Eglises d'Asie

L’Église sud-coréenne prie pour la paix à l’occasion du 70e anniversaire de la fin de la guerre de Corée

Publié le 28/06/2023




Des temps de prière pour la paix sont organisés par l’Église coréenne du 17 juin au 27 juillet – jour de l’armistice de Panmunjeom signé en 1953 – afin de marquer le 70e anniversaire de la fin de la guerre de Corée. Le 25 juin, des messes spéciales ont aussi été célébrées dans tout le pays pour le 73e anniversaire du début de la guerre (25 juin 1950). La réconciliation et l’unité de la péninsule sont toujours des priorités pastorales majeures pour l’Église locale.

Un tissu blanc affichant le mot « paix » en coréen, durant une messe pour la paix célébrée le 25 juin 2019 dans la province de Gyeonggi.

Ces derniers mois, les catholiques sud-coréens ont commémoré spécialement le 70e anniversaire de la fin de la guerre de Corée (1950-1953). Le 25 juin, pour le 73e anniversaire du début de la guerre (25 juin 1950), plusieurs centaines de fidèles ont également participé à des messes spéciales dans tous les diocèses du pays, dans le cadre d’une campagne de prière organisée tout au long du mois du mois de juin pour la paix dans la région (sur le thème « Que la paix du Christ règne dans vos cœurs »).

Des temps de prière pour la paix sont organisés par l’Église coréenne du 17 juin au 27 juillet – le jour de la signature de l’armistice de Panmunjeom, en 1953 entre les deux Corées. Il s’agit d’un programme annuel de l’Église locale depuis 1965. Dans le diocèse d’Uijeongbu, près de la frontière nord-coréenne, les catholiques ont notamment participé à un temps de commémoration présidé par Mgr Simon Kim Joo-young, responsable de la Commission nationale pour la réconciliation de la Conférence épiscopale sud-coréenne.

« À une époque où les relations entre la Corée du Sud et la Corée du Nord sont tendues et difficiles, ce que nous pouvons faire pour la paix, c’est croire en la puissance de Dieu, en la force de la prière », a confié Mgr Kim dans son homélie. Il a aussi témoigné du « pèlerinage de paix » mené par plusieurs évêques coréens le 6 juin dernier dans l’église de Panmunjeom (un village emblématique situé dans la zone intercoréenne de sécurité – DMZ –, seul point de rencontre possible entre les chefs d’État nord et sud-coréens). « J’espère que tous les croyants prieront ensemble jusqu’au jour où la paix reviendra sur cette terre », a-t-il ajouté.

« Les conflits intercoréens sont profondément enracinés »

Le père Pierre Kang Joo-seok, responsable de la Commission nationale pour la réconciliation du diocèse d’Uijeongbu, note que les prières pour la paix sont plus importantes que jamais alors que les relations entre les deux Corées se sont aggravées ces derniers temps. Le 31 mai, un ordre d’évacuation a par exemple été envoyé par erreur aux habitants de Séoul après le lancement d’une fusée par la Corée du Nord. La fausse alerte a semé la panique et a rappelé à tous les habitants la détérioration de la situation dans la péninsule.

« La réalité, c’est que les conflits intercoréens sont profondément enracinés, parce que l’histoire des divisions est longue. Beaucoup de gens disent qu’il est difficile de parler concrètement de réconciliation et de paix en raison des circonstances actuelles », regrette le père Kang. Cependant, selon lui, la lutte pour la paix doit continuer dans la péninsule coréenne malgré les épreuves.

Prières pour « l’Église silencieuse » nord-coréenne

La guerre de Corée a laissé la péninsule blessée et divisée, forçant presque tous les chrétiens à fuir vers le sud afin d’échapper aux forces communistes nord-coréennes. Par la suite, la Conférence épiscopale coréenne (CBCK) a désigné l’Église nord-coréenne comme une « Église silencieuse » en marquant une « journée de prière pour l’Église silencieuse ». En 1992, le titre a été changé pour devenir une « journée de prière pour la réconciliation et l’unité nationale », des enjeux qui sont toujours des priorités pastorales pour l’Église coréenne.

En 1984, la CBCK a établi la Mission nord-coréenne dans le but de poursuivre des activités en faveur de la paix, de la réconciliation et de l’unité. Elle est devenue la Commission pour la réconciliation nationale en 1999. Dans le diocèse d’Uijeongbu, des temps de prières et des messes pour la réconciliation et l’unité nationale ont lieu tous les samedis. L’archidiocèse de Séoul organise également une messe et un temps de prière pour l’unité nationale tous les mardis. D’autres diocèses coréens célèbrent des messes mensuelles pour la paix dans la péninsule.

Par ailleurs, la Commission pour la réconciliation nationale lance régulièrement des campagnes de sensibilisation afin d’appeler les Sud-Coréens à soutenir les réfugiés nord-coréens et les populations vivant dans la pauvreté en Corée du Nord, malgré les hostilités vis-à-vis du régime de Pyongyang. En 1997, le cardinal Stephen Kim Sou-hwan, alors archevêque de Séoul, a ainsi appelé les fidèles à participer à l’envoi de 100 000 tonnes de maïs aux Nord-Coréens – l’initiative a été lancée durant une terrible famine qui a duré de 1994 à 1998.

(Avec Ucanews)


CRÉDITS

Catholic Times of Korea / Ucanews