Eglises d'Asie

Le président vietnamien attendu au Vatican pour finaliser un accord

Publié le 19/07/2023




Fin juillet, le président vietnamien Vo Van Thuong effectuera une visite officielle au Vatican dans le cadre d’une tournée en Europe, afin de signer un accord sur l’ouverture d’un bureau de liaison permanent à Hanoï, la capitale. Le président Thuong, élu en mars, devrait aussi rencontrer le pape. Le Vatican compte déjà un représentant non permanent dans le pays d’Asie du Sud-Est. Une avancée majeure, bien qu’il ne s’agisse pas de rétablir les relations diplomatiques à part entière.

La basilique Notre-Dame de Hô-Chi-Minh-Ville, dans le sud du Vietnam.

Le président vietnamien Vo Van Thuong effectuera une visite officielle en Autriche, en Italie et au Vatican du 23 au 28 juillet prochain. Au Vatican, il devrait signer un accord qui permettra au Saint-Siège de nommer un représentant permanent à Hanoï, selon une information publiée le 16 juillet par l’agence Reuters, citant des sources vaticanes. Le président Thuong, qui a été élu en mars, devrait rencontrer le pape François durant cette visite.

La dernière visite d’un chef d’État vietnamien avec le pape remonte à 2016, quand le président Tran Dai Quang avait été reçu au Vatican. Le Saint-Siège et le Vatican poursuivent les négociations pour la nomination d’un représentant papal permanent au Vietnam depuis un certain temps. Le Vatican compte déjà un représentant non permanent dans le pays d’Asie du Sud-Est (Mgr Marek Zalewski, nonce apostolique à Singapour, est également le représentant pontifical pour le Vietnam depuis mai 2018).

Un accord de principe pour un bureau permanent dans la capitale vietnamienne a été négocié l’an dernier. Avec sa signature au Vatican, il pourra être appliqué. La dernière fois que le Saint-Siège comptait un représentant permanent dans le pays remonte à 1975, quand le délégué apostolique au Vietnam a été expulsé par le gouvernement communiste.

Une décision qui pourrait influencer les relations entre le Saint-Siège et la Chine

Bien que cet accord soit une avancée majeure, la présence d’un représentant permanent ne signifie pas pour autant le rétablissement de relations diplomatiques à part entière. Cette décision peut aussi influencer les relations entre le Saint-Siège et la République populaire de Chine. En effet, vu du Vatican, l’accord signé avec le Vietnam peut servir de modèle pragmatique pour les relations avec Pékin.

Ouvrir « un bureau de liaison permanent en Chine » afin de faciliter un « dialogue et un échange respectueux » fait partie des souhaits qui ont été émis par le secrétaire d’État du Saint-Siège, le cardinal Pietro Parolin, dans une interview partagée samedi dernier. Dans ses propos, le prélat a expliqué la décision prise par le pape François de reconnaître Mgr Joseph Shen Bin comme évêque de Shanghai.

Le transfert de ce dernier avait été décidé unilatéralement par Pékin, causant une irrégularité canonique et mettant en danger l’accord provisoire entre la Chine et le Vatican sur la nomination des évêques. Ainsi qu’on pouvait s’y attendre, aucun site internet catholique chinois contrôlé par le Parti communiste n’a rapporté la décision du pape, ni l’Association patriotique des catholiques chinois, ni le diocèse de Shanghai lui-même.

Le site d’information ecclésiastique xinde.org, suivi largement par les catholiques en Chine, n’en a pas parlé non plus. En général, le site catholique couvre les activités du pape ; par exemple, il y a une semaine, il avait salué la nomination de Mgr Stephen Chow, l’évêque de Hong-Kong, comme cardinal et membre du synode. Cette fois-ci, concernant l’évêque de Shanghai, le sujet n’a pas été évoqué, non pas parce que le site l’estime non pertinent ou sans importance mais par autocensure. Ainsi, pour la énième fois, une nomination épiscopale est traitée comme une affaire chinoise interne, malgré l’accord avec le Saint-Siège.

(Avec Ucanews)