L’Asie entre dans la phase continentale du Synode sur la synodalité

Le cardinal Bo (au centre) et le cardinal Oswald Gracias (à droite) parmi les membres de la FABC réunis à Bangkok le 22 août.

Le Secrétariat général du Synode des évêques a passé la semaine dernière, à Rome, à évaluer la progression du processus synodal après une première année écoulée concernant le synode convoqué par le pape François sur le thème « pour une Église synodale : communion, participation et mission ». Les réflexions des communautés catholiques du monde entier se rejoindront lors de l’Assemblée qui sera présidée par le Saint-Père à Rome en octobre 2023.

La conclusion de la première phase, celle de l’écoute du peuple de Dieu dans les Églises particulières et du discernement communautaire au niveau national, confiée aux Conférences épiscopales locales, avait été fixée au 15 août. Selon les chiffres rendus publics, plus d’une centaine de ces synthèses ont déjà et envoyées et seront enrichies par celles des dicastères du Vatican, mais aussi – indique le père jésuite Giacomo Costa, consultant du Secrétariat général du Synode – par « près de 800 observations arrivées directement au Secrétariat par des groupes et individus de différentes régions du monde, et par des documents collectant les fruits de séminaires et rencontres ».

Parmi toutes ces voix qui continuent d’arriver au Vatican, il y a celles venant d’Asie : les Conférences des évêques du Japon, de Malaisie, de Singapour et de Brunei ont même déjà publié leurs rapports sur leurs sites Internet. Les Églises indiennes de rite latin, de leur côté, ont organisé une rencontre nationale spéciale ces dernières semaines à Bangalore.

Ajout d’une nouvelle phase au niveau continental

Lors de la Conférence de presse organisée le 26 août, le cardinal Mario Grech, secrétaire général du Synode, a expliqué comment le travail se poursuivra dorénavant, avec une seconde phase envisagée au niveau continentale. Il a précisé que « le secrétariat aurait pu produire directement une synthèse qui aurait été l’Instrumentum Laboris [l’instrument de travail du synode] pour la phase finale célébrée à Rome, mais il a été préféré d’inclure une nouvelle discussion au niveau local sur un document intermédiaire ».

« L’ajout d’une phase continentale a été voulu afin de garantir davantage le respect de la consultation du peuple de Dieu », a-t-il poursuivi. « Un nouveau niveau de discernement qui ne doit pas être réduit à la célébration d’une assemblée ecclésiale : le principe de circularité doit être réalisé via un acte de restitution aux Églises particulières. C’est là que la consultation a eu lieu, c’est donc là que le document doit être restitué. »

Concrètement, le Document pour la phase continentale, qui doit être prêt d’ici fin octobre, sera élaboré par un groupe de 25 experts coordonnés par le père Costa. Ce groupe comprend différents théologiens d’Asie et du Moyen Orient : le Libanais Souraya Bechealany, directeur du Centre de recherche de la Faculté des Sciences religieuses, le père Gaby Alfred Hachem, conférencier de l’université du Saint-Esprit de Kaslik (Liban), Teresa Choi, une Coréenne spécialiste en théologie dogmatique de l’université Sogang, la Singapourienne Christina Kheng, conférencière à l’Institut pastoral est-asiatique, le père Thomas Kollamparampil, théologien indien de l’Église syro-malabare et conférencier de l’Athénée pontifical Dharmaran Vidiya Ksheteram de Bangalore, et enfin le père Vimal Tirimanna, du Sri Lanka, un théologien rédemptoriste de l’Académie alphonsienne de Rome.

Une fois prêt, le document sera confié aux Églises de chaque continent pour y être examiné, avant l’organisation d’une assemblée finale au niveau local afin d’élaborer une nouvelle contribution, qui sera envoyée au Secrétariat général du Synode d’ici le 31 mars. Le Conseil des patriarches catholiques d’Orient (CPCO), une institution qui rassemble les patriarches des différentes Églises catholiques orientales du Moyen-Orient ainsi que le patriarche latin de Jérusalem, a déjà fixé cette assemblée du 12 au 18 février dans un lieu encore à définir. De son côté, la Fédération des conférences épiscopale d’Asie, n’a pas encore fixé de date.

(Avec Asianews)