Eglises d'Asie

Large victoire pour Narendra Modi et le parti nationaliste hindou

Publié le 24/05/2019




Selon les derniers résultats de la commission électorale indienne, l’Alliance démocratique nationale (NDA) dirigée par le parti nationaliste hindou du BJP, a remporté 343 sièges au sein de la Lok Sabha (la Chambre basse du parlement), dont 302 pour le BJP. Une majorité de 272 sièges est nécessaire pour gouverner. De son côté, le parti du Congrès, le principal parti d’opposition dirigé par les Nehru-Gandhi, a remporté 50 sièges. C’est donc avec une large victoire que le gouvernement du BJP peut entamer un second mandat de cinq ans. Mgr Peter Machado, archevêque de Bangalore, a envoyé ses vœux au nouveau gouvernement en assurant de la coopération de l’Église, notamment dans les secteurs de la santé et de l’éducation, tout en espérant la protection de la liberté religieuse et des minorités.

Le parti nationaliste hindou du BJP (Bharatiya Janata Party) et Narendra Modi ont remporté une large victoire lors des élections parlementaires indiennes. Mgr Peter Machado, archevêque de Bangalore, a envoyé ses vœux au nouveau gouvernement, assurant que « l’Église catholique coopérera aux côtés du gouvernement par nos apostolats, en particulier concernant l’éducation, la santé et l’aide sociale ». L’évêque a ajouté que l’Église espère que « le gouvernement nous accordera la liberté de pratiquer notre religion » ainsi que l’opportunité de « servir les pauvres, les populations indigènes, les Dalits, les femmes et les enfants ». Le Premier ministre Narendra Modi a commenté sa victoire sur Twitter : « Nous progressons ensemble, nous prospérons ensemble. Ensemble, nous construirons une Inde forte et inclusive. L’Inde est une nouvelle fois victorieuse ! » Des dirigeants du monde entier ont envoyé leurs félicitations, dont le président chinois Xi Jinping qui, dans un communiqué officiel, a souligné l’importance que la Chine attache à ses liens avec l’Inde, et son désir de pousser plus avant leur partenariat.

343 sièges pour l’Alliance démocratique nationale et le BJP

Selon les derniers résultats de la commission électorale indienne, l’Alliance démocratique nationale (NDA) dirigée par le BJP a remporté 343 sièges au sein de la Lok Sabha (la Chambre basse du parlement indien), dont 302 pour le BJP. Une majorité de 272 sièges est nécessaire pour gouverner. De son côté, le parti du Congrès, le principal parti d’opposition dirigé par la dynastie des Nehru-Gandhi, a remporté 50 sièges. En comptant d’autres partis associés, l’opposition a remporté 87 sièges. Rahul Gandhi, le chef du parti du Congrès, a reconnu sa défaite et a félicité les vainqueurs. Un porte-parole de son parti, Jaiveer Shergill, a confié leur choc suite à l’annonce des résultats. « Nous ne nous attendions pas à une telle défaite », a-t-il confié. « Nous n’avons pas été de bons communicants sur nos promesses électorales », a-t-il regretté. La victoire était cependant attendue compte tenu des sondages, qui indiquaient une large majorité d’électeurs en faveur du parti nationaliste hindou. Selon les experts, la victoire de Narendra Modi est à attribuer à l’incapacité de l’opposition à présenter une alternative crédible capable de gouverner le pays. Le conflit avec le Pakistan concernant le Cachemire a également joué un rôle important, suite à l’attaque du 14 février par l’armée indienne. Selon les analystes, profiter des tensions avec le Pakistan pour se montrer ferme en voulant garantir la sécurité du pays était une stratégie gagnante.

Lenin Raghuvanshi, militant pour les droits des Dalits à Varanasi, estime que la réélection du Premier ministre, qui a été accusé de discrimination contre les minorités religieuses, est la confirmation que « le populisme progresse ». Pour A. C. Michael, ancien membre de la Commission de Delhi pour les minorités religieuses et directeur consultant de l’ONG chrétienne Alliance defending freedom (ADF India), un second mandat avec Narendra Modi ne changera pas l’approche du BJP envers les minorités. « La priorité du BJP est avant tout de répondre aux attentes de la majorité, avant de s’occuper des besoins des minorités. Dans l’ordre des priorités, nous seront certes parmi les derniers mais nous seront toujours sur leur liste », explique-t-il. « Les chrétiens continueront d’être vus comme responsables de conversions massives, malgré les chiffres qui montrent que le nombre de chrétiens reste stable depuis l’indépendance. Mais cela ne veut pas dire que nous cesserons de pratiquer notre foi, comme nous le garantit la Constitution indienne », poursuit-il. « La population indienne a élu, démocratiquement, le gouvernement de son choix », ajoute-t-il. « La démocratie prospère dans notre pays. Ce n’est pas une sorte de coup d’État. Tous les partis politiques ont eu la même opportunité de convaincre le peuple et de gagner leur confiance. Le BJP a réussi. D’autres ont échoué. » Pourtant, A. C. Michael espère que durant son nouveau mandat, le gouvernement adoptera une approche différente concernant les minorités, qui autrement « continueront de vivre dans la peur des partisans de la suprématie hindoue [hindutva] ».

(Avec Asianews)

Crédit : joegoauk Last Namegoa / CC BY-SA 2.0