Eglises d'Asie – Inde
Le marathon électoral indien débute : premiers incidents et appel de l’Église
Publié le 12/04/2019

« Nous soutenons les candidats qui soutiennent la démocratie et la laïcité »
En attendant, plusieurs problèmes émergent déjà dans les bureaux de vote, avec de longues files d’attente et quelques dysfonctionnements dans les systèmes de vote électronique. Dans l’État d’Assam, les élections se sont ouvertes une heure plus tôt afin de mieux faire face au flux des nombreux électeurs. Dans cet État, l’Église catholique s’est démenée pour appeler les électeurs à se rendre dans les bureaux de vote. Le diocèse de Miao a ainsi célébré la messe chrismale en priant spécialement pour l’ouverture des élections. Le 11 avril, Mgr George Pallipparambil était parmi les premiers à déposer son bulletin, selon son compte Twitter. Certains faits locaux confirment le lourd climat social et les discriminations de castes qui ont accompagné la campagne électorale. Les médias locaux signalent par exemple qu’à Kairana, dans le district de Muzaffarnagar dans l’Uttar Pradesh, un homme dalit (« intouchable ») a été expulsé d’un bureau de vote par un fonctionnaire de la commission électorale. « Je me sens humilié », confiait-il aux journalistes. Le 11 avril, justement afin d’éviter d’autres épisodes similaires, la Fédération Telugu des Églises (qui rassemble les Églises catholiques et protestantes des États de l’Andhra Pradesh et du Telangana) a envoyé un message aux chrétiens à l’occasion de l’ouverture des élections. La lettre pastorale était signée par Mgr Raja Rao Thelegathoti et par Mgr Vadapalli Prasada Rao, secrétaires généraux de l’organisation, et par le père Anthoniraj Thumma, du comité exécutif de la fédération. « Nous devons nous assurer que les candidats choisis soutiennent les institutions démocratiques et la laïcité de l’État », demandent-ils. « Nous votons pour ceux qui travaillent au services des populations indigènes et des Dalits. » Parmi les nombreux pronostics, beaucoup indiquent la progression de Rahul Gandhi, président du parti du Congrès (le parti de centre-gauche, principal opposant du Bharatiya Janata Party – BJP – au pouvoir), qui a annoncé un projet ambitieux : un revenu minimum pour tous les citoyens du pays. De son côté, le premier ministre Narendra Modi, du BJP, promet une sécurité sociale pour les fermiers démunis et une meilleure représentation des femmes.
(Avec Ucanews, New Delhi)
Crédit : Election Commission of India / GODL – India
