Eglises d'Asie – Inde
L’archidiocèse de Bangalore accueille des étudiants fuyant les violences au Manipur
Publié le 16/06/2023
L’archidiocèse de Bangalore, dans l’État indien du Karnataka dans le sud du pays, a accueilli presque 70 étudiants de l’État du Manipur dans son centre pastoral, le 12 juin dernier, afin de les aider à se reconstruire dans le contexte des violences qui ont frappé la région, alors qu’une nouvelle attaque a causé au moins 11 victimes au Manipur ces derniers jours. Mgr Pierre Machado, archevêque de Bangalore, a assuré du « soutien total » de son diocèse qui s’efforcera de les consoler après la crise qu’ils ont traversé.
Mgr Machado a ajouté que les étudiants pourront poursuivre gratuitement leurs études « dans les institutions diocésaines et religieuses ». L’évêque a exprimé sa solidarité envers les personnes déplacées du Manipur et fait part de sa détermination à leur venir en aide, selon un communiqué de presse. « L’évêque a écouté leurs épreuves et a promis de faire tout son possible pour s’efforcer de reconstruire leurs vies brisées », a souligné le porte-parole de l’archidiocèse, J. A. Kantharaj, interrogé le 14 juin. « Il a promis de les soutenir jusqu’à ce que la situation s’améliore. »
L’archevêque de Bangalore, âgé de 69 ans, fait partie des plaignants qui ont déposé une pétition auprès de la Cour Suprême indienne en dénonçant des attaques contre les chrétiens dans tout le pays, perpétrées par des groupes extrémistes pro hindous qui bénéficieraient du soutien tacite de gouvernements provinciaux, pour la plupart dirigés par le BJP (Bharatiya Janata Party), le parti du Premier ministre Narendra Modi.
Au moins 109 victimes au Manipur depuis le 3 mai
Les étudiants du Manipur accueillis à Bangalore étaient accompagnés par le père James Beipei, jésuite et actuellement basé dans la capitale du Karnataka. En décrivant le récit de plus d’un mois de violences interethniques au Manipur, le père Beipei a confié que « les lieux de cultes, les institutions et les maisons sont vulnérables aux attaques ». De son côté, le 13 juin, la police du Manipur a affirmé que les violences récentes dans l’État indien ont causé au moins 11 victimes dans le district d’Imphal oriental. Plusieurs personnes blessées ont été soignées dans des hôpitaux publics et privées.
Le mois dernier, les violences au Manipur ont causé au moins 109 victimes au total, dans le cadre d’attaques et d’incendies criminels entre la majorité hindoue majorité hindoue des Meiteis et les minorités chrétiennes de l’ethnie Kuki. Le bilan risque d’augmenter alors que de nombreuses personnes blessées sont toujours en danger, selon les hôpitaux.
Depuis le 3 mai, des violences sans précédent ont frappé l’État montagneux du Manipur, voisin de la Birmanie en pleine crise politique et secouée par les conflits internes. Les violences se sont déclenchées quand un tribunal a proposé d’accorder le statut spécial de « tribu répertoriée » à la majorité Meitei (une catégorie réservée aux groupes ethniques jugés défavorisés et permettant d’accéder à des emplois fonctionnaires et des places dans les universités publiques). La décision du tribunal a provoqué des émeutes parmi les communautés indigènes. Les Meteis forment environ 53 % de la population au Manipur et sont représentés par près de 40 législateurs sur 60 dans l’assemblée régionale.
(Avec Ucanews)
CRÉDITS
Asianews