Eglises d'Asie

Le cardinal Yeom demande au Congrès eucharistique international de prier pour la paix en Corée

Publié le 14/09/2021




À l’occasion du Congrès eucharistique international, le 10 septembre en Hongrie, le cardinal Yeom, archevêque de Séoul et administrateur apostolique de Pyongyang, a présenté l’histoire et la croissance de l’Église en Corée et ses rôles significatifs au sein de la société coréenne. Son appel est survenu alors que Pyongyang a effectué le test d’un nouveau missile de croisière longue portée. « Le 15 août 2020, j’ai choisi de consacrer toute la Corée du Nord à Notre-Dame de Fatima, Reine de la Paix, pour qu’elle protège cette terre », a-t-il également rappelé.

Le 10 septembre, le cardinal Yeom Soo-jung, archevêque de Séoul, s’est adressé aux participants du Congrès eucharistique international à Budapest.

Le cardinal Andrew Yeom Soo-jung, archevêque de Séoul en Corée du Sud, a souligné la nécessité d’un processus de paix dans la péninsule coréenne, en s’adressant aux participants du 52e Congrès eucharistique international, qui s’est déroulé à Budapest, en Hongrie. Le cardinal Yeom, qui est également administrateur apostolique de Pyongyang, en Corée du Nord, est intervenu le 10 septembre en Europe sur « l’Église en Corée : hier, aujourd’hui et demain », ainsi que l’a annoncé l’archidiocèse de Séoul dans un communiqué. L’archevêque coréen a présenté l’histoire et la croissance de l’Église en Corée et ses rôles significatifs concernant plusieurs domaines affectant la société coréenne. Le cardinal Yeom a déclaré que les menaces continuelles sur la paix dans la péninsule coréenne étaient un défi pour l’Église locale. L’appel du cardinal est survenu lors d’un nouveau test de missile de croisière longue portée, tiré par le régime de Pyongyang ce week-end. L’agence de presse officielle nord-coréenne a rapporté les événements le 13 septembre, alors que les États-Unis estiment que le pays, qui détient l’arme nucléaire, est une menace pour ses voisins et au-delà. Ces missiles de croisière longue portée représenteraient une avancée technologique importante pour la Corée du Nord, selon les analystes, qui évoquent un nouveau type de missile capable d’atteindre des cibles en Corée du Sud et au Japon – tous deux des alliés des États-Unis.

« La paix est un art qui exige sérénité, créativité, sensibilité et dextérité »

Le cardinal Yeom a également évoqué un message du pape François. « Il n’est pas facile de bâtir cette paix évangélique […]. Cela requiert une grande ouverture d’esprit et de cœur […]. Il s’agit d’être des artisans de paix, parce que bâtir la paix est un art qui exige sérénité, créativité, sensibilité et dextérité », a-t-il confié en citant l’exhortation apostolique Gaudete et exsultate (Sur l’appel à la sainteté dans le monde actuel). « C’est pourquoi je me demande ‘comment pouvons-nous obtenir ces dons qui sont si nécessaires pour construire la paix ?’. Plusieurs réponses viennent à l’esprit. La première est contenue dans les paroles du Christ. Le Christ nous invite tous à regarder nos propres cœurs, sans juger les autres, mais en apprenant à nous connaître », a expliqué le cardinal, en ajoutant que « la seconde étape vers la paix est la prière ». « Elle nourrit en nous la présence de Dieu, et l’Esprit Saint, qui est le maître de la prière, nous inspire et nous donne la créativité. Il nous met en présence de Dieu et nous unit en communion. »

Le cardinal Yeom a déclaré que depuis 26 ans, tous les mardis, des catholiques coréens se rassemblent dans la cathédrale de Séoul pour prier pour la réconciliation et l’unité du peuple coréen et pour l’Église du Silence en Corée du Nord. « Nous avons aussi demandé à tous les croyants de prier pour l’une des 57 églises paroissiales qui existaient en Corée du Nord avant la guerre. Ce jumelage spirituel nous aide à ne pas oublier et à perpétuer leur mémoire. Le 15 août 2020, j’ai aussi choisi de consacrer le diocèse de Pyongyang et toute la Corée du Nord à Notre-Dame de Fatima, Reine de la Paix, pour que la Vierge veille et protège cette terre », a confié le cardinal Yeom. Il a également ajouté qu’il cherche à faire prendre conscience aux Églises à travers le monde des efforts de l’Église coréenne pour la réconciliation et la réunification en Corée.

71 ans après le début de la Guerre de Corée

L’Église coréenne a également organisé un Forum international annuel sur la paix dans la péninsule coréenne. Le cardinal coréen a aussi remercié le cardinal hongrois Péter Erdő, membre de la Secrétairie d’État, pour avoir participé à l’initiative de paix. « Partager avec les autres, sur l’histoire de leurs nations et sur leurs expériences de foi, cela nous a beaucoup enrichis et nous a donné cette ‘dextérité’, comme l’a dit le Saint-Père », a poursuivi le cardinal Yeom. L’évêque a également dénoncé la prédominance de l’individualisme et du matérialisme, l’absence d’éthique universelle et le manque de respect envers la dignité humaine. Il a aussi exprimé son inquiétude concernant les restrictions sur les activités liturgiques en raison de la pandémie.

Après la fin de l’occupation de la péninsule coréenne par l’Empire japonais (1905-1945), suite à la Deuxième Guerre mondiale, le protectorat instauré par les États-Unis et l’Union soviétique a divisé la Corée en deux. Les efforts pour réunifier les deux nations ont échoué suite aux désaccords des États-Unis et de l’Union soviétique en 1947 ; à cause du début de la guerre froide entre les deux superpuissances, la commission mixte américano-soviétique a échoué à négocier un accord permettant la création d’un État coréen indépendant unique. Cet échec a mené à la sanglante Guerre de Corée (1950-1953). Durant la guerre, les forces communistes nord-coréennes ont envahi le Sud le 25 juin 1950, entraînant près de 4 millions de morts et le déplacement de près de 10 millions de familles. La guerre a pris fin avec une armistice, et non un traité de paix, le 27 juillet 1953. Ainsi, techniquement, les deux nations sont toujours en guerre. La paix et la réconciliation de la péninsule coréenne sont deux priorités majeures pour l’Église catholique en Corée. En 1997, les évêques catholiques sud-coréens ont créé une Commission spéciale pour la réconciliation du peuple coréen. Chaque année, le 15 août, les églises locales prient pour la paix et la réconciliation des deux Corées.

(Avec Ucanews)


CRÉDITS

Seoul Archdiocese