Eglises d'Asie – Singapour
Le cardinal Parolin évoque « une crise majeure de solidarité » lors d’une Conférence internationale à Singapour
Publié le 09/09/2022
Le cardinal Pietro Parolin, Secrétaire d’État du Saint-Siège, s’est adressé virtuellement aux participants de la Conférence internationale sur les sociétés cohésives (ICCS), qui s’est tenue du 6 au 8 septembre à Singapour. Le 6 septembre pour l’ouverture de l’événement, le cardinal Parolin a souligné quelques éléments fondamentaux pour une meilleure cohésion sociale et pour la construction de communautés basées sur la fraternité et la justice.
« Au-delà de la dignité, de l’unité et de l’égalité de tous, il y a avant tout le principe du bien commun, qui doit être lié à tous les aspects de la vie sociale pour atteindre son sens véritable », a confié le cardinal italien depuis le Vatican. « Selon son sens premier et généralement reconnu, le bien commun indique la somme de toutes les conditions sociales qui permettent aux gens, aussi bien en tant que groupe que comme individus, de se réaliser pleinement et plus aisément. »
La conférence du 6 au 8 septembre, qui s’est tenue sur le thème « Identités fortes, communautés connectées », était organisée conjointement par l’École d’études internationales S. Rajaratnam (RSIS, à Singapour) et l’Université technologique de Nanyang (province du Henan, Chine), et parrainée par le ministère de la Culture, de la Communauté et de la Jeunesse de Singapour.
« Une crise majeure de solidarité dans nos sociétés »
Près de 800 participants de plus de 40 pays, dont des responsables religieux, des universitaires, des législateurs et des militants politiques et sociaux, ont pris part à la conférence au Centre de congrès Raffles City de Singapour. Durant son discours, le cardinal Parolin a invité les participants à rejoindre « une caravane de solidarité, un pèlerinage sacré » afin d’atteindre le bien commun pour tous.
Il a également évoqué six points clés essentiels pour une société cohésive, en soulignant notamment que « la solidarité est une façon de créer l’histoire » et en appelant à construire des sociétés solidaires à l’aide de jeunes leaders. « La solidarité nous pousse à dépasser les conséquences destructrices de l’égoïsme afin d’avoir le courage de l’écoute. » Selon lui, les sociétés contemporaines sont caractérisées par « de nouvelles formes d’insécurité individuelle et de division communautaire », qui résultent de transformations sociales, culturelles, démographiques et économiques.
Ce problème, a-t-il ajouté, s’est intensifié durant la pandémie de Covid-19. Pour le cardinal Parolin, les individus partagent tous la responsabilité d’initier et de susciter de nouveaux processus et transformations et de devenir des « participants actifs » de la réhabilitation et du soutien des sociétés blessées d’aujourd’hui. Il a aussi reconnu qu’il y a « une crise majeure de solidarité dans nos sociétés », en ajoutant que « nos sociétés font de moins en moins attention aux dynamiques de solidarité ».
« Les sociétés ne peuvent survivre et prospérer sans les liens sociaux qui les unissent »
En s’adressant aux participants, le cardinal Parolin a aussi présenté sa vision chrétienne de la solidarité. Il a expliqué que les chrétiens sont invités à pratiquer la solidarité comme Dieu lui-même s’est révélé à eux comme un « Dieu de Solidarité ».
L’ICCS, fondée en 2019 à l’initiative de la présidente singapourienne Halimah Yacob, fait la promotion du dialogue interreligieux et multiculturel. Halimah Yacob, présidente depuis 2017, a défendu la création de l’ICCS afin de mettre en avant une approche unique de la cité-État face à une population particulièrement diverse. Durant la conférence de trois jours, elle a également donné un discours d’ouverture en soulignant que les sociétés cohésives n’existent pas « spontanément » mais « naissent grâce à des choix et des convictions ». « La cohésion sociale est une condition nécessaire à notre sécurité collective. Les sociétés ne peuvent pas survivre, et encore moins prospérer, sans les liens sociaux qui unissent les gens », a-t-elle ajouté, citée par le quotidien local Strait Times.
Singapour est un pays multiethnique et multiculturel avec une population de près de 5,6 millions d’habitants, dont quatre groupes ethniques principaux (environ 75 % de Chinois, 15 % de Malais et 7 % d’origine indienne). Près de 31 % des Singapouriens sont bouddhistes et 19 % sont chrétiens. On compte aussi 15,6 % de musulmans, 8,8 % de taoïstes, 5 % d’hindous et 20 % sans religion, selon des estimations officielles de 2020.
(Avec Ucanews)
CRÉDITS
MEP