Eglises d'Asie

Le film « Birth », qui retrace la vie de saint André Kim, sort en salles en Corée du Sud

Publié le 02/12/2022




Le film biographique Birth, qui raconte la vie du saint et martyr André Kim Taegon, premier prêtre coréen, est sorti en salles le 30 novembre en Corée du Sud. Le tournage a débuté en 2021 à l’occasion du 200e anniversaire de sa naissance. Coproduit par le Centre culturel catholique coréen et réalisé par le cinéaste Park Heung-Shik, le film a été présenté en avant-première le 16 novembre au Vatican. Le même jour, le pape François a rencontré l’équipe du film en saluant le projet comme une « bénédiction ».

Une scène du film Birth sur la vie de saint André Kim, sorti en salles en Corée du Sud le 30 novembre.

Un film biographique sur la vie de saint André Kim Taegon, martyr et premier prêtre catholique coréen, est sorti sur les écrans à travers le pays d’Asie de l’Est, le 30 novembre à l’occasion du 200e anniversaire de sa naissance. Le film, baptisé Birth, est coproduit par le Centre culturel catholique coréen (Korean Catholic Cultural Center) et écrit et réalisé par le cinéaste coréen Park Heung-Shik. L’acteur Yoon Shi Yoon joue le rôle de saint André Kim.

Le tournage du film Birth a débuté le 6 décembre 2021, en couvrant de nombreux sites historiques comme Nonsan, Taean, Boryeong, Danyang, Pyeongchang, Yoesu, Buan, Munyeong et Daegu. De plus, certaines scènes ont également été tournées dans des provinces comme Chungcheong du Nord, Gangwon, Jeolla du Sud, Gyoneggi et l’île de Jeju.

Avant le lancement en Corée du Sud, le film a été présenté en avant-première le 16 novembre dans la nouvelle salle synodale du Vatican. Le même jour, le pape François a rencontré les acteurs et l’équipe du film dans la salle Paul VI – lieu des audiences hebdomadaires durant la période hivernale. « C’est une bénédiction d’étudier la vie d’un grand chrétien, le père Kim Taegon, qui était une très belle personne », a déclaré le pape François durant l’audience, selon l’agence catholique CPBC (Catholic Peace Broadcasting Corporation).

Le film, présenté dans le contexte des guerres de l’opium, retrace les études d’André Kim à Macao, son embarcation à bord du navire Raphaël, son passage par ce qui était alors la Mandchourie (nord-est de la Chine), avant de débarquer en Corée via l’île de Baengnyeong. Durant la projection organisée au Vatican, le réalisateur Park Heung-Shik a exprimé le souhait que « beaucoup de gens regardent le film et fassent revivre le père Kim Taegon dans leur cœur ».

« Notre saint croyait que la vie de chaque personne est précieuse »

Choo Kyu-ho, ambassadeur de Corée du Sud près le Saint-Siège, qui était également présent durant l’avant-première, a souligné que le film soulève des interrogations sur « la question de la liberté et de la dignité humaine », qui sont « des graves défis que les peuples du monde doivent relever, encore aujourd’hui, en se fondant sur la fraternité ».

Selon le père Paolo Lee Yongho, recteur du sanctuaire de Solmoe (lieu de naissance du saint martyr coréen), cité par l’agence Fides, la dignité humaine est une force motrice qui a inspiré la mission des prêtres martyrs en Corée. « Notre saint croyait que la vie de chaque personne est précieuse et qu’elle doit être protégée et chérie. André Kim a été un pionnier de la dignité humaine, en répandant la vérité sur l’égale dignité de tous les hommes et de toutes les femmes dans une société fondée sur un système de castes », a-t-il expliqué.

« Cette vérité est toujours d’actualité dans une société qui pousse le système économique et social capitaliste et ses inégalités dans ses retranchements. Cela mène à une culture du mépris de la vie humaine », ajoute le prêtre coréen. Il précise qu’à l’époque, la société des Missions Etrangères de Paris (MEP) a choisi André Kim et deux autres jeunes hommes afin de répondre au désir des catholiques coréens d’avoir des prêtres locaux.

« Redécouvrir un message qui peut encore parler au monde moderne »

Saint André Kim est né de parents chrétiens convertis. Après avoir reçu le baptême à l’âge de 15 ans, il s’est rendu dans la colonie portugaise de Macao, en Chine, pour étudier au séminaire. Il a également étudié à Bocaue (province de Bulacan), aux Philippines, où il est toujours vénéré. Il est parvenu à retourner dans sa terre natale au bout de six ans, via la Mandchourie. La même année il a franchi la mer Jaune afin de se rendre à Shanghai pour y être ordonné prêtre.

De retour en Corée, en 1846, Mgr Ferréol (considéré comme un des pères fondateurs de l’Église en Corée) lui a demandé de faire parvenir des lettres en Europe via l’évêque de Pékin, afin d’arranger la venue d’autres missionnaires par la voie maritime. Arrêté accidentellement, il a été condamné à la prison, torturé, puis décapité à l’âge de 25 ans, au bord du fleuve Han près de Séoul. Il fait partie des 103 Martyrs de Corée, canonisés le 6 mai 1984 par saint Jean-Paul II.

Le père Lee Yongho souligne que saint André Kim était « un homme d’ouverture » qui a défendu la nécessité d’entretenir des échanges culturels et académiques pour un monde meilleur. Il maîtrisait bien les langues occidentales et il avait dessiné une carte du royaume de Joseon, en utilisant l’alphabet occidental pour désigner les noms des lieux. Le père Lee a également expliqué que le fait de raconter la vie du martyr dans un film est « une opportunité, pour l’Église coréenne, de redécouvrir et de faire revivre un message qui peut encore dire beaucoup de choses au monde moderne ». Saint André Kim (1821-1846) a été nommé comme saint patron du clergé catholique de Corée en 1949.

(Avec Ucanews)


CRÉDITS

kdramadiary.com / Ucanews