L’Église d’Oulan Bator rend hommage au père Kim, un missionnaire coréen en Mongolie depuis 20 ans

Le 26 mai dans la cathédrale en forme de yourte d’Oulan Bator, lors d’une cérémonie commémorative présidée par le cardinal Marengo après le décès du père Kim.

La petite communauté catholique mongole, qui attend la visite du pape François en septembre prochain, est en deuil suite au décès du père Kim Stephano Seong Hyeon, prêtre fidei donum (« don de la foi », un prêtre envoyé en mission et resté attaché à son diocèse d’origine) et vicaire général de la préfecture apostolique d’Oulan Bator, la capitale. Le 26 mai, le Sud-Coréen est décédé prématurément d’une crise cardiaque à l’âge de 55 ans dans sa paroisse, la cathédrale Saints-Pierre-et-Paul.

Le père Kim, arrivé en Mongolie en 2002 depuis le diocèse de Daejeon, en Corée du Sud, a vécu presque toute sa vie de prêtre dans le pays, où il a laissé une trace indélébile. Dans la capitale mongole, il a créé la paroisse de la Sainte-Mère-Marie dans le district de Khan-Uul. De là, il s’est ensuite installé à Erdenesant, un district situé dans les steppes mongoles à près de 200 km de la capitale, où il a vécu dans une yourte (tente traditionnelle mongole) aux côtés des bergers nomades, qui sont toujours nombreux dans le pays et qui se déplacent à cheval.

En 2020, Mgr Giorgio Marengo, missionnaire italien de la Consolata et nommé par le Saint-Père comme nouveau préfet apostolique d’Oulan Bator, a demandé au père Kim de se rendre dans la capitale pour y devenir vicaire général de la préfecture (Mgr Marengo a depuis été créé cardinal en août 2022). Depuis, le père Kim s’est aussi occupé de la pastorale de la cathédrale Saints-Pierre-et-Paul (qui compte près de 350 baptisés catholiques) tout en apportant une aide spirituelle à la communauté coréenne locale, en plus de ses responsabilités comme vicaire général.

1 300 catholiques et 77 missionnaires en Mongolie

Quelques jours avant son décès, le père Kim se confiait sur ses premières années de mission à Oulan-Bator, en notant que « nous avons ouvert les portes de notre église, semblable à une yourte, sans savoir qui nous allions accueillir ». « Nous avons aussi parlé de nos difficultés actuelles, à savoir la jeunesse mongole qui se transforme et qui devient ‘moins attachée aux traditions et fortement influencée par les nouveaux moyens de communication’ », a-t-il expliqué.

Vendredi dernier, de nombreux catholiques mongols ont participé à une cérémonie commémorative présidée par le cardinal Marengo dans la cathédrale. Aux côtés des missionnaires présents et du préfet apostolique d’Oulan Bator, des paroissiens choqués et désemparés sont venus rendre hommage au père Kim et le remercier pour ses années de service, dédiées avec passion à cette petite communauté dans le pays d’Asie du Nord.

Après les funérailles, qui doivent être célébrées durant les prochains jours, la dépouille du missionnaire coréen sera déposée à Oulan Bator, près du premier évêque catholique de Mongolie, Mgr Wenceslao Selga Padilla (un prêtre scheutiste philippin, préfet apostolique d’Oulan-Bator du 2 août 2003 jusqu’à sa mort en 2018). L’Église catholique mongole a été fondée en 1992, après la fin de 70 ans de régime communiste.

Aujourd’hui, elle compte près de 1 300 fidèles pour près de 77 missionnaires présents dans le pays, dont des prêtres, des religieuses et des laïcs. La religion majoritaire est le bouddhisme, mais après des décennies d’athéisme d’État, plus de 30 % de la population est non croyante. Le pape François visitera cette Église reculée durant un voyage pastoral en septembre prochain, ainsi qu’il l’a confirmé à plusieurs reprises.

(Avec Asianews)