Le martyre du père Stan Swamy rappelé à l’occasion du 85e anniversaire de sa naissance

Le père Denzil Fernandes, directeur de l’Institut social indien (New Delhi), décore un buste du père Stan Swamy le 26 avril à l’occasion du 85e anniversaire de sa naissance.

Le 26 avril, afin de marquer le 85e anniversaire de la naissance du père Stan Swamy, presque un an après sa mort, un buste du prêtre jésuite a été inauguré sur le site de Bagaicha, un centre de formation et d’action sociale qu’il a fondé dans l’État de Jharkhand, dans l’est de l’Inde. Ailleurs dans le pays, des catholiques et travailleurs humanitaires ont rappelé les contributions du père Swamy pour la défense des droits des plus marginalisés de la société indienne.

La statue du prêtre martyrisé a été placée au centre de Bagaicha, à Namkum (Ranchi), face à l’institution qu’il a fondée en 2006. En sa mémoire, le centre continue d’encourager les particuliers et les organisations travaillant pour les plus marginalisées, contre les violations des droits de l’homme, les expropriations territoriales et la discrimination des populations indigènes.

À cette occasion, un livre contenant les mémoires du prêtre a également été publié, avec notamment ses écrits issus d’une visite dans le sud de l’Inde en 2019, ainsi que des poèmes et son journal personnel rédigés en détention, dans la prison de Taloja Central (dans l’État du Maharashtra, dans l’ouest du pays).

Le père Stan Swamy a été détenu dans cette prison après son arrestation à Bagaicha, accusé d’être lié aux violences survenues en octobre 2020 au village de Koregaon-Bhima. En détention, il a été privé de soins essentiels et la libération sous caution lui a été refusée malgré la dégradation de son état de santé. Après plus de neuf mois de prison, à l’âge de 84 ans, il est mort en détention dans un hôpital privé de Mumbai, le 5 juillet 2021. Sa mort, qui a causé de vives indignations dans tout le pays, continue de marquer les esprits aujourd’hui.

« Il a été tué parce qu’il défendait les droits des plus vulnérables »

« Le père Stan n’est pas seulement mort en prison mais il a été tué, parce qu’il défendait les droits des populations tribales vulnérables », affirmait Apoorvanand Jha, un professeur de l’Université de Delhi qui est intervenu lors d’un séminaire organisé par la Fédération des associations catholiques de l’archidiocèse de Delhi. En prenant la parole, face à une centaine de participants (dont des prêtres, des religieuses, des universitaires, des juristes et des travailleurs humanitaires), il a appelé à lutter pour la justice et à continuer de dénoncer le complot qui a entraîné l’arrestation et la mort du prêtre jésuite.

Farah Naqvi, écrivain, a également rappelé comment le père Stan a défendu la vérité en combattant les injustices faites aux plus démunis. Elle a comparé la vie du prêtre à la parabole du semeur dans l’Évangile, en expliquant que le jésuite a « préparé la terre pour que la semence porte dru fruit ». Mgr Susai Sebastian, ancien vicaire général de l’archidiocèse de Delhi, qui était également présent, a confié son espérance que la vie et l’œuvre du prêtre défunt continuent d’inspirer les gens. Le père Savarimuthu Sankar, porte-parole de l’archidiocèse, a ajouté que « nous devons défendre la justice dans notre société, en particulier pour les populations indigènes, les Dalits et les plus opprimés, comme l’a fait le père Stan Swamy ».

(Avec Ucanews)