Eglises d'Asie

Le cardinal Suharyo appelle à soutenir l’unité nationale

Publié le 30/10/2019




Le 28 octobre au soir, plusieurs centaines de personnes étaient rassemblées devant la cathédrale Sainte-Marie de l’Assomption de Jakarta afin de célébrer le 91e anniversaire du Sumpah Pemuda ou « Serment de la jeunesse », considéré comme l’un des événements fondateurs de l’Indonésie moderne. La commémoration se réfère aux 27 et 28 octobre 1928, date du second congrès de la jeunesse, organisé à Batavia (nom de l’actuelle Jakarta à l’époque des Indes néerlandaises) afin de définir les idéaux de la nation indonésienne, sous un slogan : « Une patrie, une nation et une langue unique. » Le cardinal Ignatius Suharyo Hardjoatmodjo, archevêque de Jakarta, qui participait à l’événement, a appelé à soutenir l’unité indonésienne face aux défis actuels.

Lundi 28 octobre au soir, une foule s’est rassemblée devant la cathédrale Sainte-Marie de l’Assomption de Jakarta, dans la capitale indonésienne, pour célébrer le 91e anniversaire du Sumpah Pemuda ou « Serment de la jeunesse ». De nombreuses personnes, catholiques et non catholiques, simples fidèles et représentants des diverses communautés religieuses du pays, ont participé à l’événement. Le Sumpah Pemuda est l’un des principaux épisodes fondateurs du mouvement indépendantiste indonésien, et commémore le second congrès de la jeunesse qui s’est tenu les 27 et 28 octobre 1928 à Batavia (le nom de l’actuelle Jakarta à l’époque des Indes néerlandaises). Le site de la cathédrale de Jakarta a accueilli le premier des trois congrès organisés en octobre 1928. Ce manifeste de la jeunesse indonésienne devait définir et forger les notions de « nation indonésienne » et les idéaux de l’Indonésie moderne, sous un slogan : « Une patrie, une nation et une langue unique. » Ce serment est resté d’actualité, particulièrement ces dernières années, face aux craintes de divisions de la société indonésienne, à la montée de l’extrémisme religieux et aux tensions politiques. « C’est ici qu’a été pris le serment de la jeunesse. C’est pourquoi cette célébration est organisée ici, pour nous en souvenir », a confié le cardinal Ignatius Suharyo Hardjoatmodjo, archevêque de Jakarta, qui participait à l’événement. « Par cette commémoration, célébrée d’une manière créative, nous pouvons avancer ensemble et continuer de renforcer notre fraternité. Ainsi, nous pouvons mieux faire face aux défis actuels rencontrés par notre nation », a-t-il ajouté.

Selon des observateurs, même si le cardinal Suharyo n’a pas précisé sa pensée, les défis évoqués par l’archevêque de Jakarta pourraient comprendre les tentatives de certains groupes religieux de s’attaquer à l’idéologie nationale de la Pancasila (Cinq principes). Pour la plupart des Indonésiens, celle-ci symbolise l’unité nationale, la démocratie et la justice sociale pour tous. « Nous pouvons unir nos esprits et nos forces pour vivre les idéaux issus du serment de la jeunesse, en créant une société juste qui se préoccupe du bien-être de tous », a ajouté Mgr Suharyo. Dans un message vidéo, Nasaruddin Umar, le grand imam de la mosquée d’Istiqlal (la plus grande mosquée d’Asie du Sud-Est, à Jakarta), a appelé les jeunes à continuer de vivre selon l’esprit du Sumpah Pemuda : « Comme nos prédécesseurs, vous pouvez faire beaucoup de choses pour cette nation. » Pour Sesilia Ingleton, une paroissienne de Jakarta qui participait à l’événement, il y a une fraternité nationale qui transcende les différences religieuses. « Je rends souvent visite à mes voisins quand ils célèbrent leurs fêtes religieuses comme l’Eid-al-Fitr, afin de renforcer cet esprit fraternel », ajoute-t-elle.

(Avec Ucanews, Jakarta)


CRÉDITS

Katharina R. Lestari / Ucanews