Eglises d'Asie

L’Église est-timoraise associée au gouvernement de Dili pour soutenir la qualité de l’éducation nationale

Publié le 07/05/2022




Le 4 mai à Dili, le président élu est-timorais, Jose Ramos-Horta, a rencontré Mgr Marco Sprizzi, chargé d’affaires de la nonciature apostolique au Timor oriental, et le père Mateus Afonso, président de la Commission nationale de l’éducation catholique du Timor Leste, en appelant l’Église locale à s’associer au gouvernement face aux défis de l’accès à l’éducation des plus défavorisés dans le pays, majoritairement catholique. Selon le dernier recensement national de 2015, seulement 5,3 % de la population âgée de 15 ans et plus a complété des études universitaires.

Des élèves dans une école d’Aileu, en 2000 au Timor oriental.

Le président élu est-timorais, Jose Ramos-Horta, a rencontré plusieurs responsables catholiques du pays, dont l’envoyé du Vatican, afin d’évoquer la coopération du gouvernement du Timor oriental et de l’Église locale, en particulier concernant l’accès à l’éducation des plus défavorisés, considérée comme l’un des problèmes les plus urgents dans le pays.

Le 4 mai à Dili, la capitale, il a ainsi pu rencontrer Mgr Marco Sprizzi, chargé d’affaires de la nonciature apostolique au Timor oriental, et le père Mateus Afonso, président de la Commission nationale de l’éducation catholique du Timor Leste (CONECTIL). Dans sa déclaration après les deux rencontres, il a particulièrement abordé la question de l’éducation, en attirant l’attention de l’Église locale sur l’urgence du problème.

« Améliorer la qualité de l’éducation au Timor oriental, ce n’est pas seulement la responsabilité du gouvernement mais aussi celle de tous, y compris celle de l’Église », a-t-il confié. Il a ajouté que la situation de l’éducation dans le pays est préoccupante, c’est pourquoi il a insisté en soulignant que « nous devrons être sérieux concernant la stratégie qui sera adoptée afin d’améliorer la qualité de l’éducation ».

« La vision que nous voulons est que tous nos concitoyens apprennent les valeurs humaines et religieuses et qu’ils développent des capacités professionnelles et techniques », a-t-il poursuivi. Il s’est également dit déterminé pour qu’au cours des cinq prochaines années, l’éducation au Timor oriental puisse répondre aux défis du XXIe siècle afin que les habitants soient capables de rivaliser à l’échelle régionale et globale.

Lutter contre l’illettrisme et améliorer la qualité de l’éducation

Le père Mateus Afonso, de son côté, a déclaré qu’étant donné que le Timor oriental est un pays majoritairement catholique, l’Église locale a proposé d’introduire les valeurs chrétiennes « non seulement dans les écoles catholiques mais également dans les écoles publiques ». Il a aussi ajouté avoir demandé au président élu de former un bureau spécial afin de contrôler la qualité de l’éducation. Ce bureau ne remplacerait pas le rôle du ministère de l’Éducation du pays, mais s’attellerait particulièrement à soumettre des idées en vue du développement de l’éducation nationale.

Le prêtre a également confié que des représentants des trois diocèses du pays, l’archidiocèse de Dili et les diocèses de Baucau et de Maliana, organiseront d’autres rencontres avec le président élu après son investiture afin de continuer d’explorer le sujet. Le Timor oriental a subi les lacunes de l’éducation locale depuis son indépendance en 2002, outre les difficultés liées à la pauvreté et au chômage. Le pays, avec une population de près d’1,3 million d’habitants, a été classé en 141e position sur 187 pays par l’Indice de développement humain des Nations unies pour 2020.

Le dernier recensement national de 2015 a également montré que seulement 5,3 % de la population âgée de 15 ans et plus a complété des études universitaires. L’Unicef a aussi constaté que seuls 20 % des enfants d’âge préscolaire sont inscrits dans des écoles, et que presque 37 % des jeunes des milieux ruraux (âgés de 15 à 24 ans) sont illettrés, contre seulement 6 % dans les zones urbaines. Ramos-Horta, qui a remporté les élections nationales du 19 avril avec une large victoire (62,1 % des voix), face au président sortant Francisco Guterres (37,9 %), sera investi le 20 mai prochain à l’occasion du 20e anniversaire de la restauration de l’indépendance.

(Avec Ucanews)