Eglises d'Asie

Le cardinal Tagle appelle à soulager l’endettement des pays pauvres

Publié le 03/04/2020




Le cardinal Luis Antonio Tagle, préfet de la congrégation pour l’évangélisation des peuples, a proposé une remise de dette pour les pays les plus démunis face à la pandémie du coronavirus Covid-19. Durant son homélie, durant la messe qu’il a célébrée ce dimanche 29 mars au Collège pontifical philippin de Rome (retransmise en direct à Manille via la chaîne catholique TV Maria), le cardinal Tagle a appelé à prendre cette mesure exceptionnelle et à rediriger les dépenses militaires vers les dépenses sociales. « Aujourd’hui, nous nous apercevons qu’il n’y a pas suffisamment de masques, bien qu’il y ait largement assez de balles », a-t-il ajouté.

Le 29 mars, durant la messe célébrée par le cardinal Luis Antonio Tagle, en direct depuis Collège pontifical philippin de Rome, le préfet de la congrégation pour l’évangélisation des peuples a appelé à annuler la dette des pays les plus démunis face à la crise actuelle. « Nous n’avons pas assez de masques et d’appareils respiratoires, mais nous n’hésitons pas à investir des millions de pesos, de dollars ou d’euros dans un avion destiné à attaquer les gens. » Selon lui, le manque de ressources, dans ce contexte, pourrait signer « l’arrêt de mort » des pays les plus pauvres et de leurs peuples. Les pays riches, a-t-il demandé, devraient « oublier » les intérêts des emprunts accordés aux nations actuellement dans le besoin « pour qu’elles puissent concentrer leurs ressources sur la crise actuelle ». Ainsi, a poursuivi le cardinal, « ceux qui vivent la détresse de l’endettement pourraient trouver la paix », et les dépenses militaires pourraient être utilisées de façon plus utile. « Pouvons-nous décréter un cessez-le-feu, s’il vous plait ? Pouvons-nous arrêter de produire des armes ? Pouvons-nous sortir de la tombe et dépenser notre argent d’une façon qui nous protège vraiment », a-t-il insisté. Au nom de la justice sociale, le pape Jean-Paul II avait déjà appelé à l’annulation, ou au moins la réduction de la dette étrangère des pays pauvres, dans sa lettre apostolique Tertio Millenio Adveniente, publiée le 10 novembre 1994 à l’approche du Grand Jubilé de l’an 2000. Quelques gouvernements occidentaux et certaines organisations internationales comme le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale se sont montrés favorables à un soulagement de la dette des pays pauvres, sans que rien de concret ne soit décidé.

(Avec Asianews)


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