L’archidiocèse de Singapour en solidarité avec les plus pauvres au-delà des frontières via son programme caritatif

Un volontaire de la paroisse Saint-Damien de Batam, en Indonésie, distribue de la nourriture à une famille grâce à des fonds envoyés par CHARIS, une agence caritative de l’archidiocèse de Singapour.

Prenant à cœur l’appel du pape François à servir les migrants et réfugiés avec amour, les organisations caritatives catholiques de Singapour se sont engagées auprès des communautés vulnérables à l’étranger, malgré les restrictions sanitaires et les interdictions sur les voyages. Ainsi, plusieurs centaines d’enfants, accueillis dans huit orphelinats et internats birmans, dans un pays en plein conflit, ont reçu une aide éducative et matérielle, dont des ressources en eau potable. L’œuvre humanitaire singapourienne est dirigée via des partenariats avec les sœurs Zetaman et les sœurs Canossiennes, basées en Birmanie, dans le cadre du projet Micah – qui fait partie du programme CHARIS (Caritas Humanitarian Aid and Relief Initiatives, Singapore), une agence caritative dépendant de l’archidiocèse de Singapour. « La pandémie présente de véritables défis, en particulier durant cette période, alors que beaucoup de parents ont perdu leur travail. Certains ont même dû quitter la région à cause des restrictions sanitaires. C’est pourquoi le projet Micah a lancé différents projets afin de faire face à la crise », expliquent les responsables du programme CHARIS.

Durant la pandémie, le projet a permis à des enfants birmans de vivre dans de meilleures conditions, grâce à des fonds alloués pour la rénovation et la remise en état des internats. Un puits et une citerne d’eau potable ont été construits afin d’améliorer les ressources en eau. Des terrains ont été achetés pour un projet de plantation, afin d’aider les internats à toucher des revenus en produisant et en vendant du curcuma. Les garçons des orphelinats ont été encouragés à participer en plantant des légumes. Les jeunes ont également aidé pour d’autres tâches comme le nettoyage des cimetières ou la construction d’un poulailler. Ils ont aussi distribué du savon liquide dans un village durant la pandémie. Le programme alimentaire du projet Micah a également permis d’offrir aux enfants de la viande, des œufs et du lait une fois par semaine. Les jeunes ont aussi participé à des distributions alimentaires auprès des villageois défavorisés, grâce à des dons reçus d’autres bienfaiteurs.

« C’est à moi que vous l’avez fait »

« Le projet Micah poursuit sa mission inlassablement selon ses trois piliers : agir avec justice pour favoriser l’éducation des enfants démunis ; progresser avec humilité aux côtés des jeunes défavorisés ; et répondre avec amour à leurs besoins humanitaires », explique le programme CHARIS sur son site Internet. Le projet alimentaire du programme et le mouvement des Focolari à Singapour se sont également associés pour soutenir des élèves de l’école Pho Cap dans la région de Binh Tanh, près de Hô-Chi-Minh-Ville, dans le sud du Vietnam. Près de 140 enfants défavorisés y sont scolarisés dans quatre salles de classe, dans une région où beaucoup d’habitants survivent en travaillant dans les déchetteries locales. « On compte jusqu’à 25 personnes qui fouillent les déchets tous les jours de 5 heures du matin à 23 heures. Cela semble inconcevable qu’il y ait tout une population qui survit en revendant les déchets des plus aisés », déplore Mme Doan, directrice de l’école.

Depuis mai 2020, Luigi Butori, directeur des activités sociales de Focolari pour l’Asie du Sud-Est, a également participé aux distributions alimentaires auprès des familles démunies en périphérie de Hô-Chi-Minh-Ville. Près de 8 100 personnes ont bénéficié du programme. Avant que le projet ne prenne fin ce mois-ci, le nombre des bénéficiaires était de presque 14 000. « Malgré les innombrables difficultés rencontrées sur place – dont des conditions précaires, ou encore la pluie et les distances –, il y a beaucoup de paix et de joie dans nos cœurs, parce que nous avons pu participer, avec vous tous, à une œuvre initiée par Dieu lui-même. À la fin de cette vie, Jésus nous dira : ‘C’était moi, c’est à moi que vous l’avez fait’ », souligne Luigi Butori.

Durant la pandémie, les habitants de Bintan et Batam, deux destinations touristiques populaires en Indonésie, ont également rencontré de graves difficultés économiques à cause de l’interruption du tourisme international. Beaucoup ont perdu leur travail durant les confinements imposés, et de nombreuses familles ont eu de la peine à s’en sortir en l’absence de revenus. L’agence CHARIS a donc soulevé des fonds et créé un partenariat avec la paroisse Saint-Damien de Batam, afin d’acheter plusieurs tonnes de riz, de sucre, d’huile, d’œufs et de nouilles. De mai à juin 2020, 1 400 familles de Batam et Bintan ont reçu des colis alimentaires. Près de 7 000 masques et 3 500 désinfectants ont également été envoyés par un sponsor privé.

« Soyez porteurs d’espoir »

Outre les aides aux migrants et réfugiés, le programme caritatif singapourien a également soutenu les familles des victimes du Covid-19 et des catastrophes naturelles dans plusieurs pays. Une aide humanitaire de 22 340 dollars US a été envoyée aux communautés affectées par la mousson au Bangladesh. Le programme singapourien a aussi soulevé des fonds et envoyé 297 900 dollars US pour aider l’Inde face à la crise sanitaire. Près de 223 430 dollars supplémentaires ont également été alloués pour soutenir l’approvisionnement et la livraison de matériel médical en Inde, en collaboration avec la Croix Rouge de Singapour. Au Népal, CHARIS s’est joint à Caritas Internationalis et à l’organisation américaine Catholic Relief Services afin de fournir des fonds destinés à du matériel médical, notamment des bouteilles d’oxygène, des concentrateurs d’oxygène et des équipements de protection pour les hôpitaux et le personnel médical. L’archidiocèse de Singapour a invité la population locale à participer aux efforts entrepris, en solidarité avec les communautés vulnérables. « Soyez avec nous en soutenant ceux qui sont affectés par les catastrophes naturelles et par la pauvreté – et soyez porteurs d’espoir ! »

(Avec Ucanews)