Eglises d'Asie

Le parti de la présidente taïwanaise Tsai Ing-wen critique une visite en Chine de son prédécesseur

Publié le 31/03/2023




Alors que la présidente taïwanaise Tsai Ing-wen est arrivée aux États-Unis le 29 mars, son prédécesseur Ma Ying-jeou est en visite non-officielle en Chine continentale. De passage à Nanjing, Ma Ying-jeo (dont le parti serait favorable à une réunification de la Chine avec Taïwan) a appelé Taipei et Pékin à rechercher la paix. Ses propos ont malgré tout été censurés quand il a évoqué la république de Chine (nom officiel de Taïwan) et qu’il s’est désigné comme « ancien président de Taïwan ».

Une vue de la ville de Taipei (Taïwan). Alors que la présidente taïwanaise Tsai Ing-wen est en visite aux États-Unis, son prédécesseur Ma Ying-jeou est de passage en Chine.

La présidente taïwanaise Tsai Ing-wen et son prédécesseur, Ma Ying-jeou, semblent batailler à distance. De son côté, Tsai Ing-wen, dirigeante du Parti démocrate progressiste ou Minjindang (DPP), est en conflit ouvert avec le Parti communiste chinois à cause de son soutien en faveur de l’indépendance de Taïwan.

Le 29 mars, elle est arrivée aux États-Unis où elle doit rester jusqu’au 1er avril, avant de se rendre au Guatemala et à Belize, en Amérique centrale. Après l’interruption des relations diplomatiques par le Honduras, qui a préféré reconnaître la Chine continentale, les deux pays d’Amérique centrale font partie des 13 alliés diplomatiques restés fidèles à Taïwan (dont l’État du Vatican).

Par comparaison, l’ancien président taïwanais Ma Ying-jeou est actuellement en visite non-officielle (et controversée) en Chine. Pour de nombreux observateurs, Pékin chercherait à utiliser son parti Kuomintang (qui serait favorable à l’idée d’une réunification de Taïwan avec la Chine). Ceci afin de tenter de semer le trouble au sein de la société taïwanaise en amont des prochaines élections présidentielles de l’an prochain, en espérant l’emporter sur le parti DPP.

La pression militaire chinoise s’est renforcée dans le détroit de Taïwan

La dernière visite de la présidente taïwanaise actuelle aux États-Unis remonte à 2019. Cette nouvelle visite survient dans un climat de fortes tensions entre Washington et Pékin, et alors que la pression militaire chinoise s’est renforcée le long du détroit de Taïwan.

Le 5 avril, avant de rentrer au pays, Tsai Ing-wen devrait également rencontrer Kevin McCarthy, membre du parti républicain et président de la Chambre des représentants des États-Unis, à Los Angeles. Si cette rencontre est maintenue, le Bureau des Affaires de Taïwan du gouvernement chinois a menacé de « prendre des mesures afin de riposter fermement ». En août 2022, quand Nancy Pelosi, alors présidente de la Chambre des représentants américaine, s’est rendue à Taïwan, la Chine a réagi avec une série d’exercices militaires.

Pékin considère l’île comme une province « rebelle » qui doit être reprise par la force si nécessaire. De leur côté, dès 1979, les États-Unis se sont engagés à défendre Taïwan dans le cadre de la Taiwan Relations Act, une loi de 1979 sur les relations avec Taïwan. La loi en question ne précise pas la nature exacte de l’engagement militaire américain envers Taïwan, mais l’ambiguïté stratégique qui en résulte nourrit des tensions constantes avec Pékin.

L’ancien président taïwanais appelle Taipei et Pékin à « enterrer la hache de guerre »

Ce mardi, durant sa visite à Nanjing, en Chine continentale, l’ancien président Ma Ying-jeo a salué Sun Yat-sen, l’un des fondateurs du parti Kuomintang et premier président de la république de Chine en 1912, en appelant Taipei et Pékin à « enterrer la hache de guerre » et à rechercher la paix.

Taïwan est de facto indépendante de la Chine continentale depuis 1949, quand les nationalistes de Chiang Kai-shek, ancien président de la république de Chine, ont fui à Taïwan après avoir perdu la guerre civile contre les communistes chinois (faisant de l’île l’héritière de la république de Chine).

Malgré leur « proximité » avec le parti Kuomintang, les autorités chinoises ont censuré la majeure partie des propos de l’ancien président, en particulier quand il a évoqué la république de Chine et qu’il s’est désigné comme un « ancien président de Taïwan », ce qui n’a fait qu’en renforcer les critiques du parti DPP sur la venue de Ma Ying-jeo en Chine continentale.

(Avec Asianews)