Eglises d'Asie

Le diocèse d’Antipolo lance un programme de soutien scolaire en ligne pour les enfants des migrants philippins

Publié le 03/10/2020




Le 5 octobre, le diocèse d’Antipolo, dans la province de Rizal, lancera un programme de soutien scolaire en ligne en partenariat avec le ministère de l’Éducation, afin d’accompagner les enfants des travailleurs migrants philippins. Outre le domaine éducatif, le projet est également destiné à offrir une formation spirituelle aux jeunes et à venir en aide à ceux qui sont séparés de leurs parents travaillant à l’étranger. « Les enfants de nos travailleurs à l’étranger sont dans une situation très difficile, parce que la situation actuelle n’est pas la seule épreuve qu’ils doivent traverser », explique le père Jose Bautista.

Le diocèse d’Antipolo a lancé un programme de soutien scolaire en ligne pour accompagner les enfants des travailleurs migrants philippins.

Le diocèse d’Antipolo, dans la province de Rizal, sur l’île de Luçon à une vingtaine de kilomètres de Manille, a annoncé le lancement d’un programme de soutien scolaire en ligne en partenariat avec le ministère de l’Éducation, afin d’aider les enfants des travailleurs migrants philippins à suivre les cours dans les écoles publiques du pays. La commission diocésaine sur les migrants et les personnes itinérantes explique que le projet, intitulé Turo Mo, Kaalaman Ko (« Vos leçons, mon savoir »), sera lancé le 5 octobre et durera jusqu’en 2021. « C’est un partenariat entre l’Église catholique et les enseignants des écoles publiques, dans le but de venir en aide aux enfants des travailleurs migrants qui subissent la situation actuelle », a déclaré le diocèse dans un communiqué, en évoquant les restrictions toujours imposées contre la pandémie. « Un accord a été signé entre le diocèse, via la commission sur les migrants et les personnes itinérantes, et le bureau municipal des écoles publiques [City schools division office], qui dépend du ministère de l’Éducation. Notre but est d’aider les enfants des migrants, non seulement dans le domaine éducatif, mais pour venir en aide à ceux qui sont séparés de leurs parents [travaillant à l’étranger] », explique le père Jose Bautista, qui cite une étude indiquant que les enfants considèrent ces migrations comme une « forme d’abandon » de la part de leurs parents, tandis que les adolescents se sentent soit compréhensifs, soit rancuniers vis-à-vis de l’absence de leurs parents.

« Les enfants de nos travailleurs à l’étranger sont dans une situation très difficile, parce que la situation actuelle n’est pas la seule épreuve qu’ils doivent traverser. Ils se sentent seuls, ce qui rend leurs études d’autant plus difficiles », souligne le père Bautista. Terry Del Rosario, une ancienne migrante, explique que ses propres enfants ont eu des réactions variées après sa décision d’aller travailler à l’étranger. « Ils ont connu des échecs scolaires. Au début, mon aînée a même été en colère contre moi, parce qu’elle avait l’impression que je ne les aimais pas. Ils ont mis du temps à comprendre que je le faisais justement par amour. Tout cela, c’était pour leur avenir », ajoute-t-elle. Amelia Coronel, directrice du projet diocésain, confie que 70 volontaires, dont une majorité de catholiques d’Antipolo, se sont engagés à participer dans le programme de soutien en ligne. « Certains volontaires sont des mères de famille, et d’autres sont d’anciens travailleurs migrants », explique Amelia. Le but du programme, outre les cours de soutien scolaire, est également d’assurer une formation spirituelle, précise-t-elle. L’Église aux Philippines a soutenu l’initiative du diocèse d’Antipolo et du ministère de l’Éducation. Mgr Joel Baylon, évêque de Legaspi, dans la région du Bicol (dans l’île de Luçon), estime que tous les efforts semblables qui contribuent à la formation scolaire et spirituelle des jeunes doivent être encouragés par l’Église locale et les groupes laïcs. « Je prie pour que ce programme soit juste le premier d’une série de nombreuses initiatives qui permettront à nos jeunes d’étudier durant cette pandémie. Que le Seigneur touche les cœurs des gens, pour qu’il y ait des donateurs et des volontaires qui soutiennent ce projet », a salué l’évêque.

(Avec Ucanews, Manille)


CRÉDITS

Angie de Silva