Eglises d'Asie – Philippines
Le retrait des Philippines de la CPI suscite l’inquiétude des militants
Publié le 20/03/2019

52 affaires toujours étudiées par la CPI
L’évêque auxiliaire de l’archidiocèse de Manille, Mgr Broderick Pabillo, a déclaré que le retrait du pays doit inciter les militants pour les droits de l’homme à redoubler d’efforts dans le contrôle des abus perpétrés dans le pays. L’évêque a ajouté qu’il est convaincu que malgré le retrait du pays, la Cour pénale internationale continuera d’enquêter sur les affaires portant contre le gouvernement de Duterte. La Cour pénale étudie actuellement 52 affaires impliquant le président philippin et concernant des accusations de crimes contre l’humanité. L’ONG Karapatan (Alliance pour la promotion des droits des peuples) a prévenu que le retrait « pourrait être le signe d’une nouvelle vague d’attaques contre les militants pour les droits de l’homme ». Le secrétaire général adjoint de l’ONG, Roneo Clamor, a affirmé que même avant le retrait du pays, les militants accusant l’État de violations étaient déjà de plus en plus menacés. « Avec ce gouvernement vengeur, tous doivent craindre les représailles de l’administration Duterte », a ajouté Roneo.
Le 18 mars, le palais présidentiel a cherché à minimiser le retrait des Philippines, en faisant remarquer que « le ciel ne s’est pas écroulé et le soleil se lève toujours à l’est ». Salvador Panelo, le porte-parole du président, a déclaré que les critiques soulevées par les organisations de défense des droits de l’homme contre le retrait et contre le président Duterte étaient « trompeuses et sans fondement ». Il a également mis les critiques au défi de « tester la validité des accusations ». « Il n’y a aucune culture d’impunité au sein de cette administration », a affirmé Salvador Panelo, ajoutant que le système pénal du pays continue d’être « opérationnel et strictement conforme aux procédures établies par la Constitution ». Dans une déclaration précédente, la Cour pénale internationale avait affirmé que le retrait du Statut de Rome est une décision souveraine qui « n’a aucun impact sur les procédures en cours et sur toutes les affaires examinées par la Cour concernant la période précédent la date effective du retrait ». La Cour pénale internationale, créée en 2002, est une organisation intergouvernementale et internationale qui siège à La Haye, aux Pays-Bas. Elle a compétence pour poursuivre les personnes accusées de génocide, de crimes contre l’humanité, de crimes d’agression et de crime de guerre.
(Avec Ucanews, Manille)
CRÉDITS
Ucanews
