Eglises d'Asie

L’Église japonaise célèbre les 150 ans d’une congrégation missionnaire féminine à Tokyo

Publié le 30/06/2023




Le 24 juin, Mgr Tarcisius Isao Kikuchi, archevêque de Tokyo et président de la Conférence des évêques du Japon, a présidé une messe d’action de grâce dans la capitale, afin de célébrer les 150 ans de la congrégation des Sœurs de l’Enfant Jésus, fondée en 1666 et arrivée dans le pays en 1872. Le Japon a levé l’interdiction du christianisme dans le pays l’année suivante. Mgr Kikuchi a salué les sœurs pour leur travail missionnaire et pastoral, notamment dans le domaine éducatif.

Deux religieuses de la congrégation des Sœurs de l’Enfant Jésus font sécher des kakis afin de les offrir à des paroissiens.

Le président de la Conférence des évêques du Japon a salué la congrégation des Sœurs de l’Enfant Jésus pour leur travail missionnaire et pastoral « remarquable », à l’occasion du 150e anniversaire de leur arrivée dans le pays. Mgr Tarcisius Isao Kikuchi, archevêque de Tokyo, cité le 26 juin par Radio Veritas Asia (RVA), a fait part de la gratitude de l’Église japonaise envers ces religieuses pour « le travail pastoral qu’elles ont accompli dans l’Église au Japon ».

Mgr Kikuchi a pris la parole durant une messe d’action de grâce, le 24 juin dernier à Tokyo dans l’église Saint-Ignace, afin de célébrer le jubilé de la congrégation. Mgr Leo Boccardi, nonce apostolique au Japon, sœur Brigitte Flourez, supérieure générale, ainsi que des représentants du gouvernement local, des prêtres, des religieuses et des responsables laïcs, ont participé à l’événement. Des élèves de l’école catholique Inaba Gakuen ont participé à l’animation de la célébration.

Les premières missionnaires féminines au Japon

Les Sœurs de l’Enfant Jésus ont été fondées en 1666 à Paris par le bienheureux Nicholas Barré. Leur mission principale est consacrée à l’enseignement, au service des pauvres et des communautés défavorisées. Dans un message Facebook, l’archevêque de Tokyo a confié que « le premier missionnaire masculin envoyé au Japon a été saint François-Xavier, mais les premières missionnaires féminines dans le pays ont été les Sœurs de l’Enfant Jésus ».

Saint François-Xavier, cofondateur de la Compagnie de Jésus, a été le premier missionnaire à arriver au Japon (en 1549 dans l’île de Kyushu). Sainte Mathilde Raclot (1814–1911), membre de la congrégation des Sœurs de l’Enfant Jésus, a été la première missionnaire féminine à arriver au Japon, à Yokohama. Sœur Raclot est arrivée en 1872 dans le pays avec un premier groupe de religieuses françaises.

L’année suivante, en 1873, le Japon a levé l’interdiction du christianisme dans le pays. Les sœurs ont créé un hospice et un centre d’accueil pour sans-abri, où elles ont notamment accompagné des mères et des enfants défavorisés. Les sœurs ont également travaillé au service de l’éducation des filles, quelle que soit leur position sociale.

« L’arbre a grandi, et il n’a pas cessé de porter du fruit »

En prenant la parole durant la messe, sœur Flourez, supérieure générale de la congrégation, a expliqué que l’œuvre initiée au Japon en 1873 a mis du temps à s’adapter aux réalités locales, et qu’elle a porté « de très beaux fruits ». « Ce qui a été semé par notre fondateur, le bienheureux Nicolas Barré, et ce qui a été amené sur votre terre japonaise par nos premières sœurs, devait s’acclimater [à la réalité japonaise] », a-t-elle ajouté, en reconnaissant que cela n’a pas été facile. « Mais l’arbre a grandi, et durant 150 ans, il n’a pas cessé de porter des fruits. Ces fruits ont continué de semer à leur tour dans les cœurs de plusieurs milliers de femmes japonaises et de centaines d’éducateurs, qui sont eux-mêmes devenus des semeurs. »

Aujourd’hui, sainte Mathilde Raclot est devenue une figure missionnaire éminente en Asie, en raison de son travail dans le domaine de l’éducation. Les premières écoles catholiques en Malaisie, à Singapour et plus tard au Japon ont été fondées par elle. Près de 700 enfants étaient scolarisés dans ces écoles à Tokyo et Yokohama.

En 1892, Mgr Pierre-Marie Osouf, missionnaire MEP et archevêque de Tokyo, a voulu développer le catholicisme dans la ville en créant des écoles pour les filles des familles aisées. Toutefois, sœur Raclot a décidé de continuer son travail auprès des plus pauvres. Elle a servi comme supérieure de la mission locale de sa congrégation durant plus de 50 ans, avant de décéder à l’âge de 96 ans, en 1911. Sa dépouille a été enterrée à Yokohama. En Asie, la congrégation est également présente à Singapour, en Malaisie, en Birmanie et en Thaïlande.

(Avec Ucanews)


CRÉDITS

Congrégation des Sœurs de l’Enfant Jésus / Ucanews