Eglises d'Asie

L’Église sud-coréenne appelle à suspendre la démolition d’un refuge pour sans-abri à Séoul

Publié le 21/12/2021




En 2017, l’Église sud-coréenne a lancé une campagne de financement afin d’ouvrir un accueil de nuit pour les travailleurs sans-abri à Singil-dong, dans le quartier de Yeongdeungpoo-gu à Séoul. Le bâtiment offre un hébergement gratuit pour près de 4 000 personnes. Quatre ans après son ouverture, les autorités locales de Yeongdeungpoo-gu ont annoncé la démolition du bâtiment dans le cadre d’un programme de redéveloppement. Des responsables chrétiens et humanitaires de Séoul protestent contre cette décision.

Un habitant de Séoul participant à une manifestation contre la démolition d’un refuge pour sans-abri.

Des responsables chrétiens et des militants sud-coréens ont appelé les autorités locales à suspendre le programme de démolition d’un bâtiment servant de refuge nocturne pour plusieurs milliers de travailleurs sans domicile à Séoul. Le bâtiment, baptisé Guljam, a été inauguré en août 2017 avec le soutien de l’Église catholique coréenne.

Chaque année, il offre des espaces de couchage abordables pour près de 4 000 ouvriers sans abri dans le quartier de Singil-dong, dans la capitale coréenne. Le refuge a été créé grâce aux dons de plusieurs groupes, dans le cadre d’une campagne de collecte lancée par l’Église locale, dans le but de permettre à ces personnes de dormir correctement, plutôt que dans des tentes dans la rue ou dans d’autres abris précaires. Outre le logement, le refuge Guljam offre aussi des soins gratuits.

En 2020, les autorités de Yeongdeungpo-gu, l’arrondissement qui couvre le quartier de Singil-dong, ont adopté un plan de redéveloppement exigeant la démolition de plusieurs infrastructures, dont le bâtiment Guljam, explique le journal local Catholic Times of Korea. Le père Cho Hyun-cheol, président du comité de direction du projet, déplore que les autorités aient poursuivi leur plan de démolition, qui rendra plusieurs centaines de ces travailleurs sans lieu où dormir la nuit.

16,7 % de Sud-Coréens sous le seuil de pauvreté selon l’OCDE

Plusieurs membres d’organisations catholiques et humanitaires ont lancé un appel aux autorités afin de suspendre les opérations, en insistant sur le fait que « dormir est un droit public fondamental qui doit être préservé ». « Nous n’avons encore reçu aucune réponse », précise le père Cho. Kim So-yeon, président du comité de direction pour le redéveloppement, a assuré que la démolition est essentielle pour le développement du quartier. Il a évoqué une opération qui serait en cours pour fournir un nouveau terrain pour un bâtiment similaire dans un autre lieu.

De leur côté, des militants et des résidents de Guljam ont organisé des manifestations quotidiennes afin de pousser au maintien du bâtiment. Ils ont prévu de rester tout au long du mois de décembre et d’entreprendre de nouvelles mesures si le plan de démolition de change pas.

La Corée du Sud est un pays développé et se classe parmi les nations les mieux notées par l’Index global de développement humain (IDH). Toutefois, selon un rapport de 2020 de l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques), près de 16,7 % de Sud-Coréens vivent sous le seuil de pauvreté. L’organisation a également classé la Corée du Sud en 5e sur 33 pays développés en termes de pauvreté relative. Selon le Borgen Project, une ONG engagée contre la pauvreté et la faim à travers le monde, près de la moitié des personnes âgées sud-coréennes vivent dans la pauvreté par manque de revenus et d’économies. Le groupe cite une étude du gouvernement de Séoul réalisée en 2017, selon laquelle on comptait environ 11 000 personnes sans-abri cette année-là.

(Avec Ucanews)


CRÉDITS

Ucanews