Eglises d'Asie

Le diocèse de Cheju aux côtés des opposants au projet de construction d’un deuxième aéroport pour l’île de Jeju

Publié le 07/11/2019




De nombreux catholiques sud-coréens se sont joints à des centaines d’ONG et d’associations opposées au projet d’un second aéroport pour l’île de Jeju, considérée comme une zone écologique sensible. Les habitants de Jeju et de nombreuses organisations craignent que le projet de construction détruise l’écosystème de l’île et affecte les villageois. Jeju accueille déjà l’aéroport international de Jeju, l’un des plus chargés au monde avec une moyenne de 26 millions de voyageurs par an. Les limites de l’aéroport ont conduit les autorités à projeter la construction d’un nouvel aéroport dans la partie sud de l’île, avec un investissement de 4 milliards de dollars.

« Le site du nouvel aéroport a été mal choisi ; ce second aéroport apportera un excès de touristes qui entraînera une montée des prix de l’immobilier, et il aggravera la destruction de l’environnement », a déclaré un membre du Comité écologique diocésain de Cheju, opposé à la construction d’un deuxième aéroport pour l’île de Jeju, au large de la côte sud du pays, et qui comporte déjà l’aéroport international de Jeju, qui accueille 26 millions de passagers par an. Pour les nombreuses ONG et organisations écologistes engagées contre le projet, ce dernier risque de détruire l’environnement et affecter les villageois de l’île. Le diocèse de Cheju (ancien nom de Jeju) fait partie de la centaine de groupes opposés au projet, notamment à cause d’un manque de transparence et d’évaluation scientifique sur son impact sur l’environnement. Plus de 150 catholiques, menés par le père Hoo Chan-ran, président du Comité écologique de Jeju, se sont rassemblés à Séoul le 24 octobre, au parc de Sejong-ro, afin d’appeler le gouvernement à suspendre ses projets d’aéroport. Noh Min-kyu, âgé de 33 ans et résident de Jeju, a quant à lui décidé de jeûner depuis le 18 avril afin d’attirer l’attention de la population sur la question. Il affirme que les autorités n’ont pas suffisamment étudié la situation souterraine de Jeju et l’état des terres. Selon lui, le gouvernement n’a pas non plus envisagé l’impact du nouvel aéroport sur la pollution sonore, qui affectera la population mais aussi les oiseaux migratoires de l’île. « Min-kyu a décidé de jeûner indéfiniment afin de défendre la vie. Nous devrions tous participer aux efforts qui sont entrepris pour signaler l’impact écologique de l’aéroport de Jeju », confie le père Chan-ran.

Précipitation et manque de transparence

Le Comité écologique diocésain de Cheju a également publié un communiqué déclarant que le nouveau projet de développement à Jeju affectera l’environnement et appauvrira la population locale. Le projet est de construire l’aéroport sur plus de 5,4 km² de terrain, avec un terminal couvrant 167 000 m². Le gouvernement prévoyait de lancer le projet de construction dès le premier semestre 2019, mais il a été reporté face protestations massives. Le 16 octobre, une alliance de 111 ONG et associations et de 39 organisations écologistes, venues de toute la Corée du Sud, a demandé au président Moon Jae-in de rejeter le projet, défendu par le ministère de l’Aménagement du territoire, des Infrastructures et des Transports. Les manifestants catholiques ont également déclaré que le projet de construction affecterait cinq villages de l’île de Jeju, appréciée pour son caractère géologique et écologique unique. C’est aussi un ancien site volcanique. Quand le site sera devenu un centre d’investissement pour les grandes entreprises, les villageois devront déménager ou subir les conséquences, déplorent-ils. L’alliance affirme que le ministère a « précipité » le projet, et que son rapport sur les risques potentiels, adressé au ministère de l’Environnement, n’était pas suffisamment complet. Selon l’alliance, le ministère a également ignoré les affirmations des experts, qui estiment que la construction du nouvel aéroport est inutile et qu’elle affectera l’environnement de l’île. Le projet de construction, prévu depuis 2014, manque de transparence à cause des informations manipulatrices ou floues délivrées par le ministère de l’Aménagement du territoire, affirment les opposants. Selon eux, le ministère a caché les résultats des recherches menées par de la société française ADP Ingénierie, qui a étudié la nécessité du projet d’aéroport. Ils estiment que l’aéroport international de Jeju est déjà capable de supporter l’augmentation du nombre de passagers s’il est réaménagé avec de nouvelles pistes et des infrastructures améliorées.

(Avec Ucanews, Séoul)


CRÉDITS

John Choi / Ucanews