant une éducation importante en faveur de la paix. C’est aussi en pensant aux jeunes qu’il a proposé d’inviter une délégation de jeunes Nord-Coréens aux JMJ de 2027. Selon une note de l’archidiocèse de Séoul, le message fondamental qui s’est dégagé des travaux du forum est de « surmonter les conflits du passé et d’avancer vers un avenir commun de coexistence et de prospérité ».
(Avec Asianews)
CRÉDITS
Asianews