Eglises d'Asie – Vietnam
L’Église organise une conférence pour l’intégration des migrants vietnamiens
Publié le 04/09/2019
Mgr Jean-Baptiste Jung Shin-chul, président de la Commission pour la pastorale des migrants de la Conférence épiscopale coréenne (CBCK), faisait partie des intervenants d’une conférence nationale organisée par la conférence des évêques du Vietnam sur l’accompagnement et la pastorale des migrants vietnamiens qui partent étudier ou travailler à l’étranger. Les responsables homologues des 27 diocèses vietnamiens participaient également à l’événement. Mgr Jung a pris la parole à propos de la pastorale auprès des migrants en Corée du Sud, en évoquant la situation des catholiques vietnamiens en Corée, qui sont près de 5 000 à y vivre, travailler ou étudier, dans dix des seize diocèses sud-coréens. Pierre Tran Than Luong, président de la société TIC-International Joint Stock Company, qui envoie des travailleurs et des étudiants vietnamiens à l’étranger, est également intervenu. Pierre Tran a évoqué leurs conditions de vie au Japon, en Corée, à Taïwan et dans d’autres pays asiatiques, soulignant leurs nombreuses difficultés. Taïwan fait partie des principales destinations des migrants vietnamiens, qui y sont employés dans l’industrie, la pêche ou bien comme employés domestiques.
200 000 migrants vietnamiens à Taïwan
Le père Jean Tran Van Thiet, un prêtre missionnaire vietnamien qui travaille à Taïwan pour le Bureau diocésain des migrations de Taipei, explique que l’Église taïwanaise cherche à soutenir et accompagner les immigrants vietnamiens, catholiques et non catholiques. Ces dernières années, le nombre de migrants vietnamiens a augmenté constamment. Selon les chiffres du Bureau des migrations taïwanais, on compte actuellement près de 200 000 Vietnamiens dans le pays, dont plus de 26 000 sont sans papiers. En moyenne, leur salaire mensuel est inférieur à 600 dollars US. Afin de pouvoir venir travailler dans des pays qui leur sont présentés comme la « terre promise », beaucoup de travailleurs accumulent les dettes et sont souvent piégés par des contrats rédigés dans une langue qu’ils ne connaissent pas. Le père Nguyen Van Hung fait partie des plus de 120 prêtres vietnamiens qui participent à l’accompagnement pastoral des migrants à Taïwan. « Beaucoup de Vietnamiens veulent continuer de vivre à Taïwan, même quand leur contrat de travail est arrivé à terme et qu’ils quittent leurs entreprises. Ils se cachent alors des autorités, en toute illégalité », explique le prêtre. « Actuellement, plusieurs organisations religieuses et ONG militent pour la protection des droits des travailleurs. En particulier, ils demandent la suppression des intermédiaires », ajoute-t-il. Depuis 1979, quand l’émigration vietnamienne était à son maximum, beaucoup de prêtres vietnamiens et religieux se sont portés volontaires pour venir en aide à leurs compatriotes partis vivre dans des pays comme les Philippines, Taïwan, Hong-Kong ou le Japon. En 2019, les Vietnamiens représentent toujours le plus grand groupe de travailleurs migrants à Taïwan. Face à une forte demande, l’émigration vers le Japon est également en hausse. Au contraire, le nombre de migrants vietnamiens en Corée du Sud est en baisse, depuis que les 58 districts vietnamiens ont interdit « l’exportation de la main-d’œuvre vers la Corée du Sud ».
(Avec Asianews, Hô-Chi-Minh-Ville)
CRÉDITS
Mary Vo / Ucanews