Eglises d'Asie

L’Église coréenne déplore la politique du président Yoon envers la réconciliation intercoréenne

Publié le 13/07/2023




Le 28 juin à Séoul en marquant le 70e anniversaire du début de la Guerre de Corée, le président sud-coréen Yoon Seok-yeol a affirmé que « ceux qui souhaitent la levée des sanctions des Nations unies contre la Corée du Nord et qui demandent une déclaration officielle de la fin de la guerre avec Pyongyang » sont des « forces contre l’État ». Le père Oh Yong-ho, de la Commission nationale pour la réconciliation, a déploré ces propos et rappelé la position de l’Église locale en faveur de la paix dans la péninsule.

Le président sud-coréen Yoon Seok-yeol, en juillet 2021 à Séoul.

Le père Oh Yong-ho, du diocèse d’Incheon, conseiller de la Commission nationale pour la réconciliation de la Conférence épiscopale sud-coréenne, a critiqué une déclaration récente du président Yoon Seok-yeol, qui a accusé ceux qui œuvrent pour la paix et la réconciliation de la péninsule d’être des « forces contre l’État ». Dans sa réaction, le prêtre fait part de son inquiétude alors que l’Église coréenne s’est efforcée de soutenir la réconciliation coréenne depuis des décennies. Selon lui, les derniers propos du président sud-coréen révèlent sa « position extrême » sur la Corée du Nord.

Fin juin, le président Yoon aurait critiqué l’ancien président Moon Jae-in, son prédécesseur, qui a adopté une politique radicalement opposée envers le régime de Pyongyang. Yoon Seok-yeol a notamment pris la parole lors d’une cérémonie officielle marquant le 70e anniversaire du début de la Guerre de Corée, le 28 juin dernier à Séoul. Il a affirmé que « ceux qui souhaitent la levée des sanctions des Nations unies contre la Corée du Nord et qui demandent une déclaration officielle de la fin de la guerre avec Pyongyang » sont des « forces contre l’État qui ont une vision déformée de l’histoire ». Pour le président Yoon, ces personnes auraient « fortement menacé la sécurité de la Corée du Sud ».

« Beaucoup de gens ne sont pas sortis de la mentalité de Guerre froide »

De son côté, Moon Jae-in a réagi sur un post Facebook, le 3 juillet dernier, en remarquant que « beaucoup de gens ne sont pas sortis de la mentalité de Guerre froide ». « Je me demande ce que serait la situation des relations intercoréennes, de la sécurité intérieure et même de l’économie si les gouvernements successifs avaient été constants dans leurs politiques en faveur de la paix », a-t-il souligné.

Il a ajouté que les gouvernements précédents ont établi des liens diplomatiques avec les pays communistes et signé des accords avec Pyongyang afin de faire progresser les relations intercoréennes et la diplomatie, ainsi que le revenu national, selon l’agence coréenne Yonhap. Selon lui, d’autres gouvernements ont agi exactement dans le sens opposé, menaçant le processus de paix.

Le père Oh, de son côté, s’est demandé si l’Église coréenne elle-même devait être considérée comme une « force contre l’État » pour sa politique de paix et de réconciliation avec la Corée du Nord. L’Église locale a en effet été parmi les premiers à fournir des aides humanitaires en Corée du Nord, a rappelé le prêtre.

Par ailleurs, le 25 juin 2020, Mgr Pierre Lee Ki-heon, président de la Commission nationale pour la réconciliation, a affirmé qu’une déclaration officielle de la fin de la guerre était essentielle pour la paix intercoréenne. « Le gouvernement actuel est en train de détruire les efforts de longue date de l’Église coréenne en faveur de la réconciliation », a dénoncé le père Oh Yong-ho.

(Avec Ucanews)


CRÉDITS

고려 (CC BY 4.0)