Eglises d'Asie

Le cardinal Alencherry s’oppose à une nouvelle législation fiscale pénalisante envers les activités missionnaires

Publié le 29/07/2020




Le cardinal George Alencherry, président de la conférence des évêques du Kerala, a vivement réagi suite à un message récent de la ministre indienne des Finances, Nirmala Sitharaman, à propos des derniers amendements des lois sur les impôts, sur les activités caritatives et sur les aides étrangères. Les propositions d’amendements sur les articles 11, 12 et 13 de la loi fiscale visent à interdire les transferts financiers entre les paroisses d’un même diocèse ou entre les différentes institutions et maisons d’une même congrégation. Cette décision pourrait cacher une tentative de bloquer le financement des activités missionnaires dans le nord du pays.

Le cardinal Alencherry, président de la Conférence des évêques du Kerala, s’oppose à une nouvelle législation fiscale pénalisante.

Nirmala Sitharaman, la ministre indienne des Finances, a signalé récemment aux autorités catholiques de l’État du Kerala, dans le sud du pays, que les derniers amendements des lois sur les impôts sur le revenu et sur les activités caritatives seraient révisés attentivement. En effet, le 31 mai, le cardinal George Alencherry, archevêque majeur d’Ernakulam-Angamaly et président de la Conférence des évêques catholiques du Kerala, et le père Sebastian Mundathikunnel, président de la Conférence des supérieurs majeurs du Kerala, avaient réagi en s’opposant à tout changement de la législation en vigueur concernant les taxes sur les institutions religieuses. Les propositions d’amendements sur les articles 11, 12 et 13 de la loi fiscale visent à interdire les transferts financiers entre les paroisses d’un même diocèse ou entre les différentes institutions et maisons d’une même congrégation. Le cardinal Alencherry a vivement appelé le gouvernement à revoir ces amendements. Selon lui, cela va à l’encontre des principes mêmes de toutes les religions – à savoir s’aimer et s’entraider, être charitable envers les autres. Le cardinal a ajouté que les changements de la législation fiscale permettront également au gouvernement de réévaluer la valeur des anciennes propriétés de l’Église locale, selon les prix du marché. Pour l’Église indienne, étant donné qu’une telle réévaluation serait incluse dans les revenus des diocèses, des paroisses et des congrégations, ce serait inacceptable. Le cardinal a souligné qu’une telle méthode de calcul serait inappropriée, parce que cela obligerait l’Église à payer des impôts alourdis. L’archevêque a rappelé que l’Église, qui est présente en Inde depuis le premier siècle après Jésus-Christ, a toujours respecté les législations sur les activités caritatives, sur les impôts et sur les aides étrangères. Le professeur M. T. Philip, un économiste catholique, estime que derrière ces amendements, le gouvernement pourrait cacher une tentative de bloquer le financement des activités missionnaires catholiques dans le nord de l’Inde, où le nationalisme hindou sévit particulièrement. En fait, la nouvelle législation annule les exceptions réservées aux institutions religieuses. Le professeur Philip explique que les congrégations catholiques basées dans le sud de l’Inde ont souvent des maisons et des centres missionnaires dans le reste du pays. Toute transaction financière entre ces structures serait donc taxée.