Eglises d'Asie

L’Éducation nationale indienne signale un taux de décrochage scolaire en hausse chez les élèves Dalits et indigènes

Publié le 23/07/2021




Selon un rapport récent du ministère de l’Éducation nationale indienne, le pays a enregistré des taux de décrochage scolaire en hausse concernant les élèves des communautés indigènes et Dalits (intouchables). « Je ne suis pas surpris, mais je suis tout de même déçu qu’après 74 années d’indépendance, nous ne soyons toujours pas en mesure de faire face aux problèmes rencontrés par les Dalits et les populations tribales, qui sont très vulnérables dans tous les domaines », a déclaré le père Nicholas Barla, secrétaire de la Commission pour les Affaires tribales de la Conférence épiscopale indienne.

Un lycée catholique du diocèse de Jhansi, dans l’État de l’Uttar Pradesh, soutient les enfants démunis du quartier.

Un rapport récent du ministère fédéral indien de l’Éducation signale un taux de décrochage scolaire en hausse parmi les élèves issus des communautés tribales et Dalits (intouchables). Les chiffres, publiés par l’ancien ministre fédéral Ramesh Pokhriyal Nishank, font partie du rapport 2019-2020 de l’UDISE (Unified District Information on School Education). « Je ne suis pas surpris, mais je suis tout de même profondément déçu qu’après 74 années d’indépendance, nous ne soyons toujours pas en mesure de faire face aux problèmes rencontrés par les Dalits, les populations tribales et défavorisées, qui sont très vulnérables dans tous les domaines. Les choses ne changeront pas à moins de réagir collectivement », confie le père Nicholas Barla, secrétaire de la Commission pour les Affaires tribales de la Conférence épiscopale indienne.

« Il y a plusieurs raisons à cela, et notamment, c’est tellement triste de voir des enfants Dalits ou indigènes traités différemment à l’école, et méprisés à cause de leurs origines », poursuit le prêtre. « Il y a aussi le problème de la pauvreté, parce que beaucoup de ces enfants doivent survivre au jour le jour et l’éducation devient une question secondaire pour eux. Le gouvernement doit appliquer l’article 350 de la Constitution, qui défend leur liberté d’éducation dans leurs propres langues, alors que beaucoup d’élèves se voient imposer d’autres langues, ce qui pousse certains d’entre eux à quitter l’école. » Le père Barla suggère de former ces jeunes à l’enseignement dans les écoles, puisqu’ils connaissent bien les situations locales.

L’Inde compte près de 900 universités, 40 000 instituts supérieurs et 1,3 million d’écoles

Les chiffres de l’UDISE montrent que davantage d’élèves indigènes et Dalits ont souffert de difficultés scolaires par rapport à leurs camarades, dans la majorité des écoles publiques du pays. Les chiffres montrent également que les taux de décrochage scolaire ont atteint des niveaux inquiétants concernant les élèves de l’école secondaire (13 à 15 ans), avec plus de 10 % de décrochages dans toutes les catégories. Toutefois, les élèves indigènes sont les plus concernés par le problème avec un taux de décrochage de 24 %, suivis par les Dalits (18,64 %) puis par la catégorie générale (10,94 %). Les taux de décrochage en classe de seconde sont les plus élevés dans tous les groupes, que ce soit dans les écoles publiques ou privées.

Selon le rapport, les États d’Odisha et du Madhya Pradesh, qui comptent d’importantes populations tribales, ont enregistré un nombre élevé d’élèves indigènes en décrochage scolaire en classes de troisième et de seconde (respectivement 31,5 % et 30,9 %). « La plupart du temps, à cause de la pauvreté, les enfants sont forcés d’aider leurs parents en travaillant pour leurs familles », explique T. K Oommen, ancien professeur de l’université Jawaharlal Nehru. « Les politiques décidées par de l’éducation nationale indienne sont préparées par des hauts fonctionnaires dont les enfants ne vont pas dans les écoles publiques, donc ils n’ont pas conscience de la réalité des écoles rurales. » L’Inde compte près de 900 universités et 40 000 écoles supérieures, et au moins 1,3 million d’écoles, selon le ministère du Développement des ressources humaines.

(Avec Ucanews)


CRÉDITS

Bijay Kumar Minj / Ucanews