Eglises d'Asie – Timor Oriental
Le Vatican décore quatre prêtres et une religieuse au Timor Leste
Publié le 22/03/2019
Le Saint-Siège a décoré quatre prêtres et une religieuse en mission au Timor Leste pour leurs services envers l’Église catholique locale. Le représentant du Vatican, Mgr Marco Sprizzi, leur a remis la croix « Pro Ecclesia et Pontifice » (Pour l’Église et pour le Pape) ou « Croix de l’Honneur », qui récompense les clercs et les laïcs au nom du pape et de l’Église. Les missionnaires décorés sont le père Francisco dos Santos Fatima Barreto et le père Francisco Tavares, Timorais, le père Eligio Locatelli, italien, le père Jose Alves Martins, jésuite portugais, et enfin sœur Maria Chioda, une religieuse italienne des sœurs canossiennes. « Ils ont donné à leur vie à l’Église depuis plusieurs décennies », a déclaré Mgr Sprizzi le 19 mars, en leur remettant les décorations aux côtés de Mgr Virgilio do Carmo da Silva, évêque de Dili, durant la célébration qui se déroulait dans la cathédrale de l’Immaculée Conception de la capitale. La croix « Pro Ecclesia et Pontifice » a été inaugurée en 1888 par le pape Léon XIII, à l’occasion de son jubilé d’or sacerdotal. Elle est finalement devenue une distinction permanente décernée par le pape.
« Je ne fais que mon travail »
« Cet honneur est donné aux personnes qui continuent de croire en l’Église catholique et qui suivent le Christ fidèlement », a expliqué le représentant du Vatican. Le père Barreto, qui a été ordonné en 1977 – deux ans après l’invasion du Timor oriental par l’Indonésie –, assure qu’il a été très surpris. « Je ne fais que mon travail en suivant l’Évangile, même si cela doit m’amener à risquer ma vie », ajoute le père Barreto, qui devenu célèbre dans le pays pour avoir tenté d’empêcher les soldats indonésiens de s’en prendre aux gens durant les années de répression, avant l’indépendance du Timor Leste en 2002. « Cette distinction est une surprise et pour moi, cela montre que le Vatican s’intéresse aux catholiques du Timor Leste », a réagi le prêtre, aujourd’hui aumônier de l’hôpital national Guido Valdares et de la prison Becora, à Dili. De son côté, sœur Chioda, 79 ans, qui est arrivée au Timor Leste depuis l’Italie quand elle avait 27 ans, se dit reconnaissante envers le pape François qui honore ainsi les prêtres et les religieuses engagés dans le pays. Peu après son arrivée dans le district de Manatuto en 1966, elle a contribué à la fondation de l’école Canossienne où elle a donné diverses formations professionnelles et pastorales auprès des femmes. « Ce n’était pas facile parce que nous partions de zéro », explique-t-elle. Après l’invasion de 1975 et sous le régime indonésien, les conditions se sont détériorées, mais elle et ses collègues sont malgré tout parvenus à créer d’autres instituts similaires dans d’autres districts.
Estanislau de Sousa Fatima, un laïc qui travail à l’école Fatumaca fondée par le père Eligio Locatelli, dans le district de Baucau, à 149 kilomètres à l’est de Dili, assure que le prêtre italien mérite amplement cette distinction. Le prêtre est arrivé dans la région en 1964, alors que le Timor Leste était encore une colonie portugaise, et la fondation de l’école Fatumaca fut une de ses premières entreprises. Beaucoup de prêtres timorais sont sortis de cette école, dont l’évêque émérite de Dili, Carlos Filipe Ximenes Belo, co-lauréat du Prix Nobel de la Paix en 1996, ainsi que Mgr Virglio do Carmo da Silva, évêque de Dili. Selon Estanislau, le père Locatelli, 82 ans, s’est donné sans compter pour aider la population locale, depuis son arrivée il y a plus de cinquante ans. « Il aide les fermiers, par exemple en leur donnant des tracteurs pour qu’ils puissent cultiver les terres et planter du riz ou du maïs. Il leur rend visite régulièrement en voyageant à cheval, même aujourd’hui », assure-t-il. De son côté, le père Jose Alves Martins est arrivé au Timor Leste en 1974, où il a consacré beaucoup de temps au service de l’amélioration du système éducatif du pays.
(Avec Ucanews, Dili)
CRÉDITS
Thomas Ora / Ucanews