Eglises d'Asie

L’Église indienne annonce une journée nationale de prière pour la paix au Manipur

Publié le 27/06/2023




Le 23 juin, Mgr Andrews Thazhath, archevêque de Trichur et président de la Conférence épiscopale indienne (CBCI) a annoncé l’organisation d’une journée de prière pour la paix dans l’État du Manipur, le 2 juillet prochain dans tout le pays. Les évêques indiens ont été invités à transmettre ce message aux communautés locales alors que les violences interethniques au Manipur ont déjà causé la mort de plus de 100 personnes et plusieurs dizaines de milliers de déplacés.

Imphal, capitale de l’État du Manipur, dans le nord-est de l’Inde. Une journée nationale de prière pour la fin des violences dans la région aura lieu le 2 juillet prochain.

Le 2 juillet prochain, l’Église catholique indienne souhaite organiser une journée de prière pour la fin des violences qui se poursuivent toujours dans l’État du Manipur, et qui ont déjà causé plus d’une centaine de victimes et plusieurs dizaines de milliers de déplacés parmi les populations Meiteis et Kukis, depuis début mai.

L’initiative de l’Église locale a été annoncée ce vendredi 23 juin par Mgr Andrews Thazhath, archevêque de Trichur et président de la Conférence épiscopale indienne (CBCI). L’évêque a déjà invité les évêques et les prêtres du pays à transmettre ce message aux fidèles ce dimanche 25 juin, en les invitant à « vivre cette journée concrètement dans tout le pays ».

Parmi les gestes suggérés aux communautés catholiques à l’occasion du 2 juillet, on compte des intentions de prière spéciales pour la paix et l’harmonie au Manipur, ainsi que des temps de prière et d’adoration eucharistique dans toutes les paroisses afin d’intercéder pour les habitants affectés par les violences dans l’État indien. La CBCI espère aussi organiser des processions aux flambeaux et des rassemblements pour la paix afin de sensibiliser la population sur la situation au Manipur.

Mgr Dominique Lumon, archevêque d’Imphal, capitale du Manipur, se réjouit de ces initiatives. Il explique que « la situation est plus calme pour l’instant en ville, mais dans les régions périphériques, là où la vallée prend fin et où commencent les montagnes, dans les lieux où les deux communautés [les ethnies Meiteis et Kukis] vivent côte à côte, les choses restent très tendues ».

Plus de 50 000 habitants sans domicile à cause des violences au Manipur

« On entend toujours des échanges de tirs. Malheureusement, malgré les rencontres interreligieuses, la position des deux groupes est très rigide », déplore Mgr Lumon. « Il n’y a aucune solution en vue pour le moment. Seules les prières peuvent aider. Ce lundi [26 juin], nous réunissons à nouveau le Forum interreligieux du Manipur : nous nous rencontrons tous les quatre ou cinq jours pour essayer de planifier des stratégies afin de tenter de réamorcer le dialogue. »

L’archevêque d’Imphal tient également à exprimer sa gratitude envers le cardinal Oswald Gracias, archevêque de Mumbai : « Dès les premiers jours [des violences interethniques au Manipur], il s’est montré solidaire envers nous. Il est connu comme un médiateur, un bâtisseur de ponts, et il représente une source permanente d’encouragement pour moi. Je le remercie pour sa proximité et son inquiétude vis-à-vis de notre sécurité. Que Dieu nous bénisse et nous donne la paix. »

L’évêque appelle aussi tous les catholiques indiens à encourager les associations, mouvements et ONG à exprimer leurs vives préoccupations aux responsables du gouvernement fédéral, « en particulier à propos du mépris manifesté dans cette région envers les principes inscrits dans la Constitution ».

De son côté, Mgr Thazhath a appelé les fidèles indiens à « accueillir généreusement » les habitants du Manipur et à aider les jeunes déplacés pour qu’ils puissent se loger et étudier. À Mumbai, ce week-end à l’occasion de la fête de la nativité de saint Jean-Baptiste, le cardinal Gracias a déjà transmis l’appel à la journée de prière du 2 juillet en demandant de prier pour les habitants du Manipur.

En évoquant le dernier rapport publié par l’archidiocèse d’Imphal sur la situation dans l’État indien, il a rappelé que beaucoup de gens continuent de souffrir dans la région. « Il y a de la peur, de l’incertitude et un sentiment général de détresse », a-t-il insisté en citant le rapport, alors que plus de 50 000 habitants se sont retrouvés sans domicile à cause des violences.

(Avec Ucanews)


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