Eglises d'Asie – Divers Horizons
Le Saint-Siège appelle à redoubler d’efforts pour la protection des droits et de la dignité des réfugiés
Publié le 11/07/2020
Pour Mgr Ivan Jurkovic, observateur permanent du Saint-Siège aux Nations unies à Genève, la communauté internationale doit redoubler d’efforts pour la protection des réfugiés, souvent victimes d’exploitation. Le 7 juillet, lors d’une rencontre parrainée par le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR), Mgr Jurkovic a déclaré que même si certains gouvernements, avec l’aide de plusieurs organisations religieuses, ont offert des « solutions durables » aux réfugiés, dont des programmes de relogement, beaucoup doit encore être fait pour améliorer leur situation. La rencontre était organisée afin d’échanger sur un document publié par l’UNHCR en 2019, abordant notamment la question de la réinstallation des réfugiés. Le document proposait une stratégie sur trois ans afin d’augmenter le nombre de pays d’accueil, d’aider les réfugiés à devenir davantage autosuffisants, et de promouvoir des sociétés plus inclusives. Mgr Jurkovic a ajouté que « l’immense majorité des réfugiés et leurs familles restent incertains face à l’avenir et sont forcés, aux mieux, de survivre malgré le manque d’un minimum de moyens ». « Au pire, ils se retrouvent confinés dans des centres de détention, où ils sont privés d’accès à l’éducation, à la santé et à des opportunités professionnelles dignes de ce nom. Ils sont particulièrement exposés à la traite des personnes et à l’esclavage moderne », a-t-il souligné.
1 personne sur 97 déplacée en 2019
Dans son message, l’archevêque slovène a ajouté que le Vatican reconnaît les efforts de l’UNHCR pour « développer des solutions alternatives pour les réfugiés ». Pourtant, Mgr Jurkovic a également ajouté que malgré les progrès entrepris, de nombreux réfugiés continuent de souffrir. Il a assuré que le Saint-Siège est prêt à échanger sur les solutions possibles aux migrations de masse et aux déplacements des réfugiés, dans le but de « préserver leurs vies et leur dignité humaine, d’alléger leurs souffrances et de promouvoir un développement intégral et authentique ». Dans un autre discours prononcé lors de la rencontre, l’archevêque a évoqué le rapport annuel de l’UNHCR sur les Tendances mondiales de déplacements forcés en 2019 (Global Trends), publié le 18 juin, qui alertait sur le fait que les « déplacements forcés affectent désormais plus d’1 % de l’humanité – une personne sur 97 – et que de moins en moins de migrants peuvent retourner chez eux ». En 2019, selon le rapport, près de 79,5 millions d’hommes, de femmes et d’enfants ont été déplacés, dont les deux tiers en Syrie, au Venezuela, en Afghanistan, au Soudan du Sud et en Birmanie.
« L’étendue alarmante et la nature des déplacements aujourd’hui, comme l’a souligné le dernier rapport sur les Tendances mondiales, sont des nouveaux signes inquiétants des violences, des persécutions et des conflits qui frappent notre monde actuel. Ce n’est pas qu’une question de nombres et de statistiques : il s’agit de 80 millions de personnes avec un nom, un visage, une histoire personnelle tragique et des aspirations face à l’avenir », a poursuivi l’archevêque. En évoquant les propos récents du pape François, sur la pandémie qui a « mis en évidence le besoin d’assurer la protection essentielle des réfugiés », Mgr Jurkovic a souligné que la crise sanitaire a également bouleversé les normes internationales du droit des réfugiés, particulièrement concernant les demandes d’asile et la protection des réfugiés contre le retour dans des pays où ils seraient exposés à la torture et d’autres traitements inhumains. « Les réfugiés et les personnes déplacées ont des droits et des devoirs comme tous les êtres humains », a-t-il ajouté. « Dans cet esprit, le Saint-Siège souhaite renouveler son appel urgent à des efforts politiques et multilatéraux, afin de s’occuper des causes profondes des mouvements de masse et des déplacements forcés des populations. »
(Avec Ucanews)
CRÉDITS
Stephan Uttom / Ucanews