Eglises d'Asie

L’archidiocèse de Hanoï organise un synode spécial avant la fête des Martyrs du Vietnam

Publié le 23/11/2022




Le 20 novembre dans la cathédrale Saint-Joseph de Hanoï, Mgr Joseph Vu Van Thien, archevêque de Hanoï, a ouvert un synode diocésain de cinq jours qui prendra fin le 24 novembre à l’occasion de la fête des Martyrs du Vietnam. Le synode spécial a notamment été organisé afin de soutenir et renouveler la formation spirituelle des catholiques de la région, alors que près de 70 % d’entre eux, selon une enquête réalisée avant l’événement, font part de difficultés dans leur pratique de foi.

Le 20 novembre durant l’ouverture du synode spécial de l’archidiocèse de Hanoï, dans la cathédrale Saint-Joseph.

Le 20 novembre dans la cathédrale Saint-Joseph, Mgr Joseph Vu Van Thien, archevêque de Hanoï, a ouvert un synode spécial de cinq jours avant la fête des Martyrs du Vietnam, célébrée ce jeudi 24 novembre, dans un souci de soutenir l’éveil à la foi et la formation des catholiques de la région.

Le synode diocésain est organisé en présence de 183 laïcs, de prêtres de Hanoï et du cardinal Pierre Nguyen Van Nhon, archevêque émérite. Il prendra fin ce jeudi 24 novembre dans la basilique de So Kien à l’occasion de la fête des Martyrs du Vietnam, morts au nom de leur foi durant les persécutions qui ont eu lieu au Vietnam aux XVIIIe et XIXe siècles.

Selon Mgr Thien, ce synode est une opportunité pour les quelque 350 000 catholiques de l’archidiocèse, afin de « trouver de nouvelles façons d’approfondir notre vie de foi et de témoigner ». Durant l’ouverture du synode diocésain, l’évêque vietnamien a confié ses préoccupations alors que des fidèles s’éloignent des enseignements de l’Église face aux tendances séculaires de la société.

70 % des catholiques interrogés manquent d’éducation religieuse

Sur 10 millions d’habitants vivant dans l’archidiocèse de Hanoï, on compte une majorité de personnes athées ou d’autres religions. Une enquête réalisée avant le synode a conclu que sur près de 7 300 catholiques de la région, 70 % rencontrent des difficultés dans la pratique de leur foi à cause d’une formation religieuse insuffisante.

Au moins 42 % des répondants ont expliqué qu’ils ne pouvaient pas parler aux autres du catholicisme, et 11 % ont reconnu avoir des superstitions. Avant le synode, l’archidiocèse a également mené une étude sociologique avant d’évaluer l’état de la vie de foi des fidèles de la région, et 22 séminaires ont été organisés sur différents aspects de la vie de foi.

Mgr Thien, qui également vice-président de la Conférence épiscopale vietnamienne, a souligné que le synode spécial fait partie des efforts de l’Église locale pour s’adapter et s’intégrer dans la société vietnamienne actuelle.

L’événement a été organisé afin de trouver comment renouveler les activités liturgiques, les missions apostoliques, l’éducation religieuse et la vie de foi personnelle ainsi que les associations catholiques et les services de l’archidiocèse. D’autres thèmes doivent aussi être abordés comme la gestion des biens de l’Église locale, la construction de nouvelles infrastructures, la modernisation des procédures administratives de l’Église locale ou encore les archives diocésaines.

110e anniversaire du concile de Ke So

Le synode spécial marque aussi le 110e anniversaire du concile de Ke So. Ce dernier a permis à l’Église locale de fournir des instructions pastorales aux fidèles après la fin des périodes de persécutions, afin qu’ils puissent vivre leur foi et s’intégrer dans une nouvelle situation et une nouvelle ère. Il a eu lieu du 10 au 24 novembre 1912 en présence de 18 évêques et prêtres des sept diocèses du nord du Vietnam, dans la cathédrale de Ke So. Celle-ci est aujourd’hui connue comme la basilique mineure de So Kien, dans la province de Ha Nam, et dépend de l’archidiocèse de Hanoï.

Le concile de Ke So a instauré des règles officielles concernant les responsabilités et les devoirs du clergé local, des missionnaires, des catéchistes, des séminaires et des ordres religieux, et aussi sur la célébration et la réception des sacrements. Il a ainsi été demandé aux prêtres de bien prendre soin de la foi des fidèles, de jeûner, de s’abstenir de viande, d’accompagner les néophytes et d’éviter toute superstition.

Le concile a également fourni des directives pratiques sur la gestion des propriétés et des archives ecclésiales, et encouragé les prêtres et religieux à fonder des écoles, des orphelinats et des hôpitaux afin de mieux servir la population locale. Les prêtres et religieux ont aussi été invités à publier les documents d’Église et les livres spirituels en langue vietnamienne afin de contribuer à répandre le message évangélique.

Les infrastructures ecclésiales qui ont été construites à la suite du concile de Ke So ont été détruites durant les guerres ou confisquées par le gouvernement communiste après 1954, quand plusieurs milliers de catholiques de la région ont fui vers le sud afin d’éviter les persécutions religieuses.

(Avec Ucanews)


CRÉDITS

tonggiaophanhanoi.org / Ucanews