Eglises d'Asie

Le Vatican approuve la canonisation de Devasahayam Pillai, premier laïc indien à être déclaré saint

Publié le 26/02/2020




Ce dimanche, le Vatican a approuvé un miracle attribué à l’intercession de Devasahayam (Lazare) Pillai, originaire de la région de Kottar dans l’État du Tamil Nadu, dans le sud-est de l’Inde. Il deviendra donc le premier laïc indien à être déclaré saint. Devasahayam Pillai (1712-1752) a été déclaré bienheureux le 2 décembre 2012. Il est mort en martyr en 1752. Officier hindou de la cour du roi Marthanda Varma de Travancore, l’ancien État princier des Indes britanniques, il s’est converti au catholicisme en 1745, à l’âge de 33 ans. Malgré une certaine liberté religieuse en vigueur, le roi interdisait les conversions des membres de sa cour. Pour les catholiques indiens, sa canonisation est un exemple pour les laïcs, invités à « s’enraciner dans la foi face aux persécutions ».

Ce dimanche 23 février, la Congrégation pour la cause des saints a sélectionné dix candidats à la canonisation, dont un martyr indien, Devasahayam (traduction de « Lazare ») Pillai, un hindou converti au catholicisme et mort en martyr il y a trois siècles. En approuvant un miracle attribué à son intercession, le pape François a ouvert la voie à sa canonisation ; il deviendra donc le premier laïc marié catholique du pays à être déclaré saint. Devasahayam Pillai est devenu chrétien sous l’influence de l’officier de marine hollandais Eustachius de Lannoy, qui travaillait pour le roi Marthanda Varma de Travancore, l’ancien État princier des Indes britanniques. Devasahayam Pillai était alors un hindou de caste supérieure, et officier à la cour du roi. Les archives indiquent que malgré une certaine liberté religieuse en vigueur dans l’État princier, le roi ne tolérait pas les conversions des membres de sa cour. Devasahayam Pillai a enfreint la loi officieuse en devenant catholique en 1745, à l’âge de 33 ans. Né Neelakantha Pillai, il a adopté le nom de baptême de Lazare (Devasahayam). Il a été fusillé seulement sept ans après son baptême, le 14 janvier 1752. Son corps a été jeté dans la forêt avant d’être enterré par les chrétiens. « On pense souvent que la canonisation est réservée aux prêtres et aux religieuses. En le déclarant saint, cela inspirera sûrement d’autres laïcs catholiques à prendre exemple sur lui », se réjouit Baby Thomas, un laïc indien lié au mouvement charismatique. Les sites liés à la vie du bienheureux Pillai et à son martyre se trouvent dans le diocèse de Kottar, dans le district de Kanyakumari de l’État du Tamil Nadu, dans le sud-est du pays. Sa tombe, qui se trouve dans la cathédrale Saint-François Xavier de Kottar, attire de nombreux fidèles.

Devasahayam a été déclaré bienheureux le 2 décembre 2012, trois cents ans après sa naissance. Le pape Benoît XVI l’a salué comme un « laïc fidèle ». « L’annonce de sa canonisation tombe à point nommé, et permettra d’encourager les laïcs à s’enraciner encore davantage dans la foi, même face à la persécution », souligne le père John Kulandai, vice-postulateur de la cause de canonisation du bienheureux Pillai. Il ajoute que de nombreux prêtres, religieuses et laïcs subissent tous les jours des épreuves à cause de leur foi, dans des environnements hostiles sur leurs lieux de vie et de travail. Devasahayam Pillai sera le huitième Indien canonisé, après sainte Mariam Theresia Chiramel, canonisée en octobre dernier à Rome. Le premier Indien à avoir été déclaré saint est Gonsalo Garcia, un missionnaire franciscain de Mumbai, mort en martyr au Japon. La première Indienne canonisée est sainte Alphonsine de l’Immaculée, qui a été déclaré sainte en 2008. On compte aussi le père Kuriakose Elias Chavara, né au Kerala, et sœur Euphrasie du Sacré-Cœur, qui ont été canonisés en 2014. Le père Joseph Vaz, originaire de Goa, en Inde, et missionnaire au Sri Lanka, a été canonisé en 2015. Mère Teresa de Calcutta a également été canonisée l’année suivante, en 2016.  Sept autres Indiens ont été déclarés bienheureux, et le pays compte au moins onze autres catholiques appelés « vénérables », et plus de quarante appelés « serviteurs de Dieu ».

(Avec Ucanews, New Delhi)

Crédit : Jayarathina (CC BY-SA 3.0)