Eglises d'Asie

L’Église philippine a besoin de fonds pour réparer après un séisme

Publié le 29/10/2022




Quelques jours après un séisme de magnitude 6,4 enregistré dans le nord des Philippines, les diocèses de Bangued et de Tuguegarao ont lancé des appels aux dons alors que plusieurs églises ont subi des dégâts. « Ce séisme s’ajoute à la souffrance actuelle des nôtres, qui se relèvent à peine des conséquences de la pandémie », a confié Mgr Jaucian, évêque de Bangued. Le séisme a été ressenti jusqu’à Manille, à quelques centaines de kilomètres plus au sud. En juillet, un séisme de magnitude 7 avait été enregistré dans le même secteur.

Des dégâts dans l’île de Bohol (Visayas), en 2013 après un séisme de magnitude 7,2. Le séisme qui a frappé le nord des Philippines le 25 octobre était de magnitude 6,4.

Au moins deux diocèses philippins ont lancé des appels aux dons afin de réparer des églises endommagées par un séisme de magnitude 6,4, qui a frappé plusieurs régions du pays le 25 octobre. Le diocèse de Bangued, dans la province d’Abra (à environ 400 km de Manille, dans le nord de l’archipel) et l’archidiocèse de Tuguegarao (dans la province de Cagayan, à près de 500 km de la capitale) ont appelé à l’aide alors que des murs ont été fissurés et des clochers sont tombés dans plusieurs églises des provinces du nord.

« Nous en appelons à la générosité de nos concitoyens philippins, en leur demandant de faire un geste afin de réparer nos églises endommagées. Ce séisme s’ajoute à la souffrance actuelle des nôtres qui se relèvent à peine des conséquences de la pandémie », a déclaré Mgr Leopoldo Jaucian, évêque de Bangued. Dans son message, Mgr Jaucian a demandé aux Philippins de non seulement venir en aide aux catholiques de la région mais aussi aux protestants dont les églises ont aussi subi des dégâts à cause du séisme.

« Les catholiques et les protestants sont unis dans la prière et dans cet appel à l’aide. Les églises de nos deux communautés ont été touchées par le violent séisme que nous avons subi mardi dernier. Cette unité montre au moins que quelle que soit la religion, les Philippins sont attachés au caractère sacré des lieux de culte », a-t-il assuré, en évoquant L’Église philippine indépendante (Iglesia Filipina Independiente), également connue sous le nom de l’Église d’Aglipayan, dont une église construite il y a plus d’un siècle s’est effondrée à cause de la catastrophe.

« Nous avons besoin de matériaux de construction pour assurer la sécurité de tous »

L’église Saint-Thomas de Tuguegarao n’a pas non plus été épargnée, alors que les murs de briques ont été fissurés. Un crucifix grandeur nature qui a été abîmé a également été retiré du sanctuaire ainsi que plusieurs statues de saints. « La chaîne du crucifix s’est brisée. La statue était ancienne et elle a subi des dégâts en tombant. Le bras gauche s’est brisé. Nous devons la réparer parce que c’est un symbole de foi important pour les habitants de la ville », confie le père Lorenzo Caguioa, curé de la paroisse du Santo Nino, également l’archidiocèse de Tuguegarao.

Des infrastructures publiques ont également été touchées par le séisme. Les autorités ont été forcées de fermer des écoles et des bureaux du gouvernement local alors que des fissures et des fenêtres brisées ont été signalées dans plusieurs bâtiments. « Notre salle informatique a été détruite, ainsi que plus de 30 ordinateurs portables. Les murs et le plafond se sont écroulés en ensevelissant les machines sous les décombres », raconte Esterio Apolinar, directeur d’une école locale dans la province d’Abra. Il a suspendu les cours durant plusieurs jours, jusqu’à ce que le ministère de l’Éducation déclare que les conditions étaient à nouveau sûres pour le retour des élèves en classe.

Caritas Philippines a annoncé avoir déployé des équipes sur le terrain afin d’évaluer les dégâts causés par le séisme. L’organisation caritative catholique a commencé à transporter des matériaux de construction afin de les distribuer dans les diocèses du nord ayant subi des dégâts. « Nos centres d’action sociale sont déjà en mesure d’agir selon les besoins. Ils savent déjà comment réagir à la situation. Mais aujourd’hui, nous avons besoin de matériaux de construction pour assurer la sécurité de tous », a déclaré Mgr Jose Colin Bagaforo, responsable national de la Caritas philippine.

L’évêque a également utilisé des fonds venant du programme de Carême Alay Kapwa, un événement durant lequel les fidèles philippins ont été invités à donner de l’argent pour les victimes des catastrophes naturelles. « Nous avons alloué des fonds en utilisant les dons des gens. Nous avons des fonds prévus pour ce type d’urgence, mais ils ne sont pas suffisants, surtout face au prix actuel des matériaux de construction », a-t-il expliqué.

(Avec Ucanews)