Eglises d'Asie – Timor Oriental
Le Vatican salue le gouvernement est-timorais pour son aide annuelle à l’Église locale
Publié le 25/03/2023
Mgr Marco Sprizzi, chargé d’affaires de la nonciature apostolique au Timor oriental, a salué l’engagement du gouvernement de Dili à apporter une aide financière annuelle à l’Église catholique locale, en y voyant un investissement à long terme plutôt qu’un don. Mgr Sprizzi a ainsi approuvé le paiement d’une subvention annuelle de 15 millions de dollars US, versée le 22 mars à la Conférence épiscopale timoraise (CET).
Cette aide a été décidée dans le cadre d’un concordat signé entre le Timor oriental et le secrétaire d’État du Vatican, le cardinal Pietro Parolin, lors d’une visite de ce dernier en 2015 à l’occasion du centième anniversaire de l’évangélisation du pays d’Asie du Sud-Est, majoritairement catholique. La subvention est aussi liée à un accord signé le 16 juin 2017 entre le gouvernement et la CET, qui promet des fonds destinés aux « activités sociales et éducatives de l’Église catholique ».
Selon Mgr Sprizzi, le Vatican tient à « remercier le gouvernement est-timorais pour cette contribution annuelle ». Il a reconnu qu’au début, il y a eu quelques difficultés avec l’utilisation des fonds, alors que les rapports financiers n’étaient « pas suffisamment détaillés, ni aussi transparents qu’ils devaient l’être ». C’est pourquoi, quand Mgr Sprizzi est arrivé en 2019, sa première tâche avec les évêques timorais a été d’insister pour une meilleure tenue des comptes. Ainsi, il assure qu’aujourd’hui, le rapport financier est « très sérieux et professionnel ».
« Ce n’est pas juste un don comme un autre »
Par exemple, poursuit-il, le rapport de l’an dernier comptait 1 200 pages, sans compter des documents annexes comme des photos et des factures. L’évêque explique que presque 40 % des fonds sont consacrés à l’éducation, 30 % aux activités sociales, 20 % à la gouvernance de l’Église locale et 10 % sont mis de côté pour la gestion des fonds. « L’argent que le gouvernement donne à l’Église est vraiment un investissement [sur le peuple]. Ce n’est pas juste un don comme un autre », souligne-t-il.
Sur environ 1,5 million d’habitants au Timor oriental, presque 42 % vivent sous le seuil de pauvreté, selon le Programme des Nations unies pour le développement, et beaucoup d’entre eux sont illettrés dans l’ancienne colonie portugaise. Mgr Sprizzy garantit que le Vatican continue également d’apporter une aide financière au Timor. « Nous soutenons les diocèses et les séminaires, et nous envoyons des subventions spéciales à des projets spécifiques comme des constructions de chapelles, d’églises, d’écoles et de maisons pour les pauvres », confie le diplomate.
Ruben Goncalves, une laïque catholique qui vit dans la capitale, pense que l’aide de l’État aura un impact significatif sur le développement humain et la création d’emplois. « En ce moment, notre pays fait face à de nombreuses difficultés ». Le cardinal Dom Virgilio do Carmo da Silva, archevêque de Dili, confirme également que les fonds reçus sont très importants pour aider l’Église locale à maintenir des services essentiels. « Ils sont utilisés pour la construction et la gestion des écoles catholiques, des églises, des chapelles, des locaux paroissiaux et autres infrastructures, selon les besoins de chaque diocèse », précise-t-il.
(Avec Ucanews)
CRÉDITS
Timor-Leste Jesuits / Ucanews