Le village natal du père Swamy honore la mémoire du jésuite indien, un an après sa mort en détention

Le 5 juillet, un homme rend hommage au père Stan Swamy dans son village natal du Tamil Nadu, un an après sa mort en détention.

Un an après la mort en détention du père Stan Swamy, le 5 juillet 2021, les habitants de son village natal, dans l’État du Tamil Nadu, dans le sud de l’Inde, ont décidé de dédier la journée du 5 juillet au prêtre défunt, un jésuite indien qui a défendu les droits des populations indigènes. Il est mort en détention à l’âge de 85 ans, après avoir été accusé de liens avec des terroristes maoïstes.

Les villageois de Virgalur, dans le district de Trichy, où est né le père Swamy, veulent perpétuer le souvenir du missionnaire, explique le père A. Santhanam, de Madurai, qui a aidé la communauté catholique locale à célébrer une messe en sa mémoire. « Les habitants ont déclaré l’anniversaire de sa mort comme la Journée Père Stan Swamy », confie-t-il. Les villageois et les membres de sa famille ont érigé une colonne en sa mémoire devant l’église paroissiale, afin de permettre aux visiteurs de lui rendre hommage. Une rencontre publique a également été organisée le soir du 5 juillet en présence de responsables et d’élus du Tamil Nadu, entre autres personnalités.

« Je ne suis pas un spectateur silencieux »

Par ailleurs, la province jésuite de Chennai (Madras, capitale du Tamil Nadu) a publié une traduction en langue tamoule du livre du père Swamy, Je ne suis pas un spectateur silencieux, publié à l’origine en anglais. En saluant les villageois pour leurs initiatives, le père Santhanam estime que le père Swamy a su dépasser les barrières des castes, des langues, des cultures et des religions, entre autres, afin de répondre à ceux qui avaient besoin d’aide.

« Ce qui fait que le père Swamy sort du lot et qu’il nous dépasse, c’est son amour envers les personnes en détresse », poursuit-il. « Il n’était pas égoïste et ne se souciait pas des conséquences de ses décisions, comme Jésus, en allant jusqu’à donner sa vie comme prisonnier », souligne-t-il. Ainsi, ajoute le père Santhanam, le prêtre indien a pu rassembler des personnes de toutes origines malgré leurs différentes idéologies. « Une autre qualité importante du père Swamy est qu’il a souvent soulevé des questions parmi ceux qui étaient au pouvoir. »

Le père Swamy a été condamné pour des accusations graves, notamment pour sédition, et arrêté dans sa résidence de Ranchi, la capitale de l’État du Jharkhand, dans l’est du pays, le 8 octobre 2020, avant d’être placé en détention provisoire à Mumbai le jour suivant. Le prêtre âgé, qui souffrait de la maladie de Parkinson et d’autres pathologies liées à l’âge, s’est vu refuser la libération sous caution par les tribunaux, et il est mort dans un hôpital de Mumbai. Les jésuites de la province ont sollicité la Haute Cour de Mumbai afin de chercher à disculper le nom du père Swamy, en soutenant qu’il a vécu pour les plus pauvres d’entre les pauvres et qu’il est mort pour les exploités.

(Avec Ucanews)