Eglises d'Asie – Divers Horizons
Le pape François et des responsables religieux du monde entier demandent un cessez-le-feu universel
Publié le 27/10/2022
Le pape François et des responsables religieux du monde entier se sont rassemblés à Rome ce mardi 25 octobre, à l’occasion de la cérémonie de clôture de la 36e rencontre internationale interreligieuse, organisée par la communauté de Sant’Egidio avec pour thème « le cri de la paix ». Depuis le Colisée, symbole ancien de conflits violents, le Saint-Père et les responsables religieux ont lancé un appel à la paix, en particulier pour l’Ukraine.
Dans plusieurs emplacements dans et autour du Colisée, les membres des différentes religions ont prié séparément pour la paix avant de se joindre au pape François pour lancer un appel conjoint. Parmi ceux se trouvaient notamment Riccardo Di Segni, le grand-rabbin de Rome, Olav Fykse Tveit, pasteur et président de la Conférence épiscopale de l’Église luthérienne de Norvège, et Shoten Minegishi, représentant du bouddhisme Sôtô Zen.
Les responsables religieux ont demandé « qu’un cessez-le-feu universel soit déclaré immédiatement » et que « des négociations capables de conduire à des solutions justes et une paix durable et stable soit lancée avant qu’il ne soit trop tard ». Le pape et les représentants des autres confessions chrétiennes, ainsi que des représentants du judaïsme, de l’islam, de l’hindouisme, du bouddhisme et du sikhisme ont signé l’appel qui a été lu par Elissar, une jeune femme arrivée en Italie comme réfugiée depuis la Syrie et qui étudie aujourd’hui dans une université romaine.
« La paix est toujours possible »
Chaque responsable présent a fait le même engagement, chacun à sa façon sur le site emblématique du Colisée, afin de prier pour la paix selon les traditions religieuses respectives. « Nous nous tournons vers le monde et les dirigeants avec gravité. Nous parlons au nom de ceux qui souffrent à cause de la guerre, au nom des réfugiés et des familles des victimes et de tous ceux qui sont tombés. Nous disons avec une ferme conviction : ‘Plus de guerre, cessons tous les conflits.’ »
Ils ont poursuivi en soulignant que « c’est notre devoir de contribuer à désarmer les cœurs et d’appeler à la réconciliation entre les peuples ». « Malheureusement, même parmi nous nous sommes parfois divisés, en utilisant abusivement le saint nom de Dieu », ont-ils reconnu. « C’est pourquoi nous demandons pardons pour cela, avec honte et humilité. […] La paix est sainte, mais la guerre ne peut jamais être sainte ! Le monde, notre maison commune est unique et ne nous appartient pas, mais aux générations futures. C’est pourquoi nous demandons à être débarrassés du cauchemar nucléaire. La paix est toujours possible. »
« Soutenir, encourager et accueillir le dialogue à tous les niveaux »
Le pape François a également mentionné la menace nucléaire dans son intervention. Le cri de la paix « est souvent étouffé, non seulement par la rhétorique de la guerre mais aussi par l’indifférence », a-t-il déclaré. « Il est réduit au silence par la haine qui grandit en combattant. Aujourd’hui, en fait, quelque chose que nous craignions et que nous espérions ne plus jamais entendre est à nouveau une menace : l’usage de l’arme atomique, qui est toujours produite et testée, même après Hiroshima et Nagasaki. »
Dans ce contexte, le pape a évoqué des propos prononcés avec justesse soixante ans auparavant par le pape Jean XXIII qui, dans un message radio durant la crise des missiles de Cuba, a déclaré : « Soutenir, encourager et accueillir le dialogue à tous les niveaux est une règle de sagesse et de prudence qui attire la bénédiction du ciel et de la terre. » « C’est que ce que nous nous efforcerons de faire toujours mieux chaque jour », a poursuivi le pape François dans son message. « Si vous voyez des guerres autour de vous, ne vous résignez pas ! Les gens veulent la paix. »
« Semons des graines de réconciliation. Aujourd’hui, élevons jusqu’au ciel notre appel à la paix, encore une fois avec les mots de saint Jean XXIII : ‘Que tous les peuples se rassemblent comme frères et sœurs, et que la paix que nous désirons ardemment fleurisse et règne à jamais parmi nous’ [Pacem in Terris, 171]. Qu’il en soit ainsi, avec la grâce de Dieu et la bonne volonté des hommes et des femmes qu’il aime. »
(Avec Asianews)