Eglises d'Asie – Divers Horizons
L’Asie du Sud-Est tente de rouvrir ses frontières aux touristes étrangers afin de sauver les économies locales
Publié le 10/11/2021
Plusieurs pays d’Asie du Sud-Est tentent de relancer le secteur du tourisme, qui a été durement touché dans la région depuis deux ans, à cause de la pandémie de Covid-19. Durant l’été 2021, au Cambodge, presque la moitié des commerces liés à l’industrie du tourisme ont dû fermer, dans un pays où le tourisme représentait 18,7 % du PIB en 2019. Le mois dernier, l’Indonésie a rouvert l’île de Bali, la destination touristique la plus populaire de l’archipel, mais sans rouvrir les vols à destination de Bali. La Malaisie, qui a enregistré presque 5 000 cas de coronavirus au cours de la dernière semaine, a levé les restrictions sur les voyages domestiques depuis plusieurs mois. Le gouvernement philippin, de son côté, a levé les mesures de confinement à Manille, alors que les infections avaient atteint un niveau record dans la capitale philippine. Par ailleurs, en Thaïlande, où 47 % de la population a reçu ses deux doses, presque 8 000 nouveaux cas quotidiens ont été enregistrés la semaine dernière.
Ces chiffres indiquent que les économies d’Asie du Sud-Est doivent être relancées, même si le nombre de personnes pleinement vaccinées n’est pas très élevé dans la région. En effet, il semble que de plus en plus de pays du sud-est asiatique se dirigent vers des stratégies visant à « vivre avec le virus », même si la réouverture aux touristes étrangers suscite de nombreuses réactions de la part des populations locales. Selon le classement Bloomberg sur la résilience face à la Covid, le taux de mortalité quotidien en Asie du Sud-Est a dépassé la moyenne mondiale ces derniers mois, à cause de la propagation du variant Delta et des retards des campagnes de vaccination.
Pourtant, « beaucoup de destinations, dans toutes les parties du monde, montrent que les voyages internationaux sont à nouveau possibles en toute sécurité, et le tourisme a ouvert la voie en s’adaptant aux nouvelles réalités », explique Eunji Tae, du département régional pour l’Asie et le Pacifique de l’OMT (l’Organisation mondiale du tourisme, une institution spécialisée des Nations unies). Les Maldives en sont un exemple. Après leur réouverture mi-juillet, seulement une vingtaine de cas quotidien ont été enregistrés début octobre. À l’échelle mondiale, cependant, les revenus liés au tourisme ont chuté de près de 930 milliards de dollars US en 2020 – et l’Asie est le continent qui a subi le plus de pertes.
Une baisse de 78 % des recettes en Asie du Sud-Est par rapport à 2019
Par rapport à 2019, « par région, l’Asie et le Pacifique sont celles qui ont souffert de la plus forte chute, avec une baisse de 84 % des arrivées internationales en 2020 », et avec « une baisse de 95 % des arrivées internationales au cours des cinq premiers mois de 2021 », signale Eunji Tae. Le tourisme « contribue à plus de 20 % du PIB dans le cas des Philippines, entre 10 et 20 % du PIB pour la Malaisie, Singapour et la Thaïlande, et entre 5 et 10 % pour l’Indonésie, le Laos et le Vietnam », poursuit-il. Si en 2019, l’Asie du Sud-Est a gagné 146,9 milliards de dollars US de recettes liées au tourisme international, l’an dernier, ce chiffre n’était que de 32 milliards, soit une baisse de 78 % – et l’OMT s’attend à des améliorations limitées cette année.
Selon l’organisation, à l’échelle mondiale, les voyages internationaux resteront en dessous du niveau de 2019 cette année. Par ailleurs, de plus en plus de restrictions pourront être levées avec les progrès des programmes de vaccination et une meilleure confiance de la part des voyageurs. « L’année 2021 pourrait prendre fin avec un pourcentage de baisse des arrivées internationales similaire à 2020 [70 à 75 % par rapport à 2019], mais avec une tendance à nouveau à la hausse », selon Eunji Tae. « Alors que l’année 2020 a débuté de façon positive et s’est terminée avec des résultats très faibles en raison de la pandémie, 2021 a commencé très faiblement mais pourrait prendre fin avec des résultats plus prometteurs. » Pour lui, cette situation peut aussi être l’occasion de faire face à la question de la durabilité du tourisme de masse. « Durant la COP26 à Glasgow, l’OMT a présenté la Déclaration de Glasgow sur l’action climatique dans le tourisme. Les signataires se sont engagés à réduire de moitié les émissions de carbone durant la prochaine décennie. »
(Avec Asianews)