Eglises d'Asie

L’archidiocèse de Séoul rend hommage à un héros du mouvement indépendantiste coréen

Publié le 02/04/2022




Le 26 mars dans la cathédrale de Myeongdong, Mgr Pierre Chung Soon-taick, archevêque de Séoul, a célébré la messe en mémoire d’Ahn Jung-geung, un catholique coréen salué comme un héros du mouvement indépendantiste coréen contre l’impérialisme japonais. « Ahn, en tant que patriote martyr, nous apprend à devenir des apôtres en défendant la justice et la paix, dans un monde marqué par les guerres, y compris dans la péninsule coréenne où les divisions sont toujours plus enracinées », a déclaré Mgr Chung.

Le 26 mars, Mgr Pierre Chung Soon-taick, archevêque de Séoul, a célébré une messe en mémoire d’Ahn Jung-geung, héros catholique de l’indépendance de la Corée.

L’archidiocèse de Séoul a célébré une messe spéciale en mémoire d’Ahn Jung-geun (1879-1910), un indépendantiste catholique coréen, à l’occasion du 112e anniversaire de sa mort. L’Église locale a choisi de saluer ce héros de l’indépendance coréenne sur le thème « Souvenez-vous de ceux qui sont devenus sel et lumière ».

Mgr Pierre Chung Soon-taick, archevêque de Séoul, a présidé la célébration aux côtés des évêques auxiliaires de Séoul dans la cathédrale de Myeongdong, le samedi 26 mars dans la capitale sud-coréenne. L’événement s’inscrit dans une série de messes mémorielles en l’honneur de la foi des ancêtres de l’histoire récente et contemporaine de la Corée, afin d’appeler les fidèles à suivre leurs traces, selon un communiqué de presse publié par l’archidiocèse de Séoul.

« Ahn Jung-geun est un patriote martyr qui est salué comme l’un des héros de l’indépendance les plus respectés en Corée. On peut voir Jésus portant sa Croix à travers les sacrifices acceptés par Ahn en vue de l’indépendance de notre pays contre le Japon, tout en cherchant à défendre une paix durable en Asie », a confié Mgr Chung dans son homélie. « Ahn nous enseigne aussi une leçon en tant que martyr patriote pour que nous puissions tous devenir des apôtres en défendant la justice et la paix dans un monde toujours marqué par les guerres, y compris dans la péninsule coréenne où les divisions deviennent toujours plus enracinées », a ajouté l’évêque coréen.

Ahn Jung-geun est né le 2 septembre 1879 à Haeju, dans la province de Hwanghae, aujourd’hui située en Corée du Nord. Ses parents, Ahn Tae-hun et Kim A-ryeo, étaient bouddhistes. Il était l’aîné de quatre enfants. Ahn et les membres de sa famille sont devenus catholiques en 1897. Ahn a reçu le nom de Thomas au baptême. Il s’est marié et est devenu père de trois enfants – deux fils et une fille. Après sa conversion, Ahn a collaboré avec les missionnaires catholiques étrangers servant dans le pays. Il a aussi permis le financement par l’Église de deux écoles catholiques où il a servi comme principal. Ahn a également aidé les prêtres missionnaires en vue de la propagation du catholicisme en Corée.

Un symbole de la résistance coréenne contre le militarisme et l’impérialisme

Il a ensuite rejoint un mouvement indépendantiste cherchant à libérer la Corée de l’occupation japonaise. Dans le cadre de ce combat pour l’indépendance, Ahn a abattu Hirobumi Ito, premier gouverneur-général résident japonais en Corée, le 26 octobre 1909 à Harbin, dans le nord-est de la Chine. Il a alors été arrêté et emprisonné par les forces impériales japonaises. Il a été torturé en détention et exécuté par les forces japonaises le 26 mars 1910, dans la prison chinoise de Lushun. Il avait seulement 31 ans. Son acte est considéré comme un symbole de la résistance coréenne contre le militarisme et l’impérialisme de l’époque. Il est souvent évoqué dans la culture japonaise (théâtre, arts, littérature et musique).

En 1962, le gouvernement sud-coréen a décerné à Ahn l’Ordre du Mérite de la Fondation Nationale pour ses contributions au mouvement pour l’indépendance. Durant plusieurs décennies, l’Église catholique locale a condamné ses actions et l’a considéré comme un meurtrier en raison de l’assassinat d’Hirobumi Ito. Toutefois, la position de l’Église locale a changé à l’époque de Mgr Paul Ro Ki-nam, premier archevêque coréen de Séoul. En 1993, le cardinal Stephen Kim Sou-hwan, alors archevêque de Séoul, a également offert une première messe en mémoire d’Ahn.

Il a affirmé que malgré sa courte vie, Thomas Ahn Jung-geun a su surmonter les épreuves avec une foi ferme en Jésus-Christ et dans le catholicisme, en luttant pour l’indépendance de la Corée et la paix en Asie de l’Est. « Ahn a agi pour la défense légitime de la nation. L’Église catholique ne considère pas un tel acte commis pour défendre une nation d’une agression injuste comme un crime », a également souligné le cardinal défunt.

(Avec Ucanews)


CRÉDITS

Archidiocèse de Séoul / Ucanews