Eglises d'Asie

Le Saint-Siège appelle à adopter des actions concrètes et significatives face au nombre croissant de crises humanitaires

Publié le 08/10/2021




Le 5 octobre, Francesca Di Giovanni, sous-secrétaire pour les relations multilatérales de la section pour les relations avec les États de la Secrétairerie d’État, est intervenue à Genève à l’occasion du 72e Comité exécutif du Programme des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR). Elle a notamment évoqué une « crise de solidarité » qui « devrait interroger notre conscience ». Le Saint-Siège, a-t-elle confié, appelle tous les pays « à adopter des actions concrètes et significatives, en particulier face au nombre croissant de graves crises humanitaires ».

Une équipe médicale examine un jeune garçon Rohingya atteint de diphtérie au camp de Kutupalong, au Bangladesh.

Les pays hébergeant plusieurs millions de réfugiés ne reçoivent aucun soutien extérieur – une situation aggravée quand d’autres nations mettent en œuvre des accords qui piègent les migrants et réfugiés, souvent à long terme, « à des points stratégiques de leur voyage », a confié Francesca Di Giovanni, sous-secrétaire pour les relations multilatérales de la section pour les relations avec les États, au sein de la Secrétairie d’État. La sous-secrétaire s’est exprimée, le 5 octobre à Genève, lors du 72e Comité exécutif du Programme des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR). Le Saint-Siège a publié ses remarques le jour même. Elle a notamment souligné que « le fait que plusieurs millions de nos frères et sœurs restent pris au piège constitue une véritable crise de solidarité ». « Cela devrait interroger notre conscience, en tant que famille de nations, et nous pousser à chercher des stratégies qui engagent tous les pays comme partenaires équitables », a-t-elle poursuivi. Pour elle, le système actuel est « submergé » et « peine à faire face de manière adéquate ».

« Un des défis les plus urgents de notre temps »

Une situation qui fait des déplacements, au sein ou en dehors des frontières, « l’un des défis les plus urgents de notre temps ». Bien que la Convention de 1951 relative au statut des réfugiés déclare vouloir garantir leurs « droits fondamentaux et leurs libertés », plusieurs millions d’entre eux en sont pourtant privés dans de nombreuses régions à travers le monde, a souligné Francesca Di Giovanni. Elle a pourtant reconnu que nombreuses nations essaient de trouver « des solutions immédiates et durables », tout en déplorant que les pays d’accueil ne reçoivent pas l’aide nécessaire. « Nombre de pays ont même encore alourdi le fardeau supporté par les communautés d’accueil, via une stratégie d’externalisation insoutenable, en évitant d’assumer la responsabilité directe de flux importants de migrants et de réfugiés par le biais d’accords qui les arrêtent, souvent indéfiniment, à des points stratégiques de leur voyage », a-t-elle poursuivi.

Des corridors humanitaires pour les plus vulnérables

Pour la sous-secrétaire, la capacité des pays qui se trouvent près des zones de crise à apporter un soutien matériel et financier aux premiers intervenants et aux populations locales, qui se démènent pour survivre, dépend de l’unité et de l’efficacité de la communauté internationale. Le Vatican, a-t-elle confié, appelle tous les pays « à adopter des actions concrètes et significatives, en particulier face au nombre croissant de graves crises humanitaires ». « Ce qui signifie accorder des visas humanitaires de manière ’efficace, judicieuse et généreuse’, ouvrir des ‘corridors humanitaires pour les plus vulnérables’ et ‘garantir le regroupement familial’ », a-t-elle précisé, tout en appelant à s’attaquer aux causes des conflits et de l’instabilité qui forcent les populations à fuir. Le Saint-Siège insiste également sur la protection du « droit à la santé pour tous, et spécialement pour les réfugiés, les migrants, les femmes et les enfants, particulièrement à risque en cas de crises humanitaires ». Francesca Di Giovanni a confié au Comité exécutif de l’UNHCR que l’on ne pouvait « pas laisser l’idéologie déterminer l’accès aux soins de santé ou le conditionner à l’acceptation de concepts sanitaires qui ne font pas l’objet d’un consensus international ou qui violent la dignité humaine et ignorent les croyances religieuses ». Pour elle, l’accès à la santé doit plutôt être assuré par « des lois et des politiques globales et non discriminatoires, axées sur le bien de chaque personne humaine, et fondées sur le droit à la vie pour tous, de la conception à la mort naturelle ».

(Avec Ucanews)