Le retour des cloches de Balangiga favorise le tourisme local
Publié le 03/04/2019
En décembre 2018, les États-Unis renvoyaient trois cloches d’église dans la ville philippine de Balangiga, dans la province du Samar oriental dans le centre du pays. Elles avaient été confisquées il y a plus de cent ans en guise de prise de guerre durant la guerre américano-philippine (1899-1902). Le pillage avait été provoqué par une attaque de rebelles philippins contre quarante militaires américains, en poste à Balangiga. Les Américains avaient riposté en brûlant des villes entières à travers l’île, tuant près de 5 000 personnes. Aujourd’hui, les Philippins célèbrent le retour des cloches non seulement comme une manne touristique, mais aussi comme une opportunité unique de guérison, de renouveau et de sensibilisation sur l’histoire locale.
Isolde Mangyao, enseignante, est venue avec ses deux enfants à Balangiga, dans la province du Samar oriental dans le centre des Philippines, avec ses deux enfants, juste pour pouvoir voir les trois cloches de l’église. Le voyage leur a pris environ trois heures. Isolde reconnaît qu’elle a fait le déplacement surtout par curiosité, après avoir entendu les médias locaux en parler. Leur séjour s’est avéré être une leçon d’histoire particulièrement intéressante. « Une fois sur place, nous n’avons pas regretté le déplacement, surtout en découvrant le monument placé devant l’église, où ont été placées les trois cloches », explique-t-elle. En décembre dernier, les États-Unis ont renvoyé aux Philippines les trois cloches de l’église de Balangiga, qui avaient été emportées par l’armée américaine en guise de prise de guerre en 1901. Cette prise et le pillage de l’île de Samar par les Américains sont survenus après la mort de quarante soldats américains, tués par des rebelles philippins le 28 septembre 1901. Les soldats faisaient partie d’une garnison de 75 militaires américains, en poste à Balangiga. Les cloches auraient été utilisées afin de lancer l’attaque. Les rebelles s’étaient déguisés en femmes et avaient caché des armes dans des cercueils à l’intérieur de l’église, afin de préparer leur attaque. L’attaque est considérée par les historiens comme la plus grande défaite subie par les forces américaines durant la guerre américano-philippine (1899-1902). En représailles, les Américains ont tué près de 5 000 villageois de Balangiga, tous des hommes âgés de plus de dix ans. L’événement est connu comme le massacre de Balangiga.
« Une opportunité unique de guérison et de renouveau »
Isolde Mangyao explique qu’elle a réalisé, en découvrant les lieux, à quel point la visite de Balangiga était « importante pour comprendre la portée historique et religieuse de ces cloches dans l’histoire de notre pays ». Le retour des cloches a également été une aubaine touristique pour la ville, alors que près de 22 000 visiteurs sont déjà venus découvrir les lieux depuis décembre. « Cela a permis de placer Balangiga sur la carte touristique », explique Karen Tiopes, professionnelle du tourisme dans les Visayas orientales. Karen Tiopes ajoute que la publicité générée par l’événement a contribué à une meilleure sensibilisation des gens sur l’histoire du pays. Un documentaire intitulé Balangiga : Honneur et sacrifice est en cours de tournage dans la ville, afin de tenter d’expliquer « pourquoi et comment les choses ont aussi mal tourné à Balangiga ». Scénarisé et réalisé par Rolando Borrinaga, un historien local, et par l’écrivain britannique Bob Couttie, le film est destiné à donner un éclaircissement sur ce qui s’est vraiment passé dans cette petite ville du centre des Philippines, il y a plus d’un siècle. Michael Sellers, un producteur américain engagé dans le projet, affirme que le documentaire va permettre de « favoriser une meilleure compréhension et une meilleure reconnaissance de cette histoire douloureuse ». « Nous comptons raconter la véritable histoire, ce qui s’est vraiment passé en 1901, en expliquant pourquoi le retour des cloches à Balangiga est une opportunité unique de guérison et de renouveau », poursuit le producteur. Les agences de voyage locales prévoient plus de 50 000 touristes au cours des prochains mois, avec l’aide non seulement du gouvernement, mais aussi de plusieurs groupes locaux. Franklin Robedizo, responsable du tourisme au sein du gouvernement de la province, espère que le tourisme local permettra de lutter contre la pauvreté dans la région.
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