Eglises d'Asie

L’Église indonésienne publie une traduction des Orientations pastorales sur la traite des personnes

Publié le 22/06/2019




En janvier dernier, la section Migrants et Réfugiés du dicastère pour le service du développement humain intégral publiait des Orientations pastorales sur la traite des personnes, un document de 36 pages destiné à mieux sensibiliser les fidèles et la population sur la traite des personnes. En Indonésie, où les plus pauvres sont particulièrement touchés par le fléau, notamment dans les Petites îles de la Sonde orientales (Nusa Tenggara), l’Église vient d’inaugurer une traduction locale afin de mieux alerter la population sur les dangers, et de mieux comprendre, prévenir et éradiquer la traite des personnes dans le pays.

L’Église catholique en Indonésie a inauguré une traduction locale des Orientations pastorales sur la traite des personnes, publiées en janvier 2019 par le Vatican, afin de sensibiliser les catholiques et de les aider à mieux comprendre la position de l’Église. Le document de 36 pages a été publié par la section Migrants et Réfugiés du dicastère pour le service du développement humain intégral, afin de permettre de comprendre, prévenir et éradiquer la traite des personnes, de protéger les victimes et de les aider à se relever. Le document est issu de consultations approfondies avec les autorités ecclésiales, les universitaires, les médecins et autres organisations partenaires sur le terrain. Le père Ignatius Ismartono, jésuite et conseiller de Sahabat Insan, une organisation caritative qui accompagne les travailleurs migrants indonésiens, s’est chargé du travail de traduction, en coopération avec le père Adrianus Suyadi. « Ce que dit le pape dans le document concerne aussi le peuple indonésien. C’est pourquoi je l’ai traduit en langue bahasa pour permettre à la population de le comprendre plus facilement », expliquait le père Ismartono lors de l’inauguration de la traduction imprimée, le 18 juin. La version locale a été publiée par la commission épiscopale Justice et Paix et la pastorale des migrants et des personnes en déplacement. Le père Suyadi confie que beaucoup de gens ne pensent qu’à l’action et à la sensibilisation à propos de la traite des personnes. « Mais ce document propose un regard plus approfondi sur l’ensemble du problème. C’est pourquoi il est aussi important pour les catholiques. »

Le document décrit la façon dont la traite des personnes a proliféré dans des secteurs comme l’agriculture, la pêche, le bâtiment ou l’exploitation minière, par la complicité de nombreux malfaiteurs, en faisant un phénomène plus complexe que ce que pensent la plupart des gens. Sœur Irena Handayani, une ursuline membre du réseau Caring for migrant workers de l’archidiocèse de Jakarta, assure que la traduction aidera à soutenir la sensibilisation de la population sur le fléau. « J’ai déjà expliqué à beaucoup de gens ce qu’était la traite des personnes, mais beaucoup n’ont pas encore compris. Avec cette traduction indonésienne à portée de main, je pense que les gens seront mieux conscients des dangers. » Les organisations militantes et l’Église catholique en Indonésie continuent d’alerter sur la gravité du problème dans le pays, et considèrent que les lois qui régissent les agents et les sociétés de recrutement qui envoient des gens travailler à l’étranger sont insuffisantes. Dans beaucoup de cas, des travailleurs indonésiens ont été victimes de l’exploitation d’employeurs étrangers, d’autres ont été abusés voire tués par leurs employeurs. Selon l’Organisation internationale pour les migrations, en Indonésie, c’est la province des Petites îles de la Sonde orientales (Nusa Tenggara) qui compte le plus grand nombre d’affaires. On compte au moins 7 200 victimes dans la province, dont 82 % de femmes.

(Avec Ucanews, Jakarta)


CRÉDITS

Katharina R. Lestari / Ucanews