Eglises d'Asie

Le Japon enquête sur la stérilisation forcée de personnes handicapées

Publié le 28/01/2023




Le 20 janvier, le ministère japonais de la Santé, du Travail et des Affaires sociales a ordonné d’enquêter sur la stérilisation forcée de personnes handicapées dans certains centres. Le mois dernier, les médias locaux ont informé qu’une organisation basée à Hokkaido rendait la stérilisation obligatoire pour des couples atteints de handicap. « Il est essentiel d’apporter une aide appropriée selon les souhaits des personnes, y compris concernant le mariage, les naissances et l’éducation des enfants », a déclaré le gouvernement.

Une navette accessible aux personnes à mobilité réduite devant la gare de Minoh, Osaka, Japon (2016).

Le gouvernement japonais a ordonné aux autorités locales d’enquêter sur la stérilisation forcée de personnes handicapées, après avoir reçu des signalements sur les pratiques de certains prestataires.

Le 23 janvier, lors d’une conférence de presse, Katsunobu Kato, ministre japonais de la Santé, du Travail et des Affaires sociales, a annoncé que les autorités locales ont reçu l’ordre de mieux soutenir les particuliers atteints de handicap, selon une information publiée le 24 janvier par The Asahi Shimbun.

« Nous avons publié une note administrative afin de sécuriser et de renforcer un système collaboratif entre les services auprès des handicapés, les services de santé maternelle et infantile, et les services d’aide à l’enfance », a déclaré le ministre. Dans une note datée du 20 janvier, le ministère a en effet demandé aux autorités locales de contacter immédiatement toute organisation pratiquant la stérilisation forcée ou la contraception comme conditions pour recevoir ses services.

En décembre dernier, les médias locaux ont informé que la Asunaro Social Welfare Service Corporation, une organisation basée à Hokkaido qui accueille des personnes handicapées mentales, rendait la stérilisation obligatoire, entre autres mesures de contrôle des naissances, pour des couples prévoyant de fonder une famille ou de vivre ensemble. Ainsi, huit hommes auraient subi une vasectomie après recommandation des responsables du centre.

Selon Katsunobu Kato, personne ne devrait entraver le libre arbitre et le pouvoir décisionnel des personnes handicapées. « Il est extrêmement important d’apporter une aide appropriée selon les souhaits des personnes atteintes de handicap, y compris concernant le mariage, les naissances et l’éducation des enfants », a-t-il ajouté.

En 2021, on comptait 600 000 handicapés employés dans le secteur privé au Japon

Il a également annoncé que le ministère prévoit des recherches sur les mariages, les grossesses, les accouchements et les responsabilités parentales des personnes handicapées afin de mieux comprendre leur situation et d’apporter un soutien adapté. Ces recherches devraient débuter en 2023.

L’affaire d’Hokkaido met en évidence la réalité des problèmes rencontrés par les personnes handicapées désirant fonder une famille et avoir des enfants au Japon. Beaucoup de centres d’accueil pour handicapés ne prévoient aucune disposition pour les couples avec enfants. De plus, le plus souvent, ces centres ne prennent pas en compte les besoins des mineurs.

Il y a pourtant des cas, dans le pays, où des personnes handicapées vivent dans des appartements avec enfants, mais l’aide apportée par le gouvernement est estimée insuffisante, selon les médias locaux, bien que des particuliers et des organisations apportent également leur soutien.

Durant près de deux décennies, le groupe Nanko Airin Kai, dans la préfecture de Nagasaki, a ainsi apporté des aides financières et un soutien à l’éducation des enfants pour les couples handicapés. En revanche, les services de l’organisation ne sont pas couverts par le système social japonais. Près de 21 couples sont actuellement accompagnés par le groupe.

En 2021, on comptait environ 600 000 handicapés employés dans le secteur privé au Japon, selon le journal Mainichi, qui cite des sources officielles. Parmi eux, 60 % avaient un handicap physique, 24 % souffraient de handicaps psychiques et 16 % de déficience mentale.

(Avec Ucanews)